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le bas en forme de dents ; ils s’en servent après avoir approché à la pointe. (D. J.)

Pointe, (Sculpture.) c’est un outil de fer bien acéré, dont les Sculpteurs en marbre se servent pour ébaucher leurs ouvrages ; après que le marbre a été dégrossi ou épanelé, ce qu’ils appellent approcher à la pointe. Quand on a travaillé avec cet outil, on en prend un autre qui a double pointe pour ôter moins de matiere ; & ensuite lorsque l’ouvrage est plus avancé, on se sert du ciseau, ce que l’on nomme aussi approcher du ciseau. Voyez les Pl.

Pointes, s. f. pl. (Serrur.) ce sont des clous longs & déliés, avec une petite tête ronde, qui servent à attacher les targettes, les verroux, &c. & dont on ferre les grandes fiches.

Pointes, terme de Serrurier, ce sont des clous qui n’ont point de tête ; ils servent aux Serruriers à ferrer les fiches qui s’attachent aux portes, croisées & guichets. On les achete en gros ou à la somme, qui est de douze milliers, ou au compte quand ce sont celles qu’on appelle fiches au poids ; dans le détail, on les vend à la livre & au compte. Savary. (D. J.)

Pointes, (Tireurs d’or.) les Tireurs d’or nomment ainsi certains petits poinçons d’acier, très-fins & très-pointus, qui vont toujours en diminuant de grosseur, dont ils se servent pour polir les pertuis ou trous neufs de cette sorte de petite filiere, qu’ils appellent fer à tirer. Il y a de ces pointes si fines, que le fil d’or que l’on tire par les pertuis qu’ils ont poli, n’a pas la grosseur d’un cheveu.

Pointe, (Outil de Tourneur.) les tourneurs donnent le nom de pointes à deux pieces de fer pointues par un bout, qui s’entaillent dans les poupées de leur tour. Elles forment à-peu-près la figure d’un Z, dont la ligne du milieu seroit perpendiculaire, & non diagonale. (D. J.)

Pointe, en terme de Vannier ; c’est cet intervalle plein qu’il y a de la premiere torche à la seconde, d’où on commence à nommer combles, tous les cordons qui sont au-dessus.

Pointes, terme de Vitrier ; les pointes dont les Vitriers se servent pour attacher les panneaux & carreaux de verre, sur les bois des croisées & chassis, ne sont pas ordinairement des clous faits exprès, mais seulement le bout des clous que les maréchaux employent à ferrer les chevaux.

Pointe de diamant, (Vitrerie.) c’est un petit morceau de diamant, taillé en pointe, & enchâssé dans du plomb & dans du bois, dont les vitriers se servent pour tailler le verre.

Pointe, s. f. terme de Fauconnerie ; on dit qu’un oiseau fait pointe, lorsqu’il va d’un vol rapide en s’élevant ou en s’abaissant.

Pointé, adj. (Blason.) On appelle écu pointé fascé, un écu chargé de plusieurs pointes en fasces, qui sont en nombre égal, d’émaux différens. Pointé se dit aussi d’un écu marqué de pointures ou piquures, comme les pointes qui servent de masse à la rose, tandis qu’elle est en bouton. Il porte trois roses boutonnées d’or & pointées de sinople.

POINTEAU, s. m. outil d Horloger. C’est un poinçon d’acier trempé, pointu par le bout, qui sert à marquer ou faire des trous dans des pieces de laiton ou de cuivre. C’est ordinairement avec cet outil qu’ils font les trous dans les pointes de leur tour. Voyez Tour d’Horloger.

POINTER se dit dans l’Artillerie d’une piece de canon ou un mortier, quand on la met en mire pour la tirer. Voyez Canon, Mortier & Jet. Il y a dans l’Artillerie des officiers pour pointer le canon. On les nomme officiers pointeurs. C’est le premier grade d’officier de ce corps.

Maniere de pointer le canon. Pour pointer ou diriger le canon vers un endroit où l’on veut faire por-

ter le boulet, on éleve sa culasse par le moyen d’un

coin O, que l’on place dessous sur la semelle de l’affût ; ce coin se nomme coin de mire.

En l’avançant sous la culasse, il éleve & fait baisser la volée ; on l’avance autant qu’il en est besoin pour que la volée soit dans la direction que l’on veut. On met quelquefois plusieurs de ces coins les uns sur les autres, lorsqu’on veut faire plonger le canon de haut en bas.

Le canon étant plus gros vers la culasse que vers la bouche, & faisant une espece de cône tronqué, la ligne que l’on imagine passer par le milieu de son ame, comme la ligne AH, n’est pas parallele à la partie supérieure du canon CG : c’est pourquoi si on alignoit le canon selon le prolongement de CG, le boulet, au lieu d’aller en D, prolongement de CG, iroit en B, prolongement de l’AH, c’est-à-dire qu’il porteroit plus haut que le point d’alignement observé. Pour remédier à cet inconvénient, on adapte sur l’extrémité de la volée une piece de bois concave dans sa partie intérieure, de maniere qu’elle puisse, pour ainsi dire, être achevalée sur l’extrémité de la volée, & que sa hauteur ou sa partie supérieure réponde à la quantité d’épaisseur que le métal de la culasse a de plus que celui de la volée.

Cette piece se nomme fron eau de mire, voyez Fronteau de mire. Il sert, comme on le voit, à faire porter le boulet dans l’endroit desiré ; car par son moyen la ligne de mire est parallele à la ligne que l’on imagine passer au milieu du canon, c’est-à-dire à celle que doit décrire le boulet, supposant qu’il suive la direction de cette ligne qui est droite. Ainsi alignant la partie supérieure de la culasse & celle du fronteau avec un point quelconque, le boulet chassé dans cette direction, sera porté vers ce point, mais plus bas, de la quantité seulement du demi-diametre de la culasse ; en sorte que si on aligne le canon à un point plus élevé de la quantité de ce demi-diametre, le boulet donnera dans le point où l’on veut le faire porter. On fait ici abstraction de toutes les causes qui peuvent déranger, & qui dérangent effectivement dans la pratique la justesse du coup.

Pour ce qui concerne le pointage du mortier, voyez Mortier. (p)

Pointer, v. act. (Architect.) On dit pointer une piece de trait ; c’est, sur un dessein de coupe de pierre, rapporter avec le compas le plan ou le profil au développement des panneaux. C’est aussi faire la même opération en grand avec la fausse équerre, sur des cartons séparés, pour en tracer les pierres. (D. J.)

Pointer une aiguille, terme d’Aiguiller, c’est former la pointe d’une aiguille avec la lime.

Pointer, (Manufacture.) en terme de manufacture, c’est faire quelques points d’aiguille avec de la soie, du fil ou de la ficelle, à une piece de drap ou autre étoffe, pour conserver les plis, & empêcher qu’elle ne se chiffonne.

Pointer, (Marine.) c’est se servir du compas pour trouver sur la carte en quel parage le vaisseau peut être, ou quel air de vent il faut faire pour arriver au lieu où l’on veut aller.

Pointer, en Fauconnerie ; on dit qu’un oiseau pointe lorsqu’il va d’un vol rapide, soit en s’abaissant, soit en s’élevant. On dit aussi voler en pointe.

POINTEUR, s. m. terme d’Eglise. Dans la plûpart des églises cathédrales & collégiales, on nomme pointeur celui qui marque sur un registre les noms de ceux qui sont absens de tel ou tel office du chœur. Ce registre se nomme pointe, & l’action du pointeur, pointer. (D. J.)

POINTIL, s. m. (Verrerie.) Le pointil est une longue & forte verge de fer, à l’un des bouts de laquelle il y a une traverse aussi de fer, qui avec la verge