S. Cyr sont fines, & la quantité de fil est si modique, que cette étoffe ne peut soutenir la trame de fleuret, qui coupe la chaîne trop foible pour elle.
Le ras de Sicile n’est autre chose qu’un gros-de-Tours ordinaire, garni d’un poil, afin d’avoir une figure au fond, en conformité du dessein : il est composé de 40 portées doubles, comme les taffetats en gros-de-Tours façonnés, & de 20 portées de poil, de maniere qu’à chaque deux fils doubles de chaîne, il s’en trouve un de poil.
Il est monté sur un 20 de peigne à l’ordinaire, & qui donne huit fils juste par dent. Il a quatre lisses pour lever la chaîne, & quatre pour la rabattre, & deux lisses pour lever le poil, parce qu’il n’a que 20 pouces & deux lisses pour le rabattre. Le tout fait 12 lisses sur quatre marches. Il n’y a qu’un lac, qui doit ordinairement marquer beaucoup. Il se tire au second coup de navette ; & sur ce coup on ne fait agir que le poil ; alors on passe une navette de la couleur du poil, & au coup de fond, on passe une navette de la couleur de la chaîne. On observe aussi au coup de fond de faire lever les mêmes lisses de poil qui levent au coup de façonné, c’est-à-dire, au deuxieme coup.
Ras, (Mon. d’or.) filiere par les trous de laquelle on fait passer le lingot d’or ou d’argent qu’on veut tirer en fil, après l’avoir fait passer par la filiere de l’argue, & avant que de le faire passer par celle qu’on nomme prégaton. Le ras réduit l’or à la grosseur d’un ferret de lacet, & c’est ce qui s’appelle dégrossir. Boizard. (D. J.)
RASANT, participe, (Art milit.) qui rase, terme de fortification.
Flanc rasant, ou ligne rasante, c’est l’endroit de la courtine ou du flanc, d’où les coups qu’on tire rasent, ou vont le long de la face du bastion opposé. Voyez Ligne de défense rasante.
La défense des bastions est rasante ou fichante. Voyez Lignes de défense. Chambers.
RASAY, (Géog. mod.) île d’Ecosse, au nord de Skie. Elle est mise au nombre des îles du second rang, ayant environ 5 milles de longueur, & est plus propre au pâturage qu’à produire du blé. (D. J.)
RASCASSE, scorpion de mer, scorpeno, s. m. (Hist. nat.) poisson de mer, auquel on a donné le nom de scorpion, parce qu’on prétend que les piquures qu’il fait avec ses aiguillons sont vénimeuses, comme celles du scorpion. Ce poisson a la tête fort
grosse, l’ouverture de la bouche grande, & les dents petites ; il est couvert de petites écailles semblables à celles des serpens. Il y a au-dessus des yeux à la place des sourcis deux excroissances molles & cartilagineuses. Les nageoires sont très-larges & très-fortes, elles ont des aiguillons fermes & très-pointus ; il y en a une de chaque côté près des ouies, qui s’étend presque jusqu’à la moitié de la longueur du corps, une sur la partie antérieure du ventre, qui est moins grande que celle des ouies, & une près de l’anus, qui est très-grande & très-forte, une sur le dos, qui s’étend presque sur toute sa longueur, & qui a neuf aiguillons très-pointus. La rascasse est rousse, & quelquefois noirâtre. On a donné à Marseille le nom de scorpeno aux rascasses noires, & celui de scorpæna aux rascasses rousses. La chair de ce poisson est dure, cependant elle s’attendrit si on la garde quelque tems. Rondelet, hist. nat. des poissons, premiere partie, livre VI. chapitre xix. Voyez Poisson.
RASCHIAH ou RASCIE, voyez ce mot, (Géogr. mod.) pays de l’Europe, qu’on connoît plus communément sous le nom de Servie, qui fait une partie de l’ancienne Mæsie, & que les Turcs nomment aujourd’hui, Sirf. (D. J.)
RASCIE, la, ou RASCHIAH, (Géogr. mod.) pays d’Europe qui fait partie de la Servie. Voyez Servie.
Le nom de Rascie lui vient de la riviere Rasca qui y prend sa source. Cette contrée avec la Bosnie, se nommoit autrefois Surbie, ou pays des Sorabes ; elle n’a été connue sous le nom de Rascie, que depuis que les rois de Dalmatie en eurent fait une province, dont le gouverneur fut appellé ban ou duc. Elle tomba ensuite sous la dépendance des rois de Servie, qui la conserverent jusqu’en 1389, que Lazare, despote de Servie, en combattant contre les Turcs, fut fait prisonnier, & égorgé dans la tente du sultan Amurat, qui venoit d’être tué. La Rascie a toujours fait depuis une portion de l’empire turc sous un beglierbeglic.
RASCIENS, s. m. (Géog.) peuple de la basse Hongrie & de la Sclavonie, qui professe la religion grecque sous un patriarche ou métropolitain, qui réside à Esseck. Ce peuple fournit de très-bons soldats.
RASCOUDRE, v. n. (Minéralogie.) dans le langage des ouvriers qui travaillent aux mines, c’est le travail d’un manœuvre qui détache les seaux ou les paniers dans lesquels on a monté le minerai au haut des bures ou puits, pour placer la charge sur un traineau afin de la transporter au magasin.
RASDI, s. f. (Idol. des Germains.) nom d’une déesse des anciens Hongrois idolâtres ; on peut lire ce qu’en dit Antoine Bomfinius dans son histoire de Hongrie, l. XII. & Vossius, de idolatriâ, l. III. ch. xvij. (D. J.)
RASE, s. m. (Marine.) c’est de la poix mêlée avec du brai, dont on se sert pour calfater un vaisseau.
RASEBORG, (Géogr. mod.) petite ville de Suede, au canton de même nom, dans la Finlande, & sur le golfe de Finlande. Long. 42. 61. lat. 60. 18. (D. J.)
RASENÆ, (Géogr. anc.) les Rasenæ étoient originairement le même peuple que les Rhæti, anciens habitans du Trentin, & de la partie du Tirol, qui comprend la portion des Alpes où coule l’Athésis. Tite-Live & Pline sont l’un & l’autre de cet avis : il est vrai qu’ils nous donnent ces Rhæti pour des Toscans chassés des plaines par les Gaulois, lorsque ces derniers envahirent l’Italie vers l’an 600 avant l’ere chrétienne ; & c’est même à cette situation des Rhæti dans les montagnes, que le premier attribue la barbarie de leurs mœurs, aussi grossieres que celles des autres Toscans étoient douces & polies. Mais cette méprise est une conséquence naturelle de la fausse origine qu’ils donnoient aux Toscans. Or il est bien plus probable que la Rhétie, loin d’être peuplée dans la suite par les Toscans, avoit elle-même fourni à la Toscane ses premiers habitans.