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son argent, par le prix moderé qu’il paye de ces livres.

Les souscriptions tirent leur origine d’Angleterre, & ce n’est que depuis peu qu’elles sont en usage dans d’autres pays : les premieres souscriptions ont été proposées dans le milieu du dernier siecle, pour l’impression de la bible polygotte de Walton, qui est le premier livre qui ait été imprimé par souscriptions.

Elles ont passé d’Angleterre en Hollande, & commencent à s’introduire en France. La collection des antiquités du pere Montfaucon, est le premier livre qui y ait été publié par souscriptions, & le nombre des souscripteurs fut si grand, qu’on en refusa beaucoup. La même méthode a depuis été proposée pour l’édition de S. Chrisostome, par les bénédictins, mais elle n’a pas eu le même succès.

Tous les autres livres qui ont été depuis imprimés en France, par souscription, sont la traduction des vies de Plutarque, par M. Dacier ; la description de Versailles, & l’histoire de la milice françoise, par le pere Daniel, &c.

En Angleterre, les souscriptions sont très-fréquentes, & cette habitude les a rendues sujettes à quelques abus qui commencent à les décréditer.

SOUS-CUTANÉ, ée, adj. en Anatomie, qui est sous la peau ; les arteres, les veines, les glandes sous-cutanées ; les vaisseaux lymphatique sous-cutanés.

SOUSDIACONAT, s. m. (Hist eccl.) ordre ecclésiastique, inférieur à celui de diaconat, & néanmoins très-ancien dans l’Eglise, puisque S. Ignace, S. Cyprien, & le pape Corneille, en font mention. Les soûdiacres n’étoient pas ordonnés comme les ministres sacrés, par l’imposition des mains ; & les scholastiques ont douté que le soûdiaconat fût un sacrement. Dans l’ordination des soûdiacres, l’évêque leur fait toucher le calice & la patène ; ce rit est établi dans le concile de Carthage iv. & dans les anciens pontificaux ; on leur donne encore la tunique & le manipule, & le livre des épîtres ; mais cette cérémonie est plus nouvelle. Les Grecs leurs imposent les mains. Leur ancienne fonction étoit de recevoir les oblations des fideles, pour les porter au diacre, qui les présentoit au prêtre, ou les mettoit sur l’autel ; ils avoient droit d’entrer dans le sanctuaire, le toucher les vases sacrés, de servir les diacres à l’autel. Le célibat a été annexé à l’ordre des soûdiacres, en Occident, dès le quatrieme siecle ; en Orient, ils n’y ont pas plus été obligés que ceux qui étoient dans les ordres sacrés, & même dans les premiers tems, ils pouvoient se marier après avoir été ordonnés soûdiacres ; mais cela leur fut défendu par le concile in trullo, & par la loi de Justinien. Morin, de sacris ordinat. & Thomassin, discipl. de l’égl. Voyez Sous-diacre.

SOUS-DIACRE, s. m. (Hist. eccl.) subdiaconus, & en grec ὐποδιάκονος, est un ecclésiastique revêtu du premier degré des ordres sacrés ou majeurs, que l’on appelle sous-diaconat. Voyez Sous-diaconat.

Le sous-diacre, selon la disposition du concile de Trente, Sess. XXIII. ref. c. v, vj, vij, viij, xj & xij. doit avoir été éprouvé dans tous les ordres inférieurs, & avoir au-moins atteint sa vingt-deuxieme année ; il doit être assez instruit pour pouvoir exercer ses fonctions, avoir des attestations de son curé, & des maîtres sous qui il étudie, & espérer, moyennant la grace de Dieu, de garder la continence ; son ordination doit être précédée de trois publications faites au prône, afin de connoître s’il n’est point engagé par mariage, ou par vœu incompatible, ou chargé de dettes, ou irrégulier de quelqu’autre maniere.

Le jour de l’ordination étant venu, on appelle ceux qui doivent être ordonnés sous-diacre, chacun par son nom & par son titre : un tel, au titre d’une

telle église, pour ceux qui ont des bénéfices : un tel, au titre de son patrimoine : frere tel, profès d’un tel ordre : frere tel à titre de pauvreté : d’abord l’évêque les avertit de considérer attentivement à quelle charge ils se soumettent. Jusqu’ici, leur dit-il, il vous est libre de retourner à l’état séculier ; mais si vous recevez cet ordre, vous ne pourrez plus reculer, il faudra toujours servir Dieu, dont le service vaut mieux qu’un royaume, garder la chasteté avec son secours, & demeurer engagés a jamais au ministere de l’Eglise : songez-y donc, tandis qu’il est encore tems, & si vous voulez perséverer dans cette sainte résolution, approchez au nom de Dieu.

Ensuite on fait approcher ceux qui doivent être ordonnés sous-diacres, conjointement avec ceux qui doivent être ordonnés diacres & prêtres, & tous ensemble, étant prosternés à terre, on chante les litanies, & l’on invoque pour eux les suffrages de tous les saints. Ils se relevent à genoux, & l’évêque instruit les sous-diacres de leurs fonctions ; elles sont de servir le diacre, préparer l’eau pour le ministere de l’autel, laver les napes d’autel & les corporaux ; le sous diacre doit aussi offrir au diacre le calice & la patene pour le sacrifice, & avoir soin de mette sur l’autel autant de pains qu’il faut pour le peuple, ni plus ni moins, de peur qu’il ne demeure dans le sanctuaire quelque chose de corrompu. Ce sont les fonctions marquées dans le pontifical romain. Il faut être au-moins sous-diacre, pour toucher les vases sacrés, & les linges qui touchent immédiatement la sainte eucharistie.

L’évêque donne ensuite à celui qui doit être ordonné sous-diacre, à toucher le calice vuide, avec la patene, puis il lui met les ornemens qui conviennent à son ordre, comme la dalmatique & le manipule ; enfin il lui présente le livre des épîtres, avec le pouvoir de les lire dans l’église ; ainsi le ministere des sous-diacres est presque réduit au service des autels, & à assister l’évêque ou les prêtres dans les grandes cérémonies. Autrefois, ils étoient les secrétaires des évêques, qui les employoient dans les voyages & les négociations ecclésiastiques. Ils étoient chargés des aumônes & de l’administration du temporel ; & hors de l’église, ils faisoient les mêmes fonctions que les diacres. Fleury, instit. au droit ecclés. tom. I. part I. ch. viij. p. 75. & suiv.

SOUS-DIVISER, v. act. (Gram.) diviser une seconde fois. Voyez Diviser.

SOUS-DOMINANTE, s. f. en musique, est la quatrieme note du ton. On l’appelle sous-dominante, parce qu’en effet la dominante est immédiatement au-dessus d’elle ; ou bien parce qu’il y a le même intervalle en descendant de la tonique à cette quatrieme note, qu’en montant de la tonique à la dominante. Voyez Dominante, Mode, Tonique.

L’accord de la sous-dominante est composé, 1°. de tierce majeure ou mineure, selon que le mode est majeur ou mineur ; 2°. de quinte ; 3°. de sixte majeure : cette sixte qui est la quinte de la dominante, est censée la représenter. Voyez là-dessus mes élemens de musique. (O)

SOUS-DOUBLE, adj. (Math.) on dit qu’une quantité est sous-double, ou en raison sous-double d’une autre quantité, quand la premiere est contenue deux fois dans la seconde : ainsi 3 est sous-double de 6, comme 6 est double de 3. Voyez Raison & Double. (E)

SOUS-DOUBLÉ, adj. (Math. deux grandeurs sont en raison sous-doublée de deux autres, quand elles sont dans le rapport ou la raison des racines quarrées de ces deux autres.

SOUS-DOYEN, (Jurisprud.) est celui qui est immédiatement après le doyen d’une compagnie. Voyez Doyen. (A)

SOUS-ÉCUYER, s. m. (Hist. mod.) officier de