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Parthénon, étoit aussi le neuvieme des mois célestes de Methon, d’Euctemone & de Callipe, ainsi appellés des signes où étoit alors le soleil. Le parthénon étoit le mois de la vierge.

PARTHÉNOPE, s. f. (Mythol.) c’est le nom d’une des syrènes. Elle avoit pris son poste dans la baie de Naples, d’où vient que cette ville fut autrefois appellée Parthenopé. Strabon dit que la syrène Parthenopé fut enterrée à Dicéarchie, qui est la ville de Pouzzol d’aujourd’hui.

Parthénope, (Géogr. anc.) île de la mer de Thyrrhène, selon Ptolomée, liv. III. c. j. C’est aujourd’hui Palmosa, selon Léandre. Selon d’autres, c’est Betente, Bentilies, ou Ventotienne. Cette différence vient de ce que la description que Ptolomée donne des îles du golfe de Naples, ne répond pas juste à la situation présente des lieux.

PARTHÉNOPOLIS, (Géog. anc.) 1. ville de Macédoine. Le concile de Chalcédoine la met dans la premiere Macédoine.

2. Ville de Bithynie qui, selon Pline, liv. V. ch. xxxij. ne subsistoit plus de son tems.

3. Ville de la Mœsie inférieure. Eutrope, liv. VI. ch. viij. la compte parmi celles que Lucullus subjugua sur le Pont.

4. Ville de la Carie, dont il est parlé dans le concile de Chalcédoine. (D. J.)

PARTHIE, (Géog. anc.) Parthia, contrée d’Asie, bornée au nord par la grande Médie & par l’Hyrcanie ; à l’orient par l’Arie ; au midi par la Caramanie déserte, & à l’occident par la Paratacène, ou, selon Ptolomée, liv. VI. c. v. par la Médie. Cette contrée étoit appellée par les Grecs Parthyæa & Parthyene, & par les Latins Parthyene, & le plus souvent Parthia. Les peuples sont nommés Parthiæi par les Grecs, & Parthi par les Latins.

Sous les rois de la Perside, & sous ceux de Syrie de la race de Macédoine, la Parthie ne fit pas grande figure dans le monde. Elle étoit ordinairement tributaire de quelque souverain du voisinage, & on la comprenoit sous l’Hyrcanie, selon Strabon, qui fait entendre qu’elle étoit pauvre, couverte de bois & de montagnes. Quinte-Curse, liv. VI. ch. ij dit que du tems d’Alexandre, cette contrée étoit peu considérable ; mais que du tems qu’il écrivoit, elle commandoit à tous les peuples qui habitoient au-delà de l’Euphrate & du Tigre jusqu’à la mer Rouge.

Les Macédoniens méprisoient ce pays à cause de la stérilité qui ne lui fournissoit pas de quoi faire subsister leurs armées.

Arsacès fut le fondateur de l’empire des Parthes. Cet empire se rendit si puissant, qu’il eut l’avantage de tenir tête assez long-tems aux Romains. Il fut établi 250 ans avant Jesus-Christ, & dura environ 480 ans sous les Arsacides, nom qui fut aussi donné aux peuples qui leur étoient soumis. L’empire des Parthes finit vers l’an 227, sous le regne d’Artaban, qui fut tué par Artaxercès roi de Perse.

Ptolomée partage la Parthie en différentes portions. Celle qui joignoit l’Hyrcanie s’appelloit Comisène ; celle qui étoit au midi de la Comisène s’appelloit Parthiene ou Parthie propre ; une autre portion se nommoit Choroane ; une autre la Parantaticène, & une autre la Tabiene ; mais ces noms ne sont guere connus. Il suffit de dire que les Parthes, peuples sortis de la Scythie, habiterent une grande région d’Asie, qui comprenoit la Parthie propre, l’Hyrcanie & la Margiane, où sont à présent le Corasan occidental, le Masanderan ou Tabristan, le Ghilan & une grande partie de l’Irac-Agemi. (D. J.)

PARTHICAIRE, s. m. (Gramm. & Comm. anc.) marchand de peaux ou fourrures parthiques.

PARTHIQUE, adj. (Gramm.) de Parthes. Les Romains donnerent ce surnom aux vainqueurs des

Parthes. Les fourrures parthiques étoient fort estimées à Rome. Les jeux parthiques furent institués par Adrien en mémoire de la victoire de Trajan sur les Parthes.

PARTI, s. m. (Gramm.) il se dit de la chose à laquelle on se détermine. Quel parti avez-vous pris ? de rester ou d’aller ? Il a pris le parti le plus doux, celui de l’église. Vous avez pris un parti violent. Il est quelquefois synonyme à avantage. J’en saurai tirer bon parti. Voyez ses autres acceptions aux articles suivans.

Parti, (Hist. mod.) est une faction, intérêt ou puissance que l’on considere comme opposée à une autre. Voyez Faction.

Les François & les Espagnols ont été long-tems de partis opposés.

L’Angleterre depuis plus d’un siecle est divisée en deux partis. Voyez Wig & Tory.

L’Italie a été déchirée pendant plusieurs siecles par les partis des Guelphes & des Gibelins. Voyez Guelphes & Gibelins.

Parti, dans l’Art militaire, est un corps de troupes, soit de cavalerie, d’infanterie, ou de tous les deux, commandé pour quelque expédition.

Un parti de cavalerie a enlevé un grand nombre de bestiaux. Suivant les lois militaires de France, ceux qui vont en parti doivent avoir un ordre par écrit de l’officier qui commande, & être au moins au nombre de vingt, s’ils sont fantassins, ou de quinze, si c’est de la cavalerie ; autrement on les regarde comme des voleurs. Chambers.

Il est nécessaire que le général envoie des partis dans tous les environs de son camp, & dans les chemins par où l’ennemi peut venir, afin d’être instruit de toutes ses démarches. On appelle partisans, les officiers qui commandent les partis. Il faut qu’ils ayent une grande connoissance du pays pour se soustraire aux recherches de l’ennemi, & regagner le camp en sûreté.

Le général envoie aussi des partis dans le pays ennemi pour en tirer des contributions. Voyez Contribution, Guerre & petite Guerre.

Tout officier qui va en parti doit être muni d’un ordre du général en bonne forme, sans quoi lui & sa troupe sont regardés comme voleurs, ou gens sans aveu, & punis comme tels. Il faut que le parti soit au moins de vingt-cinq hommes d’infanterie, ou de vingt cavaliers ou dragons ; sans ce nombre, s’ils sont pris, l’ordonnance du 30 Novembre 1710 veut qu’ils soient réputés voleurs, & punis de la même maniere.

Les partisans ne doivent tirer aucun rafraîchissement des lieux où ils passent, qu’en payant de gré-à-gré. Ils ne doivent disposer des effets pris sur l’ennemi qu’après qu’il en a été dressé un procès-verbal par le prevôt de l’armée. Ceux qui en disposent auparavant, sont réputés voleurs, & les particuliers qui les achetent, recéleurs. Même ordonnance que ci-dessus. (Q)

Parti, en termes de Finance, traité que l’on fait avec le roi, recouvrement de deniers dont on traite à-forfait. Le parti du tabac, le parti de la paulette. Ce terme ne se dit guere en ce sens que des fermes du roi. Dict. de Comm.

Parti-bleu, (Art milit.) c’est ordinairement une petite troupe de huit ou dix soldats de différens régimens, qui courent dans le pays ami comme dans celui de l’ennemi pour piller le paysan. Ces gens sont communément sans chef ; & sous prétexte que la maraude aura été permise à certains égards, ils commettent les derniers brigandages. Aussi des soldats attrapés ainsi en parti, sont pendus sans rémission. (Q)

Parti, en Blason, est un terme dont on se sert pour exprimer qu’un champ ou écusson est divisé &