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tiens adoroient. Elle est la même que l’Athénée des Grecs, & elle étoit la divinité de Laïs, comme Phtha (nom égyptien de Vulcain) étoit celle de Memphis. Le mot neith, dans la langue cophte, signifie encore déesse.

NEIVA, (Géog.) petite ville de Portugal dans la province d’Entre-Minho & Douro, sur la côte occidentale, à l’embouchure de la riviere qui lui donne son nom. Cette riviere s’appelloit anciennement Næbis.

NEKIR, ou NEKER, s. m. (Hist. mod.) nom de l’un des anges inquisiteurs qui examinent le mort dans le sepulchre, selon la doctrine de l’alcoran. Voyez Alcoran.

Quelques-uns l’ont nommé Gnanekir, trompés par la particule arabe gna, qui signifie et, dans ce passage, Munkir gna Nekir, c’est-à-dire Munkir & Nekir, qui sont les noms de ces deux prétendus anges.

Selon Mahomet, les ames & les corps sont dans le sepulchre jusqu’au jour du jugement, & d’abord après la sépulture, Munkir & Nekir se présentent aux morts, & leur font ces quatre demandes. « Quel est ton Dieu, ton prophète, ta créance, le lieu de ton adoration » ? Les musulmans ne manquent pas de répondre avec confiance : « mon Dieu est celui qui t’a créé aussi-bien que moi ; mon prophete est Mahomet ; ma créance est islam, c’est-à-dire, la créance salutaire ; & le lieu de ma dévotion est Kaaba, ou le temple de la Mecque ». En conséquence il reposent en paix dans leurs tombeaux, & par une petite fenêtre qu’on y suppose pratiquée, ils voyent tout ce qui se passe dans le ciel. Au contraire ceux qui ne sont pas morts musulmans, frappés de la stature extraordinaire de l’ange, le prennent pour Dieu, veulent l’adorer, mais il les renfonce à coups de massue dans leur sépulchre, où ils demeurent sans être favorisés des visions accordées aux fideles croyans. Ricaut, de l’empire ottoman.

NEKSHCHEB, (Géog.) ville de la Transoxane, c’est-à dire du pays qui est au-dela du fleuve Gibon ou Amou, l’Oxus des anciens. Elle est située dans une grande plaine fertile, à deux journées du mont Imaüs. Le Canoun de Baïnouri donne à ce.te ville 88d. de long. & 39. de lat. sept.

NELLENBOURG, (Géog.) petite ville d’Allemagne, capitale du landgraviat de même nom, dans la Suabe autrichienne, entre Constance, le canton de Schaffhouse, & la principauté de Furstemberg. Elle est à 8 lieues N. E. de Schaffhouse, 9 S. de Constance. Long. 26. 40. lat. 47. 54.

Le landgraviat de Nellenbourg s’appelloit autrefois le Hegow, & avoit une étendue beaucoup plus grande qu’il n’a présentement ; car il comprenoit la ville de Schaffhouse, & plusieurs terres qui appartiennent à la ville de Constance, & à la maison de Furstemberg.

NELSON, le port (Géog.) port de l’Amérique septentrionale, avec un fort sur la côte méridionale de la baie d’Hudson. Les Anglois donnerent le nom de Nelson au port & au fort que les François appelloient le fort Bourbon. Le port est une petite baie dans laquelle se déchargent la riviere de sainte Therese, & celle de Bourbon. Le fort a été pris & repris plusieurs fois, mais il est resté aux Anglois par la paix d’Utrecht. Il est situé au 57d. 30′. de lat. nord. C’est la derniere place de l’Amérique de ce côté-là ; & l’endroit où l’on fait la traite des meilleures pelleteries du nouveau-monde, & de la maniere la plus avantageuse. Le pays y est prodigieusement froid ; cependant les rivieres y sont fort poissonneuses, & la chasse abondante. Tous les bords de la riviere de sainte-Thérese sont couverts au printems & en au-

tomne d’outardes & d’oies sauvages. Les perdrix y

sont toutes blanches, & en quantité prodigieuse. Le caribou, dont la chair est très-délicate, s’y trouve presque toute l’année. Les pelleteries fines qu’on y apporte, sont des martes & des renards fort noirs, des loutres, des ours, des loups, dont le poil est fort fin, & principalement du castor, qui est le plus beau du Canada. (D. J.)

NELUMBO, s. m. (Hist. natur. Bot.) genre de plante qui ne differe du nénuphar que par le fruit. Les semences sont renfermées éparses dans le fruit du nelumbo, au lieu que le fruit du nénuphar est divisé par loges. Voyez Nénuphar. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

NEMALONI, (Géog. anc.) peuple des Alpes ; Pline, liv. III. ch. xx. les met au nombre de ceux qui furent subjugués par Auguste. M. Bouche croit que c’est aujourd’hui Miolans, au voisinage d’Embrun, mais dans les états du duc de Savoie.

NEMAUSUS, (Géog. anc.) ville des Gaules chez les Volcæ Arecomici, Pline & Pomponius Méla la mettent au nombre des villes les plus riches de la Gaule narbonnoise. D’anciennes médailles lui donnent le titre de colonie romaine : col. Nem. c’est à-dire, colonia Nemausus. Col. Aug. Nem. Colonia Augusta Nemausus. Dans les anciennes notices des villes des Gaules, on lit ordinairement civitas Nemausiensium. Grégoire de Tours, liv. VIII. ch. xxx. la met dans la Septimanie. C’est aujourd’hui la ville de Nismes. Voyez Nisme.

Némausus, (Géog. anc.) fontaine de France, qui, selon les apparences, a donné le nom à la ville de Nismes dans le bas Languedoc. C’est de cette fontaine dont parle Ausone, claræ urbes, v. 214. en ces termes.

. . . . . Vitreâ non luce Nemausus
Purior.


Elle s’appelle aujourd’hui le Vistre ; c’est un petit ruisseau qui passe au-travers de Nismes, & va se jetter dans l’étang du Tau, au voisinage d’Aigue-Mortes. Comme les eaux de cette riviere sont extrémement claires, on lui donna dans le moyen âge le nom de Vitreus, d’où l’on a fait le mot françois Vistre, en ajoutant une s. Voyez Hard. Valefii, not. Galliar. p. 618. (D. J.)

NEMBROSI, s. m. (Droguer.) espece de safran qui croît en Egypte, & qui est fort estimé ; on le vend douze piastres les cent dix rotols. Il y en a un autre que l’on nomme said, qui ne vaut que six piastres.

NEMEA, (Géog. anc.) nom 1°. d’une contrée du Péloponnese dans l’Elide ; 2°. d’une ville du Péloponnese dans l’Argie ; 3°. d’un fleuve du Péloponnese ; 4°. d’un rocher dans le voisinage de Thebes, dont Virgile parle au liv. VIII. de son Enéïde. (D. J.)

NÉMÉENS, jeux (Hist. anc.) c’étoit une des quatre sortes de grands jeux ou combats qui se célebroient parmi les anciens grecs. Voyez Jeux.

Quelques-uns disent qu’Hercule les institua, après avoir tué le lion qui ravageoit la forêt de Némée, où on célebra depuis ces deux jeux en mémoire de la victoire de ce héros.

D’autres rapportent, que les sept chefs qui marcherent contre Thèbes sous la conduite de Polynice, étant extrèmément pressés de la soif, rencontrerent Hypsipile de Lemnos, qui tenoit dans ses bras Opheltes, fils de Lycurgue, prêtre de Jupiter & d’Euridice. L’ayant prié de leur enseigner un endroit où ils pussent trouver de l’eau, Hypsipile mit l’enfant sur l’herbe, & les mena vers une fontaine ; pendant son absence un serpent tua l’enfant ; sa nourrice fut accablée de désespoir. Les chefs, au retour de leur expédition, tuerent le serpent, brûlerent le corps d’O-