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& en envoyer une expédition à M. le procureur général, sans néanmoins que l’instruction & le jugement de la rebellion puisse être retardés.

Ceux qui ont fait rebellion, sont decretés d’ajournement personnel sur la seule signature de l’huissier & de ses records. Si la rebellion est grave, le procès-verbal sert de plainte ; & quoiqu’il n’y ait qu’un ajournement personnel contre les dénommés au procès-verbal de l’huissier, on informe contr’eux, & s’il y a charge, le juge peut décreter de prise-de-corps.

Les gouverneurs, lieutenans-généraux des provinces & villes, baillifs, sénéchaux, maires & échevins sont obligés par les ordonnances de prêter mainforte en cas de rebellion à l’exécution des decrets & de toutes les ordonnances de justice ; la même chose est enjointe à un prevôt des marchands, vice-baillifs, vice-sénéchaux, leurs lieutenans & archers, à peine de radiation de leurs gages en cas de refus, dont il doit être dressé procès-verbal par le juge, huissier ou autre qui éprouve ce refus, & l’on envoie ce procès-verbal au procureur général du ressort.

Quoique la rebellion arrive pour l’exécution d’un jugement rendu en matiere civile, c’est le lieutenant-criminel qui en doit connoître.

Au reste, tous juges, à l’exception des juge & consuls, & des bas & moyens justiciers, peuvent connoître des rebellions à l’exécution de leurs jugemens. Voyez la loi carceris 8, ff. de custod. & exhib. reor. la loi milites 12, ff. ibid. l’ordonnance de 1670, tit. 1, 13, 16 & 22, & Bornier ibid. Theven. liv. IV. tit. 8 & 9, & le traité des crimes par M. de Vouglans, pag. 461 & suivantes. (A)

REBENIR, v. act. (Jurisprud. can.) c’est donner une nouvelle bénédiction, soit à une église qui a été polluée : ce qu’on appelle aussi réconciliation, soit à quelque vase sacré qui est devenu profane à cause que l’ouvrier y a mis le marteau. Voyez Bénédiction, Eglise, Pollution, Réconciliation, Vases-sacrés . (A)

REBETRE, voyez Roitelet.

REBI, s. m. (Hist. mod. Religion.) c’est ainsi que l’on nomme au Japon les fêtes solemnelles que célebrent ceux qui suivent la religion du Sintos ; elles se passent à visiter ses amis. Après avoir été au temple, on emploie le reste du jour en festins & en réjouissances. Les Japonois sont persuadés que les plaisirs innocens dont jouissent les hommes, sont très-agréables à la divinité, & que la meilleure maniere d’honorer les cami, c’est-à-dire, les saints, est de se procurer dans ce monde une partie de la félicité que ces êtres heureux goûtent dans le ciel. Les Sintoistes ont chaque mois trois fêtes : la premiere se célebre à la nouvelle lune : la seconde, à la pleine lune, & la troisieme, le dernier jour de la lune. Ils ont outre cela plusieurs fêtes solemnelles : la principale s’appelle songuatz ; elle arrive le premier jour de l’année ; elle se passe à se faire des présens. La seconde fête se nomme songuatz-somnitz, & se célebre le troisieme jour du troisieme mois ; elle est destinée à la récréation des jeunes filles, à qui leurs parens donnent un grand festin. La troisieme fête s’appelle goguatz-gonitz, & tombe sur le cinquieme jour du cinquieme mois ; elle est destinée pour les jeunes garçons. La quatrieme nommée sissiguarz-nanuka, se célebre le septieme jour du septieme mois ; c’est un jour de réjouissance pour les enfans. Enfin la fête appellée kunitz se célebre le neuvieme jour du neuvieme mois ; elle est consacrée au plaisir de la table, au jeu, à la danse, & même à la débauche & à la dissolution.

REBINER, v. act. (Jardinage.) c’est donner aux terres le second labour qui suppose le premier binage fait.

REBLANCHIR, v. act. rendre la blancheur.

REBLANDISSEMENT, s. m. (Jurisprud.) c’est lorsque le vassal ou sujet vient par devers son seigneur ou devant son sénéchal ou bailli, pour savoir de lui la cause de la saisie ou du blame de son aveu & dénombrement. Cette démarche a été ainsi appellée, parce que c’est blandè dominum adoriri, lui demander civilement la cause, &c. Voyez la coutume de Tours, art. 22, 30, 31 ; Lodunois, ch. j. art. 24, 26, 27 ; les preuves de l’histoire de Montmorency, p. 144, fig. 35, & le gloss. de M. de Lauriere. (A)

REBLAT, (Géog. sacrée.) ville de Syrie, dans le pays d’Emath, à ce que nous apprenons d’Ezéchiel, lvij. 17 ; nous n’en savons pas davantage ; mais il paroît que S. Jérome s’est trompé, en prenant Reblat pour Antioche de Syrie, qui étoit fort éloignée d’Emath, & n’étoit point sur le chemin de Judée en Mésopotamie, au lieu que Reblat étoit sur ce chemin. C’est à Reblat que Nabuchododosor fit crever les yeux à Sédécias, & fit mourir le fils de ce malheureux prince, ainsi que ses principaux officiers. (D. J.)

REBOIRE, v. n. (Gramm.) c’est boire de-rechef. Il se dit dans quelques arts ; faire reboire, c’est humecter de-rechef.

REBONDI, adj. REBONDIR, v. n. faire un ou plusieurs bonds. Rebondi se dit aussi des chairs fermes & potelées ; des joues rebondies.

REBORD, s. m. (Gramm.) partie saillante de quelque ouvrage. On dit le rebord d’une piece, d’une cheminée, d’un parapet, &c. il se dit aussi de la partie rebordée d’un vêtement, le rebord d’une robe, d’une manche.

REBORDER, v. act. (Gramm.) c’est border une seconde fois.

Reborder ou Raborder, (Marine.) c’est tomber une seconde fois sur un vaisseau.

Reborder, (Jardinage.) Les gasons poussant toujours au-delà de la trace, il faut tous les mois les reborder, en tendant un cordeau d’un angle à l’autre, & coupant l’excédant à la bêche ou au couteau, c’est le moyen de leur conserver un air de régularité.

RÉBOTTER, act. (Jardinage.) est un terme en usage chez les pepiniéristes, pour signifier un arbre de rébut qu’ils recepent au printems à un œil ou deux au-dessus de la greffe. Il pousse de ces yeux, ou d’un œil seul, un ou deux jets, semblables à celui ou à ceux de la greffe même de l’année précédente. Ces sortes d’arbres rébottés, qui trompent la plûpart de ceux qui ne remarquent pas leur doubles plaies, réussissent rarement : souvent le bon marché qu’on en fait, les fait prendre, toujours au risque de ne pas réussir.

REBOUCHER, v. act. (Gramm.) c’est boucher de-rechef. Voyez Boucher.

Reboucher, terme d’artisan. Ce mot se dit quand la pointe ou le taillant des instrumens pointus ou tranchants s’émousse au lieu de pénétrer dans les corps durs & solides. Un fer, une coignée qui n’est pas bien trempée, se rebouche en abattant des bois durs, comme le buis, le gayac, &c. Trevoux. (D. J.)

REBOUILLIR, v. act. & n. (Gramm.) c’est bouillir ou faire bouillir de-rechef. Ce syrop, cette gelée est trop fluide, il faut la faire rebouillir.

REBOUISAGE & REBOUISER, terme de chapelier ; donner le rebouisage à un chapeau, le rebouiser, c’est le battre, le brosser, & lui donner un nouveau lustre à l’eau simple ; si on lui donne un peu plus de façon, pour lors on appelle cette réparation, rafustage.

REBOURGEONNER, v. n. terme de Grammaire, pousser de nouveaux bourgeons.

REBOURS, fil de, (Drap.) fil tors à contresens d’un autre.