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RHODON, s. m. en Pharmacie ; médicamens composés, dont les roses ou quelque chose appartenant au rosier font partie, ainsi l’on appelle diarrhodon une conserve & une confection où les roses entrent. Le diarrhodon abbatis est une poudre cordiale. Voyez Diarrhodon. Le rhodosaccharum est le sucre de roses. Voyez Roses.

RHODOPE, (Géogr. anc.) 1°. Montagne de la Thrace, selon Ptolomée, l. III. c. xj. Elle commence près du fleuve Nestus, & s’étend bien loin au-delà de l’Hébrus. Elle est presque parallele au mont Hæmus. Le mont Rhodope se nomme aujourd’hui le mont Dervent. Il commence entre la Servie & la Macédoine, d’où il s’avance dans la Romanie jusqu’à Andrinople.

2°. Rhodope est une province de Thrace, sous le bas-empire. Elle étoit bornée au nord par la province particuliere de Thrace ; à l’orient par la province de Mimodt ; au midi, partie par la mer Egée, partie par la Macédoine, & à l’occident encore par la Macédoine. Le mont Rhodope, dont on vient de parler, & qui la traversoit, lui donnoit son nom.

3°. Rhodope est encore le nom d’une ville de l’Asie mineure dans l’Ionie. (D. J.)

RHODOS, (Géog. anc.) petite contrée du Péloponnèse, dans la Laconie. Pausanias, l. III. c. xvj. dit qu’elle étoit consacrée à Machaon, fils d’Esculape. (D. J.)

RHODOSTAGMA, s. m. (Pharmac. anc.) ce mot vient de ῥόδος, rose, & στάζω, je distille. Le docteur Freind remarque qu’Actuarius est le premier médecin grec qui fasse mention de liqueurs distillées, telles que le rhodostagma & l’intybostagma, que le traducteur appelle stillatitius liquor rosarum, & intibi, & que l’auteur employe comme un ingrédient des juleps. Gesner pense que ces liqueurs ne sont autre chose que les syrops de ces plantes, semblables au rhodoslacton que décrit P. Eginete ; mais M. le Clerc prouve évidemment que l’eau distillée d’Actuarius, est fort différente du rhodoslacton de P. Eginete, qui n’est fait que de suc de roses & de miel bouillis ensemble. (D. J.)

RHODUNTIA, (Géog. anc.) contrée de la Macédoine, proche du mont Oeta, selon Etienne le géographe. Tite-Live, l. XXXVI. c. xvj. donne ce nom au sommet du mont Oeta, & Strabon, l. IX. le donne a un lieu fortifié des Thermopyles. (D. J.)

RHOÉ, (Géog. anc.) fleuve de la Bithynie. Il a son embouchure dans le Pont-Euxin. Arrien dans son périple,p. 13. compte vingt stades du port Calpe à l’embouchure du fleuve Rhoé, & également de l’embouchure de ce fleuve à l’îsle Apollonie. (D. J.)

RHŒDIAS, (Géog. anc.) fleuve de la Macédoine, selon Pline, l. IV. c. x. Il dit que le fleuve Rhœdias passe par la ville Europus. (D. J.)

RHŒTEUM, (Géog. anc.) 1°. Ville de l’Asie mineure, dans la Troade, sur la côte de l’Hélespont. Strabon, l. XIII. p. 595. dit que cette ville étoit située sur une hauteur, près du tombeau d’Ajax. L’adjectif de ce nom est Rhœteus. Virgile s’en est servi dans plus d’un endroit ; il dit au troisieme livre de l’Enéide, v. 108.

Teucrus Rhœteas primum est advectus in auras.


Et au sixieme livre, v. 505.

Tunc egomet tumulum Rhœteo in littore inanem
Constitui
. . . . . . . . . . . . .

2°. Rhœteum est aussi un promontoire de l’Asie mineure, sur la côte de l’Hélespont, selon la remarque de Leunclavius sur Xénophon l. I. Hist. græc. p. 422. Il place ce promontoire près de celui de Sigée, qui n’en est qu’à quatre milles ; il ajoute que présentement ce promontoire Rhœteum est appellé Retkia

par les Turcs, & capo Jenitzari par les Italiens. (D. J.)

RHŒXUS, (Géogr. ancien.) port de la Cilicie. Etienne le géographe le met à l’embouchure du fleuve Sarus. (D. J.)

RHOGME, s. m. (Chirurgie.) fracture du crane, superficielle ou profonde, mais dans laquelle les pieces d’os n’étoient point séparées ; le rhogme étoit superficiel, droit, étroit & long ; ce mot vient de ῥωγμὴ, fêlure.

RHOGOMANIS, (Géog. anc.) fleuve de la Perside. Ptolomée, l. VI. c. iv. marque l’embouchure de ce fleuve au midi de la Perside, sur le golfe Persique, entre l’embouchure de l’Oroates, & Tarce extrema. Arrien, rer. indicar. appelle ce fleuve Rhogonis, mais il différe un peu de Ptolomée sur sa position. (D. J.)

RHOITES, s. m. (Mat. méd. anc.) ῥοΐτης ; sorte de rob, fort en usage chez les anciens ; il étoit fait, selon Dioscoride, l. V. c. xxxiv. de suc de grenade évaporé sur le feu à la consistence d’un extrait ; mais selon Paul Eginete, c’étoit un rob fait de trois septiers de suc de grenade, sur un septier de miel, cuits ensemble jusqu’à la consomption d’un tiers. (D. J.)

RHOMB, nom que l’on donne à Marseille au turbot. Voyez Turbot.

RHOMBE, s. m. (Hist. nat.) rhombi, nom générique que l’on a donné à plusieurs différentes especes de coquilles. Voyez Coquilles. la fig. 12. de la Pl. xxj représente le rhombe appellé l’olive.

Rhombe, (Hist. nat. Botan.) plante de l’île de Madagascar, qui est une espece de menthe sauvage ; elle s’éleve de deux coudées, & a l’odeur de la cannelle & du girofle.

Rhombe ou Lozange, s. m. terme de Géométrie ; c’est un parallélogramme dont les côtés sont égaux, mais dont les angles sont inégaux, deux des angles opposés étant obtus, & les deux autres aigus ; telle est la fig. ABCD, Pl. Géom. fig. 83.

Pour trouver l’aire d’un rhombe, ou d’un rhomboïde. (Voyez Rhomboïde) sur la ligne CD, prise pour base, laissez tomber la perpendiculaire Ae, qui sera la hauteur du parallélogramme ; multipliez la base par la hauteur, le produit sera l’aire cherchée ; ainsi, supposons que CD soit de 456 piés, & Ae de 234, l’aire sera de 102704 piés quarrés.

En effet, il est démontré qu’un parallélogramme obliquangle est égal en surface à un parallélogramme rectangle de même base CD & de même hauteur AE. fig. 25. Voyez Parallélogramme. Or l’aire d’un parallélogramme rectangle est le produit de sa base par sa hauteur ; donc le produit d’un parallélogramme obliquangle est aussi égal au produit de sa base par sa hauteur. (E)

Rhombe solide ; on appelle ainsi deux cones égaux & droits, joints ensemble par leurs bases. Voyez Cone. (E)

RHOMBITES, s. m. (Hist. nat.) nom donné par quelques auteurs au crystal d’Islande, à cause de la propriété qu’il a de se partager en rhomboïdes. Voyez Crystal d’Islande.

Rhombites, (Géog. anc.) fleuve de la Sarmatie asiatique, selon Ptolomée, l. V. c. ix. & Ammien Marcellin, cité par Ortelius. Ptolomée distingue le grand & le petit rhombites, qu’il marque assez loin l’un de l’autre. (D. J.)

RHOMBOIDE, Rhomboides, s. m. (Hist. nat. Litholog.) poisson de mer qui ressemble beaucoup au turbot. Voyez Turbot. Il est petit & court, il n’a qu’un empan de longueur ; il est couvert de petites écailles ; les yeux sont fort éloignés l’un de l’autre ; il y a sur les côtés du corps une ligne qui s’étend depuis la tête jusqu’à la queue ; cette ligne est courbe près de la tête, & ensuite droite jusqu’à la queue.