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PARIA, (Géog. anc.) île de la mer de Phénicie. Pline, l. V. c. xxxj. la place vis-à-vis de Joppé. Elle donnoit le nom aux peuples Παριανοὶ, Pariani, dont parle Josephe, Ant. jud. l. XIV. c. xvij.

PARIADE, s. f. (Chasse) c’est le tems où les perdrix s’apparient. La chasse est alors séverement défendue.

PARIADES, (Géog. anc.) montagne d’Asie, selon Pline l. V. c. xxvij. Les manuscrits varient beaucoup sur l’ortographe de ce nom. Les uns lisent Pariadrul, d’autres Pariadrel, d’autres Paryadis. Le pere Hardouin veut qu’on lise Paryadres, comme l’ortographe qui approche le plus des anciens manuscrits. Strabon, l. XI. p. 497. qui a écrit Paryadra, dit que cette montagne fait partie du mont Taurus.

PARIAGE, s. m. (Jurisprud.) du latin pariatio, qui signifie association, est une espece de société entre le roi ou quelqu’autre grand seigneur, & un autre seigneur moins puissant, lequel recherche la société & la protection d’un seigneur plus puissant que lui, auquel il cede une partie de ses droits, afin de se mettre à couvert des violences qu’il avoit à craindre, & d’avoir lui-même la force en main pour jouir plus surement de la portion qu’il se réserve.

Les pariages ont ordinairement pour objet l’exploitation de la justice, & des droits qui en dépendent, ou la perception de quelques droits seigneuriaux, comme tailles, rentes, bannalités, &c.

Ces associations étoient sur-tout recherchées par les évêques, abbés, & autres seigneurs ecclésiastiques, lesquels pour avoir main-forte entroient en pariage avec le roi ou quelqu’autre grand seigneur laïc.

Tel fut le pariage d’entre le roi & l’évêque de Mende, dont le registre de la cour du 18 Juillet 1369 est chargé. Tel fut encore le pariage d’entre le roi & l’évêque de Cahors pour la jurisdiction commune ; comme aussi par un arrêt des prieurs de la charité & porte S. Leon, du 27 Mars 1405, appert que les pariages des associations faites entre le roi & aucuns de ses sujets, à la charge qu’il ne les mettra hors ses mains, doivent y demeurer, & le roi ne peut les transporter même en appanage, ou récompense d’appanage : tel fut aussi le pariage de l’an 1263, fait entre l’abbaye de Luxeu, & le comte de Champagne, qui est rappellé par Pithou dans ses mémoires.

Les pariages furent fort fréquens dans les xiij. & xiv. siecles. Ils se faisoient alors en deux manieres, à tems ou à perpétuité. Les premiers étoient limités à la vie des grands seigneurs, avec lesquels les abbés & les monasteres traitoient, & souvent ils étoient renouvellés avec leurs successeurs. Il ne reste plus aucun vestige de ces pariages à tems ; ceux qui étoient à perpétuité sont demeurés dans leur force & vertu, quoique la cause qui les avoit produits ne subsiste plus.

La Rocheflavin, tit. des droits seigneuriaux, décide que le roi qui est en pariage avec un autre seigneur, ne peut vendre ni aliener en aucune maniere sa part, ni rien innover aux clauses & conditions du traité.

Dans les lieux où le roi est en pariage avec quelque seigneur, celui-ci ne peut contraindre les vassaux & amphitéotes communs à lui faire hommage, & passer reconnoissance sans appeller le procureur-général du roi, ou son substitut, afin d’obvier aux usurpations que l’on pourroit faire sur les droits du roi.

Quand une justice est tenue en pariage entre le roi & quelque seigneur, le juge doit être nommé alternativement de trois ans en trois ans par le roi & par le seigneur particulier, il en est de même d’une justice tenue en pariage entre deux seigneurs. Ordonnance de Roussillon, art. 25 & 26. Voyez le gloss. de Ducange, celui de Lauriere, la Rocheflavin, Graverol, Cambolas, Guyot. (A)

PARIAIRE, s. m. (Jurisprudence.) signifie celui qui tient en pariage avec quelqu’un ; dans des lettres de Charles VI. du mois de Janvier 1395, il est dit que Bernard de Sanclava étoit seigneur en partie de Montfaucon en Bigore, & qu’il étoit pariaire de ce lieu avec le roi. (A)

PARIER. Voyez l’article Pari.

PARIETAIRE, s. f. (Hist. nat. Bot.) parietaria ; genre de plante dont la fleur n’a point de pétales ; elle est composée ordinairement de quatre étamines, qui sortent d’un calice divisé en quatre parties. Cette fleur a la forme d’une cloche, d’un entonnoir ou d’une rosette. Le pistil devient dans la suite une semence, le plus souvent oblongue, & renfermée dans une capsule qui a servi de calice à la fleur. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

Pariétaire, (Mat. méd. & Chimie.) la pariétaire est une plante éminemment nitreuse. Voyez Nitre. Elle est du petit nombre de celles dont les vertus médicinales peuvent se déduire évidemment d’un principe chimique bien connu, bien distinct ; & ce principe c’est le nitre.

Le suc & la décoction de cette plante sont apéritifs, résolutifs, diurétiques. On l’emploie utilement à ces titres dans les obstructions commençantes, les suppressions d’urine, de gravelle, l’hydropisie, & les maladies chroniques commençantes de la poitrine. Or la vertu du nitre est reconnue dans tous ces cas, & les autres principes constituans de la substance extractive de la parietaire sont & peu abondans & très inactifs. C’est cette derniere circonstance de sa composition qui rend dans l’usage extérieur la pariétaire vraiment émolliente ; c’est-à-dire capable d’agir principalement à raison de son suc aqueux. Cette plante est employée très-communément & avec succès dans presque toutes les applications extérieures émollientes, comme fomentations, lotions, demi-bains, cataplasmens, &c. La décoction de la pariétaire est aussi un ingrédient très-commun des lavemens appellés émolliens. On retire une eau distillée de la pariétaire qui certainement ne retient aucune des vertus de cette plante. (b)

PARIETAUX, os parietaux, (Anat.) ce sont deux os du crâne, ainsi nommés parce qu’ils forment les parois ou les côtes de la tête. Voyez Crane.

On les appelle aussi ossa bregmatis & ossa sincipitis.

Les os ont la figure d’un quarré, & on y distingue 1°. deux faces, une latérale, externe, convexe, unie & polie ; une latérale, interne, concave, inégale & remplie de sillons formés par les battemens de l’artere de la dure-mere : on donne à l’assemblage de ces sillons le nom de feuille de figuier. 2°. Quatre bords, un supérieur, un inférieur, arrondi, taillé en biseau & inégal ; un antérieur & un postérieur inégal. 3°. Quatre angles, un supérieur antérieur, un supérieur postérieur, un inférieur postérieur, un inférieur antérieur, le plus saillant de tous. 4°. Une empreinte demi-circulaire, à deux pouces environ du bord inférieur, face externe. 5°. Un trou le long du bord supérieur près de l’angle postérieur ; ce trou ne se trouve pas toujours. 6°. Une portion de gouttiere le long du bord supérieur, face interne. 7°. Un petit canal ou une gouttiere par où passe l’artere de la dure-mere, situé sur l’angle antérieur inférieur, face interne. 8°. Une petite partie de la gouttiere des sinus latéraux, située sur l’angle postérieur inférieur, face interne.

Ces os sont articulés ensemble par suture sagittale avec le coronal, par suture coronale avec l’occipital, par suture lambdoïde avec le temporal, par suture temporale, & avec le sphénoïde par suture sphénoïdale. Voyez Coronal, Temporal, &c.

Quelquefois l’os parietal devient monstrueux par son épaisseur. M. Morand a fait voir à l’académie des