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1555 in-8°. La premiere édition du livre de Masuccio a pour titre il novellino, & parut à Naples en 1476, in-fol. Elle fut suivie de plusieurs autres, faites à Venise en 1484, en 1492, en 1503 avec figures ; en 1522, en 1525, in-8°. en 1531, in-8°. en 1535, in-8°. en 1541, in-8°. &c. Malgré toutes ces éditions, un satyrique d’Italie (Francesco Doni) a eu raison de se divertir de l’auteur, en lui attribuant ironiquement un ouvrage imaginaire, intitulé : Masuccio commento sopra la prima giornata del Boccaccio. (Le chevalier de Jaucourt.)

Salerne, golphe de, (Géog. mod.) golphe de la Méditerranée, sur la côte orientale du royaume de Naples. C’est le Pæstanus sinus des anciens. (D. J.)

SALERON, s. m. (Orfévrerie.) c’est la partie d’une saliere où l’on met le sel. Dict. de l’acad. (D. J.)

SALERS, (Géog. mod.) petite ville ou bourgade de France, dans la basse-Auvergne, à six lieues d’Aurillac, dans les montagnes. On y commerce en bétail. (D. J.)

SALESO, le, (Géog. mod.) riviere d’Asie, dans l’Anatolie ; elle arrose la partie orientale de la Caramanie, & se perd dans le golphe de Satalie, vis-à-vis de l’île de Chypre. (D. J.)

SALETÉ, s. f. (Gram.) ordure qui s’est attachée à quelque chose, & dont il faut la nettoyer. La saleté d’une table, d’une chambre, d’un lit, du linge, des habits. Au figuré, il n’y a guere que les ignorans & les libertins qui disent habituellement des saletés. Ce poëte n’a que sa salté.

SALETIO, (Géog. anc.) & Salisso par Antonin, ancienne ville de la Germanie, sur le Rhein, à sept milles italiques de Strasbourg, en allant vers Saverne. Beatus Rhenanus croit que son nom moderne est Selza. (D. J.)

SALEUR, s. m. (Gram.) celui qui sale. Ce mot s’employe dans la pêche des harengs & de la morue. Il y a des saleurs en titre.

On donnoit autrefois le même nom de saleur, à des especes de devins qui prétendoient connoître l’avenir aux mouvemens de différentes parties du corps qu’ils saupoudroient de sel. Cette espece de divination se désignoit par le nom de salissation, salissatio.

SALFELD, (Géog. mod.) 1°. petite ville d’Allemagne, au cercle de la haute Saxe, dans la Misnie, sur la Sala, à environ sept lieues au-dessus d’Iène, avec titre de principauté. Elle appartient à la maison de Saxe Gotha. L’ordre de S. Benoît y possédoit une riche abbaye, qui a été réunie au domaine par les électeurs de Saxe, dans le tems de la réformation. La principauté peut avoir douze lieues de long sur trois de large. C’est un pays de montagnes, où se trouvent quelques mines de cuivre, de plomb & de vitriol.

2°. Salfeld, petite ville du royaume de Prusse, dans la Poméranie, à cinq lieues de la petite ville de Holtaud, vers le midi. (D. J.)

SALGANÉE, (Géog. anc.) ancienne ville de Grece dans la Béotie, sur l’Euripe, au passage pour aller dans l’Eubée. Etienne dit Salganens. Tite-Live la met auprès de l’Hermeus, qui doit avoir été une montagne ou une riviere. On la nomme à présent Salganico ; c’est une petite ville de la Livadie. (D. J.)

SALHBERG, ou SALBERG, Géog. mod.) petite ville de Suede, en Westmanie, sur la riviere de Salha, près d’une montagne, où sont des mines d’argent, que les Russes ruinerent dans la guerre qu’ils eurent avec les Suédois, terminée par la paix de Nydetat. (D. J.)

SALIA, (Géog. anc.) riviere d’Espagne, dans l’Astarie, aux confins de la Cantabrie. Elle donnoit le nom au peuple Saleni, qui étoit dans ces cantons, & que Ptolomée semble nommer Selini : elle le don-

noit aussi au lieu Salaniana, dont parle Antonin dans

son itinéraire. Cette riviere est aujourd’hui la Saïa. C’est, au jugement de Pinto, la Sauga de Pline. (D. J.)

SALIÆ, s. f. pl. on sous-entend virgines, (Hist. Rom.) filles qu’on prenoit à gage ; elles servoient le pontife à l’autel ; elles portoient l’apex & les paludamenta, & marchoient en dansant.

SALIAN, s. m. (Hist. nat.) oiseau du Brésil & de l’île de Maragnan ; il est de la grosseur d’un coq-d’inde ; il a le bec & les jambes d’une cigogne, & se sert de ses aîles avec aussi peu de facilité que l’autruche ; mais il est si prompt à la course, que les chiens les plus légers ne peuvent l’atteindre. On le prend ordinairement dans des piéges.

SALICAIRE, s. f. (Hist. nat. Bot.) salicaria, genre de plante à fleur en rose, composée de plusieurs pétales, disposés en rond dans les échancrures du calice qui est en forme du tuyau. Le pistil s’éleve du fond du calice, & devient dans la suite un fruit ou une coque ovoïde, qui a deux capsules, & qui renferme des semences ordinairement petites, attachées au placenta, & enveloppées le plus souvent par le calice. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante.

Tournefort compte dix especes de salicaire, & nomme pour la premiere, celle qui porte des fleurs purpurines, salicaria vulgaris purpurea, foliis oblongis. I. R. H. 253.

Sa racine est grosse comme le doigt, ligneuse, blanche, vivace ; elle pousse des tiges qui s’élevent quelquefois en bonne terre, jusqu’à la hauteur de cinq piés, roides, anguleuses, rameuses, rougeâtres. Ses feuilles sont entieres, oblongues, pointues, semblables à celles de la lysimachie, mais plus étroites, & d’un verd plus foncé ; elles sortent de chaque nœud des tiges, deux à deux, trois à trois, & environnent ensemble la tige.

Ses fleurs sont petites, verticillées au milieu des branches, ramassées en épis, purpurines, composées chacune de six pétales, disposées en rose, avec douze étamines d’un rouge pâle, qui en occupent le milieu.

Après la chûte des fleurs, il leur succede des capsules oblongues, pointues, couvertes & partagées en deux loges, remplies de semences menues. Cette plante croît abondamment aux lieux humides, marécageux, & le long des eaux ; elle fleurit en Juin & Juillet. On l’estime détersive & rafraîchissante ; mais elle est de peu d’usage.

M. de Tournefort est le premier qui ait nommé cette plante salicaire, salicaria, soit parce qu’elle vient communément parmi les saules, salices, ou plutôt parce que ses feuilles ressemblent à celles du saule. (D. J.)

SALICITE, s. f. (Hist. nat. Litholog.) nom donné par quelques naturalistes à une pierre composée de petits corps marins ou de pierres lenticulaires, qui étant posées sur le tranchant, présentent une figure semblable à celle des feuilles d’un saule. C’est la même pierre que l’on appelle aussi pierre frumentaire, lapis frumentarius helveticus.

SALICOQUE. Voyez Squille.

SALICORNIE, s. f. (Botan.) genre de plante dont voici les caracteres ; elle n’a qu’une feuille lisse, pleine de suc, semblable à un poireau, & composée d’écailles articulées comme le bouis. Sa fleur est à pétale, nue, & croît dans les endroits où les écailles s’unissent. Son fruit est une vessie qui contient une semence. Linnæus caractérise ainsi ce genre de plante : le calice est de forme tétragonale, ventrue, tronquée & subsiste ; il n’y a point de couronne à la fleur ; l’étamine est un filet unique, simple & chevelu ; la bossette de l’étamine est arrondie ; le germe du pistil