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me pierre que celle que les anciens nommoient peantides ou pheantides, que l’on croit avoir été une espece de stalactite, spatique & calcaire, produite dans les grottes de la Péonie contrée de Macédoine.

PÆCILIA, s. f. (Ichthiolog.) nom donné par Schomveldt & quelques autres, à une espece de cobitis ou de loche, appellée par Artedi le cobitis bleuâtre, marqué de cinq raies longitudinales sur le corps.

PÆDARTHROCACÉ, s. m. (terme de Chirurgie.) maladie qui consiste dans une carie interne des os, & qui attaque principalement les articulations. Voyez Spina ventosa M. A. Severius a écrit un traité sur cette maladie.

Ce mot est composé de trois mots grecs, παῖς, παιδός, puer, enfant, jeune personne ; ἄρθρον, articulus, articulation ; & ϰάϰη, malum, mal, à cause que ce mal attaque principalement les enfans & les jeunes gens, rarement ceux de 25 ou 30 ans, & parce qu’il commence presque toujours par les jointures. (Y)

PÆDEROS, (Hist. nat.) nom donné par Pline, d’après les Grecs, à l’opale. Voyez cet article. Quelques auteurs ont aussi entendu par-là l’amethyste.

PÆDEROTA, adj. pris subst. (Botan.) c’est dans le système de Linnæus, un genre distinct de plantes dont voici les caracteres. Le calice est une enveloppe de la fleur divisée en quatre segmens, droits, pointus, & qui subsistent après que la fleur est tombée. La fleur est composée d’un seul pétale qui forme un tuyau cylindrique partagée en deux levres ; la levre supérieure est longue, creuse & étroite ; l’inférieure est légérement divisée en trois parties égales : les étamines sont deux filets panchés en bas, & de la même longueur que le calice ; le pistil a un embryon arrondi, & un stile délié de la même longueur que ses étamines : le fruit est une capsule applatie, de figure ovale, fendue & pointue au sommet ; elle consiste en deux loges qui contiennent des graines nombreuses, obtuses & adhérentes aux panneaux de la capsule. (D. J.)

PÆDOTHYSIE, s. f. (Hist. du Paganis.) παιδοθύσια, coutume inhumaine pratiquée par quelques payens, de sacrifier aux dieux ses propres enfans pour appaiser leur colere. Nous lisons dans l’Ecriture, que le roi de Moab étant assiégé par les Israélites dans sa capitale, & réduit aux dernieres extrémités, prit son fils aîné qui devoit lui succéder, l’offrit en holacauste sur les murs de la ville, & le siege fut levé. Voyez Sacrifice, Victime humaine, Enfant, &c.

PÆDOTRIBA, s. m. (Hist. anc.) officier du gymnase chez les anciens, dont les fonctions se bornoient à enseigner méchaniquement aux jeunes gens les exercices du corps : c’est ce que nous appellerions un prevôt de salle. Les anciens auteurs confondent quelquefois le pædotriba avec le gymnaste, mais Galien établit entre eux cette différence, que le gymnaste joignoit à la science des exercices un discernement exact de toutes leurs propriétés par rapport à la santé ; au lieu que le pædotriba, peu inquiet sur ce dernier article, bornoit ses connoissances au détail méchanique de ces mêmes exercices, & ses soins à former de bons athletes ; c’est pourquoi Galien compare le gymnaste à un médecin, ou à un général qui prescrivent avec connoissance de cause, & le pædotriba à un cuisinier, ou à un soldat qui se contentent d’exécuter sans rien approfondir. Mém. de l’acad. tome premier.

PÆMANI, (Géog. anc.) peuples que César de bell. Gall. l. II. c. iv. place dans la Gaule belgique. Sanson croit que c’est le pays de Famene ou de Famine, où est Marche en Famine dans le duché de Luxembourg. D’autres géographes mettent le Pæmani

dans la forêt d’Ardenne, précisément dans le lieu où est le village de Pémont.

PAÉNOÉ s. m. (Bot. exot.) grand arbre de Malabar. On tire de son tronc une gomme résineuse qu’on fait bouillir dans de l’huile en consistance de poix dure. Les Indiens en brûlent quelquefois dans leurs temples, au lieu d’encens. La même résine de cet arbre fondue dans de l’huile de sésanne leur sert d’un baume médicinal.

PAENSAJIE, s. f. (monn. de Perse.) c’est une monnoie d’argent qui vaut deux mamondis & demi, & le mamondi vaut environ vingt sous de France.

PÆON, s. m. (Poés. lat.) mesure de la poésie latine. Les anciens versificateurs latins comptoient quatre sortes de piés qui s’appelloient pæons. On leur donna ce nom parce qu’on les employoit particulierement dans les hymnes d’Apollon, qu’on nommoit pæans. Le premier pæan est composé d’une longue & trois breves, comme colligere ; le second est composé d’une breve, une longue & deux breves, comme resolvere ; le troisieme est composé de deux longues, une breve & une longue, comme communicant ; & le quatrieme est composé de trois breves & une longue, comme temeritas. (D. J.)

PÆONIENNE, adj. f. (Hist. anc.) surnom qu’on donnoit Minerve, conservatrice de la santé.

PÆONIE, Pæonia, (Géog. anc.) contrée de la Macédoine. Elle tira son nom, suivant Pausanias, de Pæon, fils d’Endimion, qui, vaincu à la course par son frere, en fut si désolé, qu’il abandonna sa patrie, & se retira vers le fleuve Axius. Philippe subjugua les Pæoniens, & Mégabise, qui commandoit pour Darius dans la Thrace, eut ordre d’envoyer dans l’Asie des peuplades de pæoniens aussi-tôt qu’il les eut assujettis. Voici le fait.

Les Pæoniens prétendoient descendre d’une colonie athénienne. Les hommes & les femmes étoient également forts & laborieux. Une aventure assez plaisante, racontée par Hérodote, l. V. mit Darius fils d’Hystaspe, en goût d’avoir des pæoniens & des pæoniennes dans ses états. Un jour qu’il passoit à Sardes ville de Lydie, il apperçut une femme qui en même tems filoit, portoit une cruche & menoit un cheval. La nouveauté du spectacle frappa Darius, & lui fit naître la curiosité d’apprendre le pays de cette femme. On lui dit qu’elle étoit pæonienne ; & sur l’idée avantageuse qu’il se forma d’une nation où le sexe le plus foible & le plus délicat embrassoit à la fois tant de travaux différens, il ordonna à Mégabise qui commandoit pour lui dans la Thrace, d’envoyer en Asie des peuplades de pæoniens. Dès que ce gouverneur eut assujetti ce peuple, il exécuta fidellement l’ordre de son maître.

Les Pæoniens, selon Thucydide, étoient habitués sur le bord du Strymon ; mais par la suite des tems, on confondit les Pæoniens avec les Illyriens, les Thraces & les Getes ; en sorte qu’il semble que ce nom a été une désignation vague donnée à la plûpart des peuples de la nation des Mysiens.

Strabon appelle Pæoniens, une partie des peuples de la Macédoine, & assure que les Pélagons étoient pæoniens. Dion ne veut pas que ce nom soit le même que celui des Pannoniens : cependant plusieurs écrivains les ont confondus ; & vraissemblablement il avoit la même origine, quoique les Romains eussent restraint le nom de Pannonie au pays compris entre le Danube, la Drave & la Save. En un mot, le nom de pæoniens se donnoit à des peuples très-éloignés les uns des autres. Homere joint les Pæoniens aux Léleges & aux Pélasges de l’Asie mineure, sujets de Priam. (D. J.)

PÆSTANUS SINUS, (Géog. anc.) golfe d’Italie, sur la côte du pays des Brutiens, selon Pline, l. III. c. V. Il prenoit son nom de la ville de Pastum,