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portant sur la tête un ornement des plus singuliers, au bas duquel sortent deux cornes. Il tient d’une main un fouet, & de l’autre une verge courbée qui ressemble à un bâton augural. Comme Osiris étoit pris pour le soleil, on lui donnoit un fouet pour animer les chevaux qui tiroient le char dont il se servoit pour faire sa course. Quelques Mythologues prétendent que toutes les divinités du paganisme n’étoient que des attributs d’Isis & d’Osiris. (D. J.)

OSISMIENS, (Géog. anc.) Osismii ; ancien peuple de la Gaule. Cesar, l. II. c. xxxiv. en parle dans ses commentaires, & les nomme pêle-mêle avec des peuples de la Normandie & de la Bretagne. On a employé bien des conjectures pour trouver ces Osismiens, & on ne les a point encore découverts. Sanson qui les met en Bretagne, croit que les habitans des trois diocèses de Saint-Paul-de-Léon, Tréguier & Saint-Brieux, répondent aux Osismiens. Ceux qui mettent ce peuple en basse-Normandie, croient le trouver dans l’Hiémois ou l’Eximois. (D. J.)

OSMA, (Géog.) ancienne petite ville d’Espagne dans la vieille Castille, avec un évêché suffragant de Tolede. Elle est sur le Duero dans une plaine abondante en tout ce qui est nécessaire à la vie, à 45 lieues N. E. de Tolede, 32 N. E. de Madrid. Long. 15. 2. lat. 41. 34.

La cité d’Osma étoit connue des Romains sous le nom d’Uxama. Elle est nommée Oxoma dans les trois notices ecclésiastiques d’Espagne. Alphonse d’Arragon la conquit sur les Maures l’an 755. Les infideles la reprirent ensuite. Le roi Alphonse VI. s’en rendit le maître sur les Maures, & elle est restée au roi de Castille ; mais ce n’est plus qu’un gros bourg à-demi-ruiné. (D. J.)

OSMONDE, s. f. (Hist. nat. Bot.) osmunda, genre de plante qui n’a point de fleurs, & dont les fruits sont rassemblés en grappe. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Ce genre de plante, dans le système de Linnæus, est ainsi caractérisé. Les graines sont produites dans des capsules rondes, distinctes, mais rassemblées en grappes sur la branche, & s’ouvrent horisontalement quand elles sont mûres. Ces graines sont très menues, en grand nombre, & de forme ovale.

Tournefort compte quinze especes d’osmondes, entre lesquelles il nous suffira de décrire la plus commune, celle qu’il nomme vulgaris & palustris, I. R. H. 547. Elle a pour racine un amas de fibres longues & noirâtres, entortillées les unes dans les autres ; ses tiges sont nombreuses, hautes de deux coudées, vertes, lisses, cannelées, & garnies de branches feuillées qui s’étendent de tous côtés, composées de huit ou neuf paires de feuilles, terminées par une feuille impaire.

Chaque feuille est entiere, droite, longue de trois ou quatre pouces, large d’un demi-pouce, terminée par une pointe mousse, & ayant au milieu une côte sur toute sa longueur.

Le haut de la tige est partagé en quelques pédicules, qui soutiennent chacun de petites grappes longues d’un pouce, chargées de graines : cette plante n’a point de fleurs ; car ce que les Herboristes appellent fleur n’est autre chose, selon Ray, que les feuilles non-développées, & qui étant réfléchies cachent les graines naissantes. Les fruits ramassés comme en grappes, sont des capsules sphériques, semblables à celles des fougeres, qui se rompent par la contraction de leurs fibres, & qui jettent une poussiere très fine, comme on l’observe par le moyen du microscope.

L’osmonde prospere dans les endroits humides, dans les fondrieres, dans les marais ; ses feuilles se fannent en hiver. (D. J.)

Osmonde, (Mat. méd.) fougere fleurie. La racine de cette plante a été vantée comme un remede

spécifique du rachitis. Elle a été célébrée aussi comme un très-puissant vulnéraire, capable de dissoudre le sang arrêté & grumelé dans les parties internes, par les chûtes, les plaies profondes, &c. On s’en est aussi quelquefois servi pour les mêmes usages auxquels on emploie les autres fougeres. L’osmonde est un remede fort peu usité. (b)

OSNABRUCK ou OSNABRUG, ou, comme d’autres écrivent, OSENBRUCK, (Géog.) ville d’Allemagne au cercle de Westphalie, avec un évêché fondé par Charlemagne vers l’an 780, dont l’évêque est souverain. Elle est remarquable par le traité qui s’y conclut en 1648 entre les Suédois & l’empereur. La religion catholique & la protestante y sont également souffertes. Elle est sur la riviere de Hase, à 8 milles N. E. de Munster, 5 d’Hervorden, 9 S. O. de Brême. Long. 25. 48. lat. 52. 28.

Il est vraissemblable que le nom d’Osnabruck vient de la situation de cette ville, & que la riviere de Hase s’appelloit anciennement Osen, ce qui joint au mot bruck, qui signifie un pont, marque un pont sur l’Osen.

Charlemagne ne se contenta pas d’y établir un évêché, il y fonda en outre une école pour y enseigner la langue greque & la latine. Cet acte répond à l’an 804, & est fort curieux ; on le trouve dans le Dictionnaire de la Martiniere. (D. J.)

OSNABRUCK, évêché d’, (Géog.) siege épiscopal & principauté d’Allemagne, dans le cercle de Westphalie, borné N. par le bas Munster, E. par la principauté de Minden, S. par le haut Munster, O. partie par le même, & partie par le comté se Lingen. C’est un pays abondant en bons pâturages. A la paix de Westphalie, on convint qu’il seroit possédé alternativement par un prince de cette maison qui est luthérienne, & par un prince catholique, ce qui s’est toujours pratiqué depuis.

OSORNO, (Géog.) ville de l’Amérique méridionale au Chili, sur la rive septentrionale de Rio-Bueno à 15 lieues de Baldivia. Long. 306. 32. latit. méridiona e 40. 40. &, selon de Noort, par les 42d. de latit. méridionale.

OSORO ou OSERO, (Géog.) petite ville d’Italie, capitale d’une petite île de même nom du golfe de Venise, au S. de l’île de Cherzo, dont elle n’est séparée que par un petit détroit, qui n’a que cinq pas de large. Il y a un évêché suffragant de Zara. Elle est presque deserte, quoique l’ile abonde en bois, miel, bestiaux & sardines. Long. 32. 22. lat. 44. 54.

OSQUES, les, (Géogr. anc.) ancien peuple d’Italie dans la Campanie entre Capoue & Naples. On les appelloit également Osci, Opsgi, Opici, Obsci. Le mot d’obscène, obscenus, vient de ce peuple dont la corruption étoit extrème, & le langage conforme aux mœurs ; il s’abandonnoit à de honteuses débauches, & c’est ce qu’Horace appelle morbus campanus. Personne n’ignore la description que nous ont laissée les anciens des délices de Naples & de Capoue, qui étoient les principales villes du pays des Osques, & le séjour de la volupté. Oscè loqui signifioit également chez les Latins parler d’une maniere dissolue & employer de vieux mots.

Silius Italicus donne aux Osques toutes les places qui sont le long de la côte de la Campanie, entre Terracine & Cumes. (D. J.)

Osques, jeux, (Théâtre des Romains.) les jeux osques, osci ludi, étoient des jeux scéniques qu’on représentoit sur les théâtres des Romains. On les nommoit osci, non parce qu’on y parloit la langue osque, mais parce que c’étoient des farces empruntées de celles des anciens peuples. Ces jeux, ainsi que les satyriques, se représentoient le matin avant qu’on jouât la grande piece.