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à la sécrétion de la bile, est connu des Anatomistes sous le nom de veine-porte ; ce vaisseau est sujet, ainsi que les autres organes, à des maladies, quoiqu’on en trouve rarement la description.

1o . Cependant comme l’action du cœur & des arteres ne peut pas seul conduire le sang de la veine-porte dans la veine-cave par le foie, mais que cette opération est favorisée par l’action particuliere de ce vaisseau, & par celle de la capitale de Glisson, quand cette même action se trouve affoiblie par le défaut d’appui & de soutien, ou embarrassée par la rigidité ou le relâchement, le sang s’amasse nécessairement dans toute l’étendue de ce vaisseau ; de la naît le gonflement de la partie, l’anxiété, la pesanteur & la corruption de ce sang arrêté, d’où résulte le premier principe de la mélancolie. Il faut alors aider l’action de ce vaisseau par des frictions artificielles, par des secousses ou l’exercice du corps, & par l’usage externe & interne des corroborans. Si ces remedes ne réussissent pas, il faut y joindre ceux qui conviennent spécialement au traitement de la mélancolie.

2o . Si le concours de la circulation du sang de la rate ne diminue point la disposition de stagnation, si naturelle à celui qui est contenu dans le sein de la veine-porte, il arrive souvent des obstructions dans cette partie. Dès qu’une fois elles sont formées par un sang grumeleux, par des compressions extérieures, ou quelque maladie du foie, il en résulte nécessairement un défaut de bile. Tous ces maux demandent l’usage des résolutifs continués long tems, car ce sang rempli de matiere bilieuse, circulant avec lenteur, a une grande disposition à se changer en bile noire.

3o . Le sang étant ainsi amassé, & peu-à-peu altéré, cause des anxiétes, le gonflement des hypocondres, & plusieurs autres maux ; mais il s’ouvre quelquefois un chemin pour retrograder par les vaisseaux courts dans le ventricule, par les vaisseaux mésentériques dans les intestins, par les hémorrhoïdaux qui viennent de l’anus, soit au soulagement du malade, soit sans qu’il en ressente aucun bien : tout cela dépend de la quantité & de la nature du sang mélancolique qui s’évacue ; cela dépend encore des parties affectées & des symptomes qui accompagnent cette crise, mais le médecin ne doit point la troubler. (D. J.)

Porte, en terme d’Epinglier, faiseur de crochets ; est un fil d’archal ou de laiton, presque tourné en cercle, dont les deux extrémités réunies s’éloignent l’une de l’autre, sont recoubées en-dehors, & forment un anneau qui sert d’attache à la porte. Tels sont les signes des nœuds en caracteres astronomiques.

Porte, en terme d’Epinglier ; c’est un morceau de bois dans lequel est enfoncé un anneau de la grosseur du fil. L’ouvrier le tient à pleine main, & s’en sert pour conduire le fil sur le moule. Voyez Moule, & les fig. Pl. de l’Epinglier.

Porte, terme de jeu de paume ; c’est la partie de la galerie qui est toute ouverte jusqu’en bas, & par où on entre dans le jeu. Il y a deux portes à tous les jeux de paume ; une de chaque côté de la corde.

PORTE-AIGUILLE, s. m. instrument de Chirurgie dont on se sert pour embrasser exactement les aiguilles, & leur donner plus de longueur, lorsqu’elles sont si fines & si petites qu’on ne sauroit les tenir avec les doigts. Cet instrument est une tige d’acier ou d’argent, longue de deux pouces, fendue selon presque toute sa longeur, en deux branches, pour former une espece de pincette qui se ferme par le moyen d’un anneau ; au-dedans de chaque branche est une petite rainure longitudinale pour loger la tête de l’aiguille : elles se tiennent écartées par leur propre ressort ; elles s’approchent quand on glisse l’anneau en avant, & s’ouvrent quand on le retire. La partie postérieure de la tige, qui sert de manche, est une petite tête creuse

garnie dans sa cavité de trous semblables à ceux d’un dé à coudre, pour pousser l’aiguille en cas de besoin. Le porte-aiguille n’est peut-être utile que pour faire les sutures aux plaies superficielles. Voyez la fig. 12. Pl. III. La fig. 13. représente une autre espece de porte-aiguille inventé par M. Petit.

Porte-bougie, instrument de Chirurgie, canule d’argent qui a environ cinq pouces de longueur ; on l’introduit dans l’urethre jusque sur les carnosités, & on pousse avec le stilet les médicamens qu’on juge convenables. Voyez Carnosité & Bougie.

On peut s’en servir pour porter avec une paille une goutte de beurre d’antimoine sur un polype du nez. Voyez Polype.

Porte-pierre infernale, instrument de Chirurgie fait comme un porte-crayon. Voyez la fig. 19. Pl. III. Le porte-crayon s’engage au moyen d’une vis dans un étui garni d’un écrou. Le manche du porte-pierre peut être fait en canule, & servir de porte-aiguille comme on le voit par la figure. (Y)

Porte-aiguille, s. m. terme d’Aiguillier ; instrument dont il se sert pour embrasser exactement les aiguilles, & leur donner plus de longueur lorsqu’elles sont si fines & si petites, qu’on ne peut les tenir avec les doigts.

Porte-aiguille, outil de Gainier ; c’est un petit morceau de fer de la longueur de deux pouces, de l’épaisseur de deux lignes, fendu en deux en forme de petites pinces, qui est enchâssé dans un petit manche de bois de la longueur d’un pouce. Au milieu du porte-aiguille il y a une petite virole qui sert pour resserrer l’aiguille dans les pinces & l’assujettir. Voyez la fig. Pl. du Gainier.

Porte-aiguille, en terme de Piqueur en tabatiere, signifie le manche de l’aiguille dont on se sert pour piquer. C’est un morceau de fer fendu à une de ses extrémités pour recevoir l’aiguille qui y est retenue par le moyen d’un anneau qui se glisse le long du porte-aiguille comme celui d’un porte-crayon.

PORTE-ASSIETTE, s. m. terme d’Orfévrerie ; rond de métal en forme de collier, dont on se servoit autrefois pour mettre sous les plats à ragoûts.

PORTE-AUGE, s. m. terme de Maçonnerie ; c’est un maçon qui ne travaille pas à la journée, mais qu’on va querir dans les carrefours au besoin.

PORTE-AUNE, s. m. terme de Marchands ; machine de bois dont se servent quelques marchands pour soutenir leur aune, afin de faire eux seuls l’aunage de leurs draps, étoffes, toiles, rubans, & autres marchandises. (D. J.)

PORTE-BAGUETTE, terme d’Arquebusier ; ce sont de petites viroles de cuivre ou de fer, qui sont un peu plus longues qu’épaisses, & qui s’attachent au nombre de trois avec des goupilles le long de la rainure qui est dessous le bois de fusil pour y placer la baguette. Elles servent pour retenir la baguette quand elle est passée dedans, & empêcher qu’elle ne se perde.

PORTE-BALANCE de fer ou de cuivre, avec un crochet au bout, monté sur un pié, sert à accrocher de petites balances que l’on met dans la lanterne. Voyez les fig. Pl. du Balancier.

PORTE-BALLE, terme de Mercier, s. m. petit mercier qui court la campagne, & qui porte sur son dos une balle ou une caisse légere remplie de menue mercerie, qu’il débite dans les villages. Il y en a qui ne vendent que des toiles, & d’autres de petits bijoux ; ces derniers étant la plûpart savoyards qui ont été ramonneurs, s’appellent aussi quelquefois des haut-à-bas. (D. J.)

PORTE-BOSSOIR, s. m. (Marine.) c’est un appui sous le bossoir en forme d’arcboutant, dont le haut est ordinairement ouvragé en tête de more. Dans un vaisseau de 134 piés de long de l’étrave à l’étambord, les porte-bossoirs doivent avoir dix pouces