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d’or, placés à égale distance les uns des autres ; ils s’étendent depuis les ouies jusqu’à la queue. Les nageoires, les aiguillons & les ouies, ressemblent à ces mêmes parties de la daurade ; & la nageoire de la queue est divisée en deux portions comme celle du sargo. Les yeux ont une couleur d’or ; la bouche est petite. La saupe va ordinairement seule ; elle reste sur les rivages ; elle se nourrit d’algue & de toute sorte d’ordure : elle fraye en automne. Sa chair est de mauvais goût & malsaine. Rondelet, Hist. nat. des poissons, I. part. lib. V. ch. xxiij. Voyez Daurade, poisson.

SAUPOUDRER, v. act. c’est répandre légérement de la poudre ; on saupoudre de sucre, de sel, de farine, de terre, de fumier, &c.

SAUQUENE, s. f. on donne ce nom à la daurade, tant qu’elle n’a pas un empan de longueur. Voyez Daurade.

SAURAGE, terme de Fauconnerie, il se dit de la premiere année d’un oiseau quel qu’il soit, & qui n’a pas encore mué. (D. J.)

SAURE, s. m. (Marine.) nom qu’on donne sur les galeres, au lest qu’on y met. Voyez Lest.

SAVRE, s. m. terme de Pêche, usité dans le ressort de l’amirauté de Coutances, espece de bouteux ayant de même un manche ou perche que le pêcheur tient, & une traverse de bois sur laquelle le haut ou le devant du ret est amarré ; le manche qui a 6 à 7 piés de hauteur croise aux deux tiers la traverse qui a la même longueur que le manche ; le ret est formé de fil aussi fin que le moyen fil à coudre ; le dessous du filet est arrêté sur les bouts de la traverse & sur une petite corde qui va joindre le bout du manche, dont l’extremité se releve en bec de corbin ; ensorte que dans la manœuvre de la pêche, quand celui qui s’en sert avance, le filet tombe sur ses piés.

La partie du filet attachée à la traverse est formée de larges mailles d’un fil plus gros, ces mailles peuvent avoir environ 3 pouces en quarré, les petites mailles ont au plus 3 à 4 lignes, & sont du même échantillon des plus petites mailles à sardines.

Cette pêche se pratique avec succès aux embouchures des rivieres qui ont un fonds de sable ; le pêcheur s’y met à l’eau souvent jusqu’au col, il tient son savre bien plus droit que ceux qui poussent devant lui le bouteux qui émeut le sable de l’épaisseur de plus d’un pouce ; ainsi le manche du savre coule seulement sur la superficie du sable, en quoi il est aidé par le bout du manche en bec de corbin, qui l’empêche de piquer & de s’enfoncer.

Ceux qui pêchent vont aval de l’eau de marée montante, & ils se retirent avec le flux en marchant & foulant des piés le fond ; ils émouvent & font saillir le lançon hors des sables où il se tient pour fuir, & alors le poisson trouve le ret où il se maille & reste pris.

Cette pêche que font également les hommes, femmes & filles, commence à cette côte ordinairement vers la S. Jean, & finit avec le mois de Septembre, parce que les lançons quittent la côte à l’approche des premiers froids.

Le tems le plus avantageux pour faire cette pêche avec cette sorte d’instrument, est la nuit, quand il y a du poisson à la côte : en quelque nombre que soient les lançons, il s’en prend ordinairement très peu durant le jour, parce que le soleil & l’éclat de la lumiere les font ensabler.

Ainsi par le détail que nous venons de faire, cette sorte de pêche ne peut causer aucun tort, elle est aussi toute différente de celle que pratiquent pour prendre le même poisson les pêcheurs de Cabours avec leurs havenets, & ceux d’Oystrehan & de Gray avec la seinette, & ceux de Barfleur avec leurs savres qui sont de véritables seines ; l’usage du savre des pêcheurs de Coutances est bien plus innocent, parce qu’avec

ce filet le pêcheur ne peut prendre uniquement que des lançons, & qu’on n’émouve point l’eau & les fonds en les battant de perches, comme font les autres pêcheurs. Les lançons pris dans le savre y sont arrêtés de la même maniere que les sardines se maillent dans les rets dérivans.

SAUREL, sieurel, maquereau batard, cicharou, égau, suvereau, trachurus : poisson de mer qui ressemble aux petits maquereaux par la couleur, & dont le corps est moins épais & plus applati ; il n’a point d’écailles ; le museau est moins pointu que celui du maquereau. Les mâchoires sont rudes & inégales, & l’ouverture de la bouche est de moyenne grandeur ; il y a sur les côtés du corps un trait tortueux formé par de petits os durs & pointus comme les dents d’une scie. Le saurel a deux grandes nâgeoires près des ouies, deux plus petites au-dessous, deux sur le dos, & une qui s’étend depuis l’anus jusqu’à la queue, & qui a deux aiguillons à son origine : les deux nâgeoires du dos ont aussi des aiguillons ; ceux de la derniere sont les plus longs & les plus minces. La chair de ce poisson est seche & plus dure que celle du maquereau, voyez Maquereau. Rondelet, hist. nat. des Poissons, I. part. liv. VIII. ch. vj. Voyez Poisson.

SAURI-FONS, (Géog. anc.) fontaine de l’île de Crete, à 12 stades de la caverne du mont Ida. Plutarque dit qu’au voisinage de cette fontaine, il y avoit quantité de peupliers noirs qui portoient du fruit. (D. J.)

SAURI-JUGUM, (Géog. anc.) montagne de Péloponnèse, dans l’Elide. Pausanias dit, l. VI. ch. xxj. « Au-delà du mont Erymanthe, vers le mont Saurus, on voit un vieux temple d’Hercule qui tombe en ruine, & la sépulture de Saurus, fameux bandit, qui infestoit tout ce canton, & qui fut tué par Hercule. Une riviere qui a sa source au midi, passe au pié du mont Saurus, & va tomber dans l’Alphée, vis-à-vis du mont Erymanthe ». (D. J.)

SAURITES, (Hist. nat.) pierre qui, suivant Pline, se trouve dans le ventre d’un lézard.

SAURLAND, (Géog. mod.) nom qu’on donne en Allemagne au duché de Westphalie ; ce pays dépend de l’archevêché de Cologne, & fait partie du domaine séparé. Il confine avec les évêchés de Munster & de Paderborn, le comté de la Mark, le landgraviat de Hesse & le comté de Waldeck ; Arasberg est la capitale de ce pays, qui renferme plusieurs bailliages ; mais le Saurland n’est pas aussi fertile que le pays du diocèse de Cologne. Son commerce consiste en chair salée, & c’est de-là qu’on tire ces jambons qu’on nomme encore mal-à-propos jambons de Mayence, parce que le plus grand débit s’en faisoit autrefois aux foires de Mayence & de Francfort. (D. J.)

SAUROMATES, Sauromatæ, (Géog. anc.) nom que les Grecs donnent aux peuples que les Latins appellent ordinairement Sarmates, & c’est un nom commun & général, pour désigner principalement la partie de la Scythie, voisine du Tanaïs ou des palus Méotides. Les Sauromates, dit Pomponius Mela, liv. I. c. xix. possedent les bords du Tanaïs & les terres voisines. Dans un autre endroit, l. II. c. j. il ajoute que les Agathyrses & les Sauromates entourent les Palus Méotides. Pline, liv. X. Ep. 14. fait mention du roi des Sauromates ou de Sarmatie, & sur une médaille frappée sous Sévere, & décrite par M. Spanheim ; on lit ces mots ΒΑϹΙΛΕΩϹ ϹΑΥΡΟΜΑΤΟΥ. (D. J.)

SAURURUS, (Botan.) genre de plante nommée par le vulgaire queue de lésard ; selon Linnæus, le calice de la fleur est monopétale, oblong, permanent, & coloré, ce qui la fait prendre pour être la fleur. Les étamines sont six filets longs, chevelus, placés par trois de chaque côté ; les bossettes des étamines