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on reprend ensuite le la accordé à la quinte du , dont on accorde l’octave en-dessous ; sur ce la inférieur dernier accordé, on accorde la quinte la mi qui a son battement en-dessous, & pour preuve la tierce majeure mi ut au-dessus de ce mi naturel ; on accorde la quinte mi si naturel ; cette quinte dont le battement doit être en-dessous, a pour preuve la tierce majeure si sol ; on accorde ensuite sur le même si naturel son octave en-dessous, laquelle comme toutes les autres octaves, doit être juste ; sur le si naturel inférieur, on accorde la quinte si fa ♯, en-dessus, & dont par conséquent le battement doit être en-dessous ; cette quinte a pour preuve la tierce majeure fa ♯ re ; sur le fa ♯, on accorde son octave fa ♯ en-dessous sur le fa ♯ dernier accordé, on accorde la quinte au-dessus ut ♯ qui a pour prouve la tierce majeure ut ♯ la, & dont le battement doit être en-dessous ; sur ut ♯ on accorde en-dessus la quinte ut ♯ sol ♯ dont le battement doit de même être en-dessous, & qui a pour preuve la tierce majeure mi sol ♯ sur lequel sol ♯ on accorde son octave en-dessous sol ♯ par où finit la partition.

On accorde ensuite les notes des dessus & des basses par octaves sur les notes de la partition ; les notes des dessus AC, fig. 68. s’accordent à l’octave des notes B qui sont celles de la partition & qui sont rondes, pour les distinguer des noires qui sont celles que l’on accorde ; les notes des basses ED s’accordent à l’octave en-dessous des notes A qui sont celles de la partition, lesquelles sont rondes, pour les distinguer des noires FD qui sont de même celles que l’on accorde.

Ordinairement les claviers ont une touche au-dessous des quatre octaves ; on accorde cette touche à l’octave en-dessous du premier sol ou à la triple octave en-dessous du sol de la clé de g ré sol, & la touche ut ♯ de la premiere octave à l’octave du premier la, comme on voit dans la figure à la lettre D. Pour amener les tuyaux à leur ton, on se sert des accordoirs ABC, abc, fig. 49. Pl. d’Orgue, dont les premiers servent pour les gros tuyaux, & les seconds qui sont emmanchés pour les petits où on ne peut pas atteindre avec la main, il suffit d’en avoir de trois grosseurs différentes ; lorsqu’on veut baisser le ton d’un tuyau, on le coëffe avec le cône creux, & en appuyant on resserre les bords du tuyau qui baisse de ton par ce moyen ; si au contraire, on veut hausser le ton du tuyau, il faut enfoncer le cône dedans par la pointe, il fera ouvrir le tuyau, ce qui le fera monter de ton : voyez Accordoirs, & les fig. 49. Pl. d’Orgue ; le numero 1. de la fig. 6. marque le cône concave dont il faut se servir pour faire baisser le ton, & le chiffre 2 le cône convexe dont il faut se servir pour le faire hausser. (D)

Partition, (Blason.) en termes de Blason, on appelle partitions, des traits qui partagent l’écu en plusieurs parties. Quelques-unes des partitions sont simples ; ce sont celles qui divisent l’écu en deux, trois ou quatre parties égales, qui sont le coupé, le parti, le tranché, le taillé, le tiercé & l’écartelé. Les partitions composées sont ainsi appellées, parce que ce sont des divisions composées de plusieurs traits des partitions simples.

PARU, s. m. (Ictyolog.) poisson fort singulier du Brésil ; il est large, plat, arrondi, long de cinq ou six pouces, ayant six nageoires, & entr’autres une sur le ventre derriere l’anus. Chacune de ces nageoires s’étend jusqu’à la queue, & celle du dos est plus longue que celle du ventre. Sa tête est fort petite, ainsi que son museau ; ses écailles sont partie noires, partie jaunes, ce qui le fait paroître de couleur noire tachetée de demi-lunes jaunes ; il est fort bon à manger. Margrave, hist, du Brésil. (D. J.)

Paru, (Géogr. mod.) ville capitale d’un royaume de même nom, sur les côtes du Malabar. Les chretiens de S. Thomas qui habitoient cette ville, étoient ceux qui avoient le plus d’aversion pour l’Eglise romaine. Lorsque l’archevêque Menezes y alla en 1599 pour les engager à reconnoître le pape, ils ne purent souffrir qu’il les exhortât à recevoir la confirmation. Ils dirent que leurs évêques ne leur en avoient jamais parlé, que ce n’étoit pas un sacrement établi par Jesus-Christ, & qu’ils ne permettroient jamais que l’archevêque mît la main sur le visage de leurs femmes & de leurs filles. La Crose, hist. du Christian. des Indes, &c. pag. 109 & 110. (D. J.)

PARVENIR, v. neut. (Gramm.) arriver au lieu où l’on se proposoit d’aller. On ne parviendra jamais jusqu’au pole ; on en est empêché par la rigueur du froid, les neiges & les glaces. S’il est difficile d’atteindre au souverain bonheur, c’est qu’il est impossible de parvenir à la souveraine perfection. C’est un secret auquel on ne parviendra pas. Ce discours parvint aux oreilles du prince, qui eut la petitesse de s’en offenser. Les cris de l’innocent se perdent dans les airs, & ne parviennent pas jusqu’au ciel. Il est parvenu aux plus hautes dignités, & son élévation a été funeste à l’état, qu’il a mal gouverné, & à la considération dont il jouissoit. On a reconnu son incapacité. Il est rare qu’on parvienne par des voies honnêtes. Il est plus rare encore qu’un parvenu soit un homme traitable.

PARVIS, s. m. (Archit.) c’étoit devant le temple de Salomon, une place quarrée entourée de portiques. Par imitation on donne aujourd’hui le même nom à la place qui est devant la principale face d’une grande église, comme par exemple le parvis de Notre-Dame à Paris.

Parvis, (Critiq. sacrée.) atrium en latin, chazer en hébreu ; il signifie dans l’Ecriture la cour d’une maison. Petrus verò sedebat foris in atrio, Mat. xxvj. 69. Item la salle d’une maison. Esth. vj. 5. de plus, la maison entiere : cum fortis armatus custodit atrium suum, Luc. xj. 21. Il signifioit aussi l’entrée de quelque lieu que ce fût : in atrio carceris, Jérém. xxxij. 2. & 12. mais il marque le plus ordinairement les grandes cours du temple de Jérusalem, qu’on appelloit le parvis des Gentils, parce qu’il étoit permis aux gentils d’y venir ; la seconde cour dite parvis d’Israel, parce que tous les Israélites, pourvû qu’ils fussent purifiés, avoient droit de s’y présenter ; ensuite le parvis des prêtres, dans lequel eux & les lévites exerçoient leur ministere ; le peuple n’entroit dans cette derniere cour, que lorsqu’il présentoit quelque victime, sur la tête de laquelle il devoit mettre les mains en l’offrant au Seigneur.

Ce mot désigne encore la ville d’Enon, située aux confins de la terre promise & de Damas, Ezéch. xlvij. 17. Enfin il se prend pour la ville même de Jérusalem ; stantes erant pedes nostri in atriis tuis Jerusalem, Ps. 121. 2. (D. J.)

Parulie, s. f. terme de Chirurgie ; tumeur inflammatoire qui survient aux gencives ; elle se termine quelquefois par suppuration ; & lorsqu’à l’occasion de la carie de l’os maxillaire, il survient excroissance fongueuse, on l’appelle apulie. Voyez à la fin de l’article Gencives, les maladies auxquelles ces parties sont sujettes.

Le mot de paruli vient du grec παρὰ, juxtà, proche, & de οὖλον, ginciva, gencive.

La saignée, & les décoctions émollientes qu’on tient dans la bouche, peuvent procurer la résolution des parulies bénignes ; l’application d’une figue grasse, ou d’un morceau de pain d’épice, favorise la suppuration. Voyez Pain d’épice. Il ne faut pas différer l’ouverture d’une parulie, de crainte que l’érosion de