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quand on notifie à la personne même ce que l’on a à lui dire ; à domicile, lorsque l’huissier se transporte au domicile de la personne, pour y notifier ce dont il s’agit. Voyez Ajournement, Exploit, Huissier, Procureur, Sergent. (A)

SIGNIFIER, v. act. (Gramm.) marquer, désigner, être le signe. Que signifie ce propos, ce geste, cette conduite ? Toutes ses protestations ne signifient rien. Faites-lui signifier vos demandes. Voyez l’article Signification.

SIGNINUM opus, (Archit. rom.) c’est du ciment fait de chaux & de briques pilées. Ce mortier étoit ainsi appellé à cause du pays des Signiens, où se prenoient les meilleures briques pour le ciment. Vitruve entend quelquefois néanmoins par le signinum, toute sorte de mortier ; & en particulier, le mortier fait de chaux, de sable & de gros cailloux mêlés ensemble, dont on formoit des citernes. (D. J.)

SIGTUNA, (Géogr. mod.) on écrit aussi Sictuna, Sigtunia, Sigtune ; ville de Suede dans l’Uplande, sur le bord du lac Maler, entre Upsal & Stockolm. Elle est très-ancienne, & Jean Magnus croit que Siggon V. roi de Suede, la fit bâtir pour opposer une barriere aux courses des Finlandois, accoutumés à venir ravager la Suede.

SIGUENZA ou SIGUENCA, (Géog. mod.) en latin Seguntia ; ancienne petite ville d’Espagne, dans la vieille Castille, sur une hauteur, au pié du mont Atiença, près du Hénarès. Elle est défendue par une enceinte de murailles, un château & un arsénal. Son évêché qui est suffragant de Tolede, vaut trente à quarante mille ducats de revenu. Son université, aujourd’hui si misérable, a été fondée en 1600, sous le regne de Ferdinand V. Long. 15. 14. latit. 41. 7. (D. J.)

SIGUETTE, s. f. (Manege.) c’est un cavesson, une espece de demi-cercle de fer creux & voûté, & avec des dents de fer comme celles d’une scie. Il est tourné en demi-cercle, & quelquefois composé de plusieurs pieces qui se joignent par des charnieres. Il est monté d’une têtiere & de deux longes, & sert à dompter les chevaux fougueux. Il y a une autre espece de siguette, qui est un fer rond & d’une seule piece, & qui est cousue sous la muserolle de la bride, pour qu’elle ne paroisse pas. On la fait agir par une martingale lorsque le cheval bat à la main.

SIGULONES, (Géog. anc.) peuples de la Germanie. Ptolomée, l. II. dit qu’ils habitoient dans la partie occidentale de la Chersonnese cimbrique, au nord des Saxons. (D. J.)

SIHUN, SIHON, SIHOUN, (Géog. mod.) grand fleuve d’Asie, qui sépare la Transoxane du pays de Geté. Les Arabes appellent la province de Marouaralnahar, toute l’étendue de pays qui est comprise entre les fleuves Sihun & Gihun. Le fleuve Sihun est le Jaxartes des anciens, & le fleuve Gihun, est le Bactrus ou l’Oxus. Le Sihun, suivant le P. Gaubil, prend sa source sous le 97d 13′. de longitude, & au 40. d. de latitude. (D. J.)

SJIROGGI, s. m. (Hist. nat. Botan.) arbrisseau du Japon, dont l’écorce est raboteuse, les feuilles longues de trois pouces, pointues aux deux extrémités, sans découpures. Ses fleurs, placées sur des pédicules disposés en ombelle, sont en grand nombre, petites & pentapétales. Ses baies, en hiver, après la chûte des feuilles, sont d’un beau rouge, moins grosses qu’un pois, d’une chaire blanche, pulpuleuse & amere. Ses graines sont triangulaires & de la grosseur de celles du carvi. On distingue au Japon un autre sjiroggi, nommé vulgairement namone, petit arbre dont les feuilles sont creuses dans leur longueur, recourbées, & très-légerement dentelées à leur bord. Ses baies sont à-peu-près de la grosseur

d’une cerise ; & ses semences, qui sont en petit nombre, de celle de la graine de cumin.

SIKI, (Géog. mod.) village de la Turquie, en Asie, sur la côte de la Propontide. Il est peu éloigné du golphe de Montaquia, & est appellé Sequino dans nos cartes. Mais Siki est son véritable nom, qu’il a pris de son terroir plein de figuiers sauvages. On sait que siki veut dire en grec une figue. Ce village est grand, & a une église que les Grecs appellent Agios strategos ; c’est aussi le nom qu’ils donnent quelquefois à l’archange Saint Michel, comme qui diroit le saint capitaine. Près du rivage, on découvre une fontaine appellée christos, à laquelle ils attribuent des miracles. Ils en nomment l’eau agiasma, c’est-à-dire, l’eau benite. (D. J.)

SIKINO, (Géog. mod.) Σίκινος, île de la mer Egée, entre celles de Milo & Amorgos, proche de Policandro, à huit milles de Nio. Elle a environ vingt milles de tour, & n’a point de port, ce n’est proprement qu’une montagne, mais qui ne laisse pas de produire le meilleur froment de l’Archipel.

Pline, Apollonius de Rhodes, ainsi qu’Etienne le géographe, assurent qu’elle se nommoit anciennement Œnoé, l’île au vin, à cause de la fertilité de ses vignobles ; sur quoi le scholiaste d’Apollonius remarque qu’elle prit le nom de Sikinus, d’un fils de Thoas, roi de Lemnos, seule personne de l’île qui se sauva par l’adresse de sa fille Hypsipyle, dans cette cruelle expédition où toutes les femmes égorgerent non-seulement leurs maris pendant la nuit, mais tous les garçons du pays, enragées de ce qu’ils leur préféroient les esclaves qu’ils venoient de faire en Thrace. Thoas donc aborda dans l’île dont nous parlons, & fut très-bien reçu d’une nymphe qui lui fit part de ses faveurs ; Sikinus en naquit, beau garçon, qui donna son nom au pays.

Sikino a été du domaine des ducs de Naxie ; il n’y a dans l’île qu’un bourg de même nom, & qui n’a guere plus de deux cens habitans qui sont presque tous grecs. Long. 43. 26. latit. 36. 35. (D. J.)

SIKKES, s. m. (Hist. mod.) nom sous lequel les habitans du royaume d’Arrakan, situé dans la péninsule ultérieure de l’Inde, désignent les ministres d’état & les principaux officiers du royaume.

SIKOKF île, (Géog. mod.) la troisieme des trois grandes îles qui forment l’empire du Japon. Elle est presque quarrée ; & comme on l’a divisée en quatre provinces, on l’a nommée Sikokf, c’est à-dire, le pays des quatre provinces. (D. J.)

SIL, s. m. (Hist. nat.) nom donné par les anciens à une espece d’ocre rouge ; ils en distinguoient trois especes ; le silatticum étoit d’un rouge pourpre ; le sil, syricum venoit de Syrie, étoit d’un rouge vis ; le sil, marmorosum ou marbré, qui avoit la dureté d’une pierre. Ils avoient aussi le sil achaïcum, dont nous n’avons point de description. M. Hill croit que le sil atticum romanorum dont il est parlé dans Vitruve, étoit un sable rouge & brillant préparé, qu’il ne faut point confondre avec l’ocre attique dont on a parlé. Voyez Hill, notes sur Théophraste.

Sil, (Géog. mod.) riviere d’Asie. Elle naît aux confins du Carduel, & après avoir traversé la Circassie, elle se décharge dans la mer de Zabache. (D. J.)

SILA, (Géog. anc.) forêt d’Italie dans le Brutium, au nord de la ville de Rhegium, selon Strabon, l. VI. qui dit qu’on y recueilloit une sorte de poix très-estimée, appellée de-là pix Bruttia Sila. Cette forêt occupoit une partie de l’Apennin, ce qui fait que Pline, l. III. c. v. la nomme Apennini Silva, Sila. Il décrit aussi, l. XVI. c. ij. la poix que l’on recueilloit dans cette forêt. (D. J.)

SILAHDAR AGA, ou FELICTAR AGA, s. m. (Hist. mod.) officier du grand seigneur, tiré du corps