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des Mémoires de l’académie royale de Chirurgie. Il serre le pédicule avec un fil d’argent, dont les deux extrémités passent dans deux cylindres creux adossés. La torsion du fil d’argent sait de la maniere la plus simple & la plus sure la constriction du pédicule de la tumeur. Voyez l’ouvrage indiqué. (Y)

POLYPÉTALE, Fleur, (Botan.) c’est-à-dire fleur à plusieurs pétales ou feuilles, car tout le monde sait qu’on donne le nom de pétale aux feuilles des fleurs, pour les distinguer des feuilles de la plante.

Les fleurs composées, c’est-à-dire qui ont pour enveloppe des pétales, sont d’une ou de plusieurs pieces, ce qui les a fait appeller ou monopétales ou polypétales. Il y a des polypétales régulieres & des irrégulieres.

Les polypétales régulieres sont à deux pieces comme dans le circéa, ou à quatre comme dans le géroflier, disposition qui leur fait donner le nom de fleurs en croix : ou ces pieces y sont au nombre de cinq comme dans le fenouil, classe qui porte le nom d’ombellifere ; ou elles sont à six pieces comme dans le lis blanc, ce qui a donné lieu d’appeller fleurs en lis celles de cette classe.

De quelque quantité égale ou inégale qu’elles puissent surpasser celles de six pieces, elles forment une autre classe de fleurs polypétales, j’entends celles de fleurs en rose, dans laquelle classe se rangent toutes celles qui, quoique du nombre de trois, quatre, cinq ou six pieces, different néanmoins tellement par leurs fruits de celles de ces classes supérieures, qu’on a été obligé de les en séparer : telle est la fleur de plantain aquatique, qui nonobstant qu’elle soit à trois pieces seulement par le rapport néanmoins de sa semence avec celle des renoncules, se range dans cette derniere classe ; telle est la fleur de la tormentille, qui, quoiqu’elle soit à quatre pieces, ne peut, à cause de son fruit différent de siliques des fleurs en croix, être placée parmi elles : tel est l’œillet, qui, quoiqu’à cinq pieces, se met cependant hors de la classe des ombelliferes, parce que son fruit ne se divise pas en deux parties, telle est la fleur de la jonbarbe & des anémones, qui, quoiqu’à six pétales, ne donnent jamais des fruits divises en trois loges, comme ceux des fleurs de lis, & ne peuvent par conséquent appartenir à cette classe.

Les polypétales irrégulieres sont ainsi appellés, à cause de la figure & de la disposition bisarre de leurs pétales en quelque nombre qu’ils puissent être ; telles sont celles de deux pieces ressemblant à deux mufles, comme dans la fumeterre, ou celles de cinq pieces ressemblant à des papillons communes à toutes les plantes légumineuses, &c.

Ce mot vient de πολὺ, beaucoup, & de πέταλον, une feuille ; polypétale signifie donc qui a beaucoup de feuilles. (D. J.)

POLYPHEME, (Mytholog.) le plus célebre & le plus affreux des Cyclopes, il passoit pour fils de Neptune. Homere nous a donné le portrait de ce monstre affreux, & de son histoire avec Ulysse. Les Mythologues ont imaginé que Polypheme étoit un roi de Sicile, dont Ulysse enleva la fille nommée Elpé, ce qui fit que ceux des compagnons d’Ulysse qui tomberent entre les mains du roi furent mis à mort, & lui-même poursuivi jusqu’à ce qu’il sortît de l’ile. Euripide a laissé une piece intitulée le Cyclope, qui n’est ni comédie, ni tragédie, mais qui tient de l’une & de l’autre. (D. J.)

POLYPIER, grouppe composée de plusieurs polypes & de leurs loges. On a proposé de donner le nom de polypiers aux productions de mer, qui ont été appellées plantes marines, quoiqu’elles soient produites par des polypes qu’elles renferment ; mais cette nouvelle dénomination n’est pas en usage.

POLYPODE, s. m. polypodium, (Hist. nat. Bot.)

genre de plante qui n’a point de branches & dont les feuilles sont découpées presque jusqu’à la côte en portions étroites & oblongues. Ajoutez aux caracteres de ce genre le port particulier du polypode. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante.

Dans le système de Linnæus, c’est un genre distinct de plante capillaire qui renferme le polypodium & le lonchitis de Tournefort. Sa fructification est marquée par des taches rondes, qui se trouvent sur la partie inférieure du disque de la feuille.

Des vingt-six especes de polypodes distinguées par Tournefort, nous parlerons seulement de la plus commune, polypodium vulgare, I. R. H. 540.

Sa racine est longue d’un demi-pié, presque de la grosseur du petit doigt, rempante à fleur de terre, garnie de fibres menues comme des poils, relevée de petits tubercules semblables aux piés d’un insecte ; elle est brune en-dehors & verdâtre en-dedans, d’un gout douçâtre, légerement aromatique, à la fin un peu acerbe & stiptique.

Elle jette des feuilles qui ressemblent à celles de la fougere mâle, mais beaucoup plus petites, découpées profondément jusques vers la côte, en partie longues & étroites, couvertes sur le dos d’une maniere de poussiere adhérente, rougeâtre, entassée comme par petits tas. Cette poudre examinée au microscope offre un assemblage de coques sphériques & membraneuses, qui s’ouvrent en deux parties comme une boîte à savonnette, & laissent tomber de leur cavité quelques semences menues, jaunes, faites en forme de rein, à-peu-près comme celles de la luzerne.

Cette plante qui est de la classe des capillaires, & par conséquent des plantes qui ne fleurissent point, croît dans les forêts, les vallées, & sur les montagnes ombrageuses, entre les pierres couvertes de mousse, sur les troncs des vieux arbres, comme frêne, hêtre, coudrier, aulne, & sur les vieilles murailles. Ce polypode est verd toute l’année, & se peut ramasser en tout tems. Au printems, il pousse de nouvelles feuilles ; &, suivant la remarque de Césalpin, les tubercules de la racine ne sont autre chose que les vestiges des feuilles qui tombent chaque année. (D. J.)

Polypode de chêne, (Mat. méd.) les Pharmacologistes ont cru que le polypode qui croissoit sur le chêne étoit une espece particuliere de cette plante, & qu’elle étoit la meilleure pour les usages médicinaux ; c’est pourquoi on trouve toujours l’épithete quercinum ou quernum de chêne unie au mot polypode toutes les fois qu’il est question de cette plante dans les livres de médecine. Il est reconnu aujourd’hui que cette plante est absolument la même en soi, & par rapport à ses vertus médicinales, soit qu’on la cueille sur le chêne, sur d’autres arbres, sur les rochers, sur les murailles, &c.

Ce n’est presque que la racine qui est d’usage en Médecine. Elle a un goût sucré, & elle est légerement laxative, ce qui la fait ranger avec les fruits secs appellés doux, tels que les figues, les dattes, les raisins secs, &c. On l’emploie, comme ces fruits, dans les décoctions pectorales, & dans celles qui servent assez communément d’excipient aux potions purgatives. La douceur de la racine de polypode concourt sur-tout assez efficacement à corriger & masquer le mauvais goût du sené ; voyez Correctif. Cette racine est employée à ce dernier titre, c’est-à-dire comme correctif dans plusieurs anciens électuaires purgatifs, tels que le catholicum, le lénitif, la confection hamech, le diaprun.

Les feuilles de polypode entrent dans la poudre contre la rage de paulmier. (b)

POLYPTOTE, s. m. (Rhétor.) terme grec qui veut dire les mêmes mots répétés en différens cas.