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xieme degré de parenté, ne sont compris que pour une, à moins qu’ils ne soient d’avis différent. Voyez l’édit du mois de Janvier 1681, la déclaration du 25 Août 1708, celle du 30 Septembre 1728.

Par rapport aux évocations pour cause de parenté & alliance, voyez le mot Évocation. (A)

PARENTHESE, s. f. on donne le nom de parenthese à une proposition isolée, qui est insérée dans une autre dont elle interrompt la suite, voyez Hyperbate, n°. 3. Je rapporterai ici un trait de l’oraison funebre de Henri de Bourbon, prince de Condé, part. III. par le P. Bourdaloue : on y verra une parenthese courte, vive, utile, & tenant au fond de la matiere, quoique détachée de la constitution méchanique & analytique du discours principal où elle est insérée. On ne doit se les permettre que de la même maniere. « C’étoit, dit l’orateur, un homme solide, dont toutes les vûes alloient au bien, qui ne se cherchoit point lui-même, & qui se seroit fait un crime d’envisager dans les désordres de l’état sa considération particuliere (maxime si ordinaire aux grands) ; qui ne vouloit entrer dans les affaires que pour les finir, dans les mouvemens de division & de discorde que pour les calmer, dans les intrigues & les cabales de la cour que pour les dissiper ».

On donne encore le nom de parenthese aux deux crochets dont on se sert pour marquer la phrase intervenue dans le discours principal, tels qu’on les voit avant & après les mots ci-dessus (maxime si ordinaire aux grands). Le premier crochet se nomme la parenthese ouverte ; le second, la parenthese fermée. B. E. R. M.

PARENTIUM, (Géog. anc.) ville d’Italie, dans l’Istrie. Ptolomée, l. III. c. j. la place entre l’embouchure du fleuve Formion & la ville de Pola. Elle a conservé son ancien nom, car on la nomme aujourd’hui Parenzo.

PARENZO, (Géog. mod.) en latin Parentium ; petite ville d’Italie dans l’Istrie, sur le golfe de Venise, avec un évêché suffragant d’Aquilée, à 24 lieues E. de Venise. Elle se soumit aux Vénitiens en 1267. Long. 21. 31. lat. 45. 23.

PARÉORON, (Ant. grecq.) παρήορον ; c’est ainsi que les Grecs nommoient le troisieme cheval de relais, destiné pour être joint à un des autres attelés au char, au cas que dans leurs jeux, un de ces deux chevaux d’attelage vînt à être tué. Il est singulier de voir la langue grecque annoblie par des termes recherchés, pour désigner jusqu’aux chevaux de course & de relais qu’ils faisoient paroitre dans leurs jeux. (D. J.)

PARER, v. act. (Gramm.) c’est embellir la chose par des ornemens, ou par une maniere avantageuse de la présenter. On pare une église. On pare sa marchandise. Les femmes en se parant rendent bien aux hommes l’hommage qu’elles en obtiennent. Tout le tems donné à la toilette est perdu pour celle que la nature n’a pas parée. La terre se pare au printems. On dit aussi se parer d’une vertu qu’on n’a pas, ce qui est pis peut-être que de se parer d’un vice qu’on a. Le premier est un hypocrite qui en impose ; le second est un libertin dont la dépravation des mœurs a passé jusqu’au jugement, & qui fait horreur ou pitié. Voyez aux articles suivans quelques autres acceptions du même mot.

Parer un cap, (Marine.) c’est-à-dire, doubler un cap, passer au-delà, & le laisser à côté. Nous fumes trois jours à parer le cap. Voyez Doubler.

Parer quelque chose, c’est la débarrasser & se mettre en état de s’en servir. Pare le cabestan. Pare une barrique de vin pour faire du breuvage.

Parer un cable, c’est mettre un cable en état de s’en servir.

Parer une ancre, c’est mettre une ancre en état de s’en servir, c’est-à-dire, qu’on l’a débarrassée, & qu’elle est prête pour la mouiller. (Z)

Parer, (Manufactur.) Ce mot se dit de quelques préparations que l’on donne à certaines marchandises, pour les rendre plus éclatantes, ou pour les disposer à faire un meilleur service. Les Bonnetiers parent leurs bas, les Marchands & Manufacturiers leurs marchandises, par des eaux qu’ils leur donnent, ou par la maniere de les presser, comme aux tabis, aux taffetas, aux camelots, aux callemandres, &c.

Parer, en terme de Boutonnier, c’est l’action de donner la derniere main à un bouton avec le paroir, pour le rendre plus parfait. Voyez Paroir.

Parer, terme de Corroyeur, Peaussier & Parcheminier, qui signifie gratter & ratisser la superficie des cuirs ou peaux avec la lunette, ou quelqu’autre instrument d’acier tranchant, & en ôter le superflu pour les rendre plus belles, plus unies, & d’une meilleure vente. Voyez Lunette.

Les cuirs & les peaux se parent pour l’ordinaire du côté de la chair ; c’est dans ce sens qu’on dit : un cuir paré. Voyez nos Planches du Corroyeur, qui représentent un ouvrier qui pare un cuir avec la lunette.

Parer, (Escrime.) c’est détourner avec son épée celle de l’ennemi, de maniere que l’estocade qu’il porte ne nous touche point.

Parer, terme de Marchands de liqueurs. Ce mot se dit de quelques liqueurs, particulierement des cidres & des poirés ; c’est leur ôter le goût douçâtre qu’elles ont naturellement, & leur en donner un qui approche davantage de celui du vin. Quelques-uns se servent pour cela de l’eau-de-vie.

Parer, en termes de Maréchal, c’est couper les ongles ou la corne d’un cheval avec un boutoir ou paroir, pour rendre la sole unie & propre à être ferrée. Bien parer. Parer le pié sans rencontrer le vif. Le parer est un arrêt relevé du cheval de manege. Ainsi on dit un beau parer, pour dire un bel arrêt bien relevé, & sur les hanches.

Parer, terme de Relieurs. Les Relieurs de livres appellent parer une couverture de veau ou d’un autre cuir, en enlevant avec un tranchoir, qu’ils nomment couteau à parer, ce qu’il y a de trop épais sur les bords du cuir, afin qu’ils se collent plus facilement sur le carton. On pare la couverture sur un marbre ou pierre de liais, après que la peau a été mouillée, ratissée & coupée. (D. J.)

PARERE, s. m. dans le Commerce, terme italien qui commence à être adopté. Il signifie l’avis ou conseil d’un marchand ou négociant ; parce que quand on consulte un marchand sur quelque matiere, il donne sa réponse en italien avec un mi-pare, c’est-à-dire, je pense, il me semble.

La maniere de négocier, sur-tout la méthode des billets de change, étant empruntée des Italiens, la plûpart des villes marchandes, & particulierement Lyon, retiennent l’usage des pareres ; ce sont les avis & opinions des Marchands ou Négocians, qui font foi comme les actes par-devant Notaires, quand ils sont donnés par autorité du juge conservateur, ou sur une consultation particuliere, pour maintenir le droit de celui qui consulte.

M. Savary a donné un excellent traité, intitulé, parere, ou avis & conseils sur les plus importantes matieres du Commerce ; contenant la solution de la plûpart des questions difficiles relatives aux banqueroutes & faillites, billets de change, billets à ordre sans date ou expression de valeur, blancs-signés, renouvellement de billets de change, tout cela tiré ou accepté par les femmes au nom de leurs maris, ou en l’absence du tireur, &c. les différentes sociétés, la compétence des juges & consuls, ensemble plusieurs arrêts des parlemens, rendus en conformité