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vant. Enfin, c’est un commandement pour gouverner, ensorte que les voiles soient toujours pleines. Ce n’est pas un avantage de chicaner le vent, surtout dans les longues routes, & il vaut mieux faire porter plein.

Porte à toute ; c’est quand, par accident, on a été contraint de courir sur un autre air de vent que celui de la route, & qu’on commande au timonnier de se remettre sur ce rhumb.

Porte tant de long, tant de gros. On dit qu’une piece de bois porte tant de long & tant de gros, pour dire que cette piece de bois a tant de longueur & tant de grosseur.

PORTE-PRESSE, qui se nommoit anciennement un âne, est un meuble utile aux Relieurs ; il est composé de quatre piliers, d’un fond, de deux bouts, de deux côtés, & de deux barres sur lesquels porte la presse. Voyez les Pl. de la Relieure.

PORTE-PUTAINS, petit bateau pêcheur de cayeux ; terme de pêche usité dans l’amirauté de Saint Vallery en Somme.

PORTE-RAMES, s. m. (Manufact.) c’est une planche percée d’une large rainure, au milieu de laquelle est un cylindre roulant, sur lequel glissent les ficelles qui s’appellent rames. On s’en sert dans les métiers de plusieurs ouvriers qui travaillent de la navette, particulierement dans ceux des Tissutiers-Rubaniers.

PORTE-ROSTEINS, instrument du métier d’étoffe de soie. Les porte-rosteins sont des bois ronds de la longueur d’un pié, d’un pouce de diametre ; on les cloue aux piés de métier de derriere ; ils entrent de pointe dans le rostein, sur lequel est la cordeline ; elle se dévide à mesure que l’etoffe se fabrique, le rostein ayant la liberté de tourner sur le porte-rostein, & étant fixé seulement par un contrepoids qui monte à mesure que le rostein tourne. Le rostein sert aussi pour le cordon.

PORTE-SOUDURE, (Hydr.) Voyez outil de Fontenier, au mot Fontenier.

PORTE-TAPISSERIE, s. m. (Menuiserie & Serrur.) machine composée de plusieurs tringles de bois, & quelquefois de fer, & qu’on attache souvent au haut des portes pour soutenir un pan de tapisserie qui tient lieu de portiere, & qui va & vient avec la porte.

PORTE-TAREAU, outil d’Arquebusier, c’est un morceau de fer long de deux ou trois pouces, quarré & épais d’environ un pouce, creux en-dedans de la profondeur d’un pouce, dans lequel les Arquebusiers mettent la tête du tareau pour le faire travailler plus aisément.

PORTE-TARRIERE, s. m. (terme d’Armurier.) outil d’Arquebusier qui sert à enmancher les tarrieres. (D. J.)

PORTE-TORCHE, s. m. (Antiq. greq.) Voyez Lampadophore ; j’ajoute en passant, que c’étoit un office considérable dans les fêtes de Cérès, parce que celui qui en jouissoit, étoit admis aux mysteres les plus secrets d’Eleusis. Dans le tems de leur célébration, on le reconnoissoit à ses longs cheveux étalés, & à sa tête ceinte d’un bandeau.

PORTE-TRAIT, s. m. (terme de Bourlier.) petit morceau de cuir plié en deux, pour soutenir le trait des chevaux de carosse.

PORTE-VERGUES, (Marine.) ce sont des pieces de charpenterie en forme d’arc, ou à peu près, & qui faisant la partie la plus élevée de l’éperon dans un vaisseau, regnent sur l’aiguille depuis le chapiteau ou bastion, jusqu’au-dessous des bosseurs. Voyez Planche IV. figure 1, n°. 188, les porte-vergues.

Ce sont les porte-vergues qui donnent à tout l’éperon l’air qu’il doit avoir : ils s’étendent jusqu’au revers ; & il y en a ordinairement trois de chaque côté ; le plus haut s’étend depuis le bout de la herpe d’éperon jusqu’au revers, où il est cloué sous la cagouille ;

on y met un marmot sur le bout qui est du côté de la herpe. Par ce même bout il doit avoir de largeur la moitié de la largeur de l’étrave en-dedans, & le quart de la même largeur de l’étrave par le bout du devant.

Les Charpentiers qui ont proportionné le vaisseau de 134 piés de long, donnent au plus haut portevergue 8 pouces de large par-derriere, & quatre pouces & demi d’épais. Ils donnent au second portevergue 6 pouces de large & quatre pouces & demi d’épais par-derriere ; quatre pouces & demi de large, & trois pouces & demi d’épais par-devant. Ils donnent au plus bas porte-vergue six pouces & demi de large, & quatre pouces d’épais par-derriere, & cinq pouces de large par devant. Voyez la figure des porte-vergues dans celle d’un éperon sous le mot Eperon.

PORTE-VENT de bois, (Luth.) c’est le tuyau de bois fig. 27, Pl. d’orgue, par lequel le vent des soufflets est porté aux sommiers. Ils sont faits avec du trois quarts Hollande, qui après avoir été bien corroyé & dressé sur tous les sens est assemblé à rainures & languettes, comme les tuyaux de bourdon ; on met ensuite des vis appellées vis en bois, qui traversent les planches à rainures, & se vissent dans les planches à languettes, ce qui les fait joindre les unes contre les autres. On en colle tous les joints avant d’assembler les pieces, qui après qu’elles sont vissées, sont enduites une seconde fois de colle que l’on fait rechauffer, en faisant passer la flamme des copeaux que l’on allume dans le tuyau, dont on couvre ensuite tous les joints avec du parchemin ou de la peau de mouton parée. Voyez les articles Soufflets & Bourdon de 16 piés, de 8 piés bouché.

Porte-vents de plomb, (Luth.) dans les orgues sont des tuyaux de ce métal dont l’usage est de porter le vent du sommier à un tuyau de montre ou autre que son volume empêche d’être placé sur le sommier.

PORTE-VIS, terme d’Arquebusier, c’est une piece d’ornement qui se place du côté gauche d’un fusil, vis-à-vis la platine, dont les deux bouts sont percés pour recevoir les deux grandes visses de la platine, & leur servir d’écrou.

PORTE-VOIX, s. m. (Phys.) instrumens à l’aide desquels on augmente le son, & on le porte même beaucoup plus loin, que si on ne se servoit pas de ces instrumens. Le son est augmenté par la force élastique du porte-voix ; car dès qu’elle a une fois commencé à frémir à l’aide du son qui la met en mouvement, ce frémissement continue quelque tems ; lorsqu’il y a un long intervalle entre le premier son & les derniers frémissemens de la trompette, nous pouvons alors distinguer le premier son du dernier ; ce qui produit un éclat ou retentissement, lequel fait que le son qui part du porte-voix, n’est pas si distinct, que si l’on parloit sans l’aide de cet instrument : par conséquent, si on veut se faire entendre à une grande distance par le moyen d’un porte-voix, il faut prononcer chaque parole bien distinctement, afin que le bourdonnement ne cause aucune confusion.

On dit qu’Alexandre avoit un semblable porte-voix, à l’aide duquel il rassembloit son armée, quelque grande & quelque dispersée qu’elle pût être, & lui donnoit ses ordres, comme s’il se trouvoit en présence de chaque soldat, & qu’il parlât à chacun d’eux en particulier. Kircher a donné la figure de cette sorte de trompette, & en a fait faire une sur son modele. Mais depuis que le chevalier Morland s’est appliqué à perfectionner ces trompettes, elles ont commencé à être bien connues. La trompette entiere AB (fig. 16, n°. 4. Pneum.) est composée d’une portion elliptique AC, & d’une autre portion parabolique CB : on introduit la bouche dans le foyer de l’ellipse A, d’où partent tous les rayons sonores,