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quelles il faut mettre l’oracle singulier de cette ville. (D. J.)

PHARICUM, s. m. (Hist. des poisons.) nom d’un poison violent, qui par bonheur est inconnu aux modernes. Scribonius Largus nous apprend, n°. 195. qu’il étoit composé de plusieurs ingrediens ; mais on n’en connoît aujourd’hui aucun. (D. J.)

PHARINGÉE, en Anatomie, nom des arteres qui se distribuent aux pharinx. Haller, icon. Anat. fas. 2. & 3.

PHARINGO-PALATIN DE SANTORINI, en Anatomie, est le pharingo-siaphilin de Winslow, de Walther, d’Heister, de Valiava, &c. & une partie de muscle thyro-palatin. Voyez Thyro-Palatin.

PHARINGO-STAPHILIN, en Anatomie, nom d’une paire de muscle de la luette qui viennent de chaque côté des parties latérales du pharinx & se terminent au voile du palais.

PHARINGOTOME, s. m. instrument de Chirurgie, dont on se sert pour scarifier les amygdales enflammées & si gonflées, qu’elles empêchent la déglutition & menacent de suffocation, ou pour ouvrir les abscès dans-le fond de la gorge.

Ce mot est grec φαρυγγοτόμος, formé de φάρυγξ, pharinx, gosier, & de τομὴ, sectio, incisio, section, incision.

Cet instrument imaginé par M. Petit est une lancette cachée dans une canule ou gaîne d’argent, & que l’on porte dans le fond de la bouche sans aucun risque, & sans que les malades, qui pour l’ordinaire craignent beaucoup les instrumens tranchans, s’en apperçoivent. fig. 3. Pl. XXIII.

Le pharingotome est composé de trois parties ; d’une canule, d’un stilet & d’un ressort. Voyez la fig.

La canule se divise en deux parties ; la supérieure qui forme le manche de l’instrument ressemble à une petite seringue à injection ; c’est une petite canonniere exactement cylindrique. Ce cylindre est creux, fort poli en-dedans, & long de deux pouces sur six lignes de diametre. On fait souder sur le milieu de cette canonniere un anneau, exactement rond & poli sur le côté parallele au tranchant de la lancette ; on passe le doigt du milieu dans cet anneau lorsqu’on tient l’instrument.

La partie inférieure de la canule est un fourreau ou gaine d’argent, de même que le cylindre. Sa longueur est de quatre pouces & demi, sa largeur de quatre lignes, & son diametre d’une ligne & un tiers y compris la cavité. Ce fourreau ne doit pas être soudé à la partie inférieure de la canonniere ; il faut qu’il s’y monte par le moyen d’une vis, pour pouvoir nettoyer l’instrument avec facilité, après une opération qui a couvert de pus ou de sang la lancette, qui rentre dans le fourreau dès que les incisions convenables sont faites.

La gaîne doit être légerement courbe, de façon que la convéxité se trouve formée par un des côtés du fourreau, & la cavité par l’autre ; cette légere courbure permet à l’œil de voir l’endroit abscedé ou gonflé où l’on veut opérer, avantage que n’auroit point une guaîne droite.

La seconde partie du pharingotome est le stilet, ou pour mieux dire le mandrin ; sa matiere est d’argent comme toute la gaîne, & il est de deux ou trois lignes plus long qu’elle ; les deux tiers de son corps doivent être applatis, afin de cadrer avec la cavité du fourreau ou guaîne. Ses deux extrémités sont différemment construites, car l’une est émincée pour y souder une lancette à grain d’orge, assez forte pour résister & ne pas s’émoucheter ; l’autre extrémité est exactement ronde, & représente un petit cylindre dans l’étendue de deux travers de doigts, au bout duquel on fait faire un petit bouton en forme de pommette, & garni sur son sommet de petites cannelures

radieuses pour recevoir le pouce par une surface inégale.

Un pouce ou environ au dessous de cette pomme, il y a une plaque circulaire, placée horisontalement & soudée dans cet endroit ; l’usage de cette plaque est de peser sur le ressort à boudin, de le pousser vers la partie inférieure de la canonniere, & d’empêcher le stilet de s’élever plus qu’il ne faut.

Enfin la troisieme partie du pharingotome est un ressort à boudin fait avec un ressort de montre tourné en cône ; on met ce boudin dans la canonniere, de sorte que lorsqu’on pousse le bouton du stilet, la petite plaque circulaire approche les pas de ce ressort l’un de l’autre, ce qui permet au stilet d’avancer vers l’extrémité antérieure de la guaîne, & à la lancette de sortir tout-à fait dehors pour faire des scarifications ou ouvrir des abscès. Aussi-tôt qu’on cesse de pousser le bouton avec le pouce, le ressort l’éloigne de la canonniere, & la lancette rentre dans sa gaîne. (Y)

PHARINX, s. m. terme d’Anatomie, qui se du de l’ouverture supérieure de l’œsophage ou du gosier, qui est placée au fonds de la bouche, & que l’on appelle aussi fauces. Voyez Œsophage & Bouche.

Le pharinx est cette partie, que l’on appelle plus particulierement le gosier, par où commence l’action de la déglutition, & où elle reçoit sa principale forme.

Cette fonction est aidée par tous les muscles qui composent principalement le pharinx. Voyez Déglutition.

Pharinx, maladies du, (Médec.) toute la cavité postérieure du gosier appuyée sur les vertebres du col, recouverte à l’extérieur par les arteres carotides qui sont couchées dessus, par les veines jugulaires, & par la sixieme paire des nerfs, ayant pour enveloppe intérieure une membrane enduite de mucosité, rendue mobile par plusieurs muscles qui lui sont propres, se terminant à l’œsophage, destinée à la déglutition des alimens, & connue sous le nom de pharinx, est sujette à grand nombre de maladies.

Quand cette membrane se tuméfie à la suite d’une inflammation, d’un crésipelle, ou d’une hydropisie, maladies qu’on distinguera les unes des autres par leurs signes caractéristiques, elle rend la déglutition douloureuse ou impossible, elle repousse les alimens par les narines, la salive s’écoule de la bouche ainsi que la mucosité, comme elle comprime le larinx qui lui est adjacent & les autres vaisseaux, elle cause plusieurs symptômes irréguliers ; cette maladie doit être traitée par des remedes appropriés & convenables à la partie.

Si cette cavité se trouve bouchée par la déglutition de quelque bol, il le faut tirer, chasser, ou ôter par l’opération de la pharingotomie ; mais la mucosité concrete, la pituite, le grumeau, les aphthes qui remplissent le pharinx, doivent être détruits par le moyen des détersifs, & rejettés au-dehors par l’excrétion ; il faut avoir recours à l’art pour déraciner le polype qui remplit ces parties.

Le resserrement naturel de ces mêmes parties est incurable ; mais celui qui est occasionné par la convulsion, trouve sa guérison dans l’usage des antispasmodiques : dans la curation de la compression extérieure, il faut avoir égard à la cause qui la produit. L’aspérité, la siccité, & l’excoriation du pharinx, se dissipent par les boissons adoucissantes ; les ulceres, les blessures, la rupture demandent les consolidans pris en petite dose. Dans la déglutition, il faut éviter tous les alimens trop durs, & n’en prendre qu’avec ménagement. La paralysie des muscles a sa cause ordinairement dans le cerveau d’une maniere peu connue ; toute métastase qui arrive à cette partie est toujours dangereuse. L’acrimonie catarreuse se