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çable qui ne se perd jamais, par quelque crime que ce soit, même par l’apostasie.

S. Gregoire observe que ce n’est point réitérer le baptême, que de le donner sous condition, quand on n’a pas des preuves certaines qu’il ait été administré, ou qu’il l’ait été validement une premiere fois. Voyez Sacrement, Matiere, Forme, Caractere.

REITERER, voyez l’article Réiteration qui précede.

REITRE, s. m. (Art milit.) cavalier allemand ; on ne les connut dans ce royaume, que sous la régence de Catherine de Médicis. Le roi de Navarre en soudoya un grand nombre, qu’il fit venir auprès de lui pour le soutien de son parti ; le mot allemand est reitter, qui signifie cavalier. (D. J.)

REKIET, s. m. terme de relation ; ce mot signifie l’inclination ou baissement du corps que font les Turcs dans leurs oraisons publiques, en se tournant du côté de l’orient. (D. J.)

RELACHANT, adj. (Thérapeutique.) remede quelconque qui, soit pris intérieurement, soit appliqué extérieurement, est capable de relâcher, étendre ou ramollir les parties solides du corps animal, à l’exception des parties très-dures ; savoir, les os & les cartilages.

Les relâchans considérés dans l’usage intérieur, ne sont absolument pour les solidistes, que ce que sont pour les humoristes, les délayans & les émolliens. Voyez Délayans & Emolliens. Ce dernier mot a pourtant un sens un peu moins étendu que celui de relâchant, qui comprend, outre toutes les especes de remedes exposées au mot émollient, une autre espece de substance ; savoir, les graisses des animaux & les huiles grasses végétales.

Les relâchans considérés dans l’usage extérieur, comprennent outre l’application de toutes ces substances sous les formes d’onguent, liniment, cataplasme, fomentation, &c. l’application de l’eau pure & tiéde en grande masse, c’est-à-dire le bain tempéré, voyez en Médecine, & la pareille application ou le bain d’une huile douce végétale, d’huile d’olive, par exemple ; supposé que ce ne soit pas en supprimant toute transpiration, qu’il agisse dans le seul cas où il est employé. Voyez Rétention d’urine.

Relâchant n’est pas la même chose que laxatif ; car laxatif est synonyme de purgatif. (b)

RELACHE, s. m. (Gram.) repos, interruption, cessation momentanée ; donnez quelque relâche à ces enfans ; ce mal le tourmente sans relâche ; il y a relâche au théâtre.

Relache, s. m. (Marine.) on appelle ainsi l’endroit où est arrivé un vaisseau qui a relâché.

RELACHEMENT, s. m. (Médec.) le relâchement qui accompagne l’impuissance qu’on ressent peu-à-peu à remuer les muscles qui mettent tout le corps en action, est l’espece de maladie dont il s’agit dans cet article. Elle prend le nom général de parésis chez les Grecs, & celui de scetotyrbe ou de foiblesse des jambes, quand elle attaque d’abord ces parties.

Les corps affoiblis par l’excès du vin, des veilles, ou des plaisirs de l’amour ; ceux qui sont scorbutiques, cacochymes, catharreux, arthritiques, podagres, dans lesquels le suc nerveux qui occupe les ganglions des nerfs ou la moëlle de l’épine, a perdu sa qualité naturelle ; & devenu croupissant par le séjour, empêche les nerfs de distribuer librement les esprits dans les muscles ; de tels gens, dis-je, tombent dans la maladie dont nous parlons.

Elle dure long-tems ; souvent ses paroxysmes diminuent en quelque maniere, reprennent avec plus de violence, & elle dégénere enfin en vraie paralysie & contraction des membres.

Il faut éviter les causes de ce mal rapportées ci-

dessus ; exercer doucement le corps ; frotter l’épine

du dos & les glanglions des nerfs, avec les aromatiques, les échauffans, les balsamiques, combinés avec quelque alkali volatil. Il faut encore pour achever la guérison, faire usage des corroborans, des antiscorbutiques, des balsamiques, & des résineux. (D. J.)

RELACHER, v. act. (Gram.) ce mot a plusieurs acceptions différentes. On lâche ce qu’on posséde. On relâche ce qu’on a pris. Lâchez cet homme que vous détenez injustement. Relâchez ce prisonnier. Il est synonyme à détendre, lorsqu’on dit cet arc, cette corde s’est relâchée. Il a un sens particulier en marine. Voyez Relacher, (Marine.) Il se dit au figuré ; vous vous relâchez dans la poursuite de cet objet. Dans l’achat des choses, on dit souvent, nous ne ferons pas affaire, si vous ne vous relâchez pas un peu sur le prix de ce tableau. On appelloit les jésuites, les docteurs de la morale relâchée, &c.

Relacher, (Marine.) c’est discontinuer de faire route en droiture, pour mouiller ou dans le port d’où l’on est parti, ou dans quelque parage qui se rencontre sur la route, soit parce que le vent est contraire, ou qu’il est arrivé quelque accident au vaisseau.

Relacher ; c’est permettre à un vaisseau qui avoit été arrêté, de s’en aller.

RELAIS ou Berme, s. m. (Génie.) est une largeur de terrein au pié du rempart, du côté de la campagne, destinée à recevoir les débris que le canon des assiégeans fait dans le parapet, & à empêcher que ces démolitions ne comblent le fossé. Pour plus de précaution on palissade les bermes. Diction. Militaire. (D. J.)

Relais, (Marine.) voyez Laisses.

Relais, aller en, terme de Terrassiers ; il se dit des brouetteurs, lorsqu’ils se succedent les uns aux autres, & se communiquent les brouettes pleines pour en reprendre de vuides.

Relais, équipage ou chevaux frais qu’on a envoyés d’avance, ou qu’on a ordonné de tenir prêts, pour un étranger, quand on veut faire diligence, comme lorsqu’on court la poste.

Le général des postes en France prend la qualité de surintendant des postes & relais de France.

A la chasse, on appelle relais les chiens & chevaux de reserve, placés en différens lieux ou refuites pour servir au besoin, si la chasse se porte de ce côté-là, & pour relayer ceux qui sont déja recours.

On appelle aussi relais le lieu même où ces chiens & chevaux sont en réserve.

Relais, en terme de Manufacture de tapisseries, est un vuide qu’on laisse dans celles-ci aux endroits où il faut changer de couleur ou de figure, parce qu’en ces endroits on change aussi ordinairement les ouvriers, ou bien on laisse ces morceaux à faire après que tout le reste est achevé. Voyez Tapisserie.

Les Tapissiers donnent aussi le nom de relais aux décousures des tapisseries.

RELANCER, v. act. (Gramm.) c’est lancer de nouveau. Voyez l’article Lancer. On relance au jeu, à la chasse, dans les affaires.

RELAPS, s. m. (Théol.) hérétique qui retourne à une hérésie qu’il a déja abjurée.

L’Eglise est plus difficile à accorder l’absolution aux hérétiques relaps qu’à ceux qui ne sont tombés qu’une fois dans l’hérésie, dans la crainte de profaner les sacremens. Dans les pays d’inquisition les relaps sont condamnés au feu. Ce mot vient du latin relapsus, dérivé de relabi, retomber.

RÉLARGIR, v. act. (Gramm.) c’est donner plus de largeur. Il faut rélargir cet habit qui m’est trop étroit. Il faut rélargir cette route.

RELATER, v. act. (Gramm.) c’est later de nouveau.