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rapport de Pline, ils leur enleverent une partie de la contrée ; & que de l’autre, leurs établissemens étoient formés lorsque les colonies des Pélasges ou des anciens Grecs pénétrerent en Italie. Voyez l’hist. de l’académie des Insc. tom. XVIII. (D. J.)

OMBRIA ou OMBRIAS, (Hist. nat.) nom donné par quelques naturalistes à la pierre appellée vulgairement crapaudine. Voyez cet article. Wallerus croit que l’on a voulu désigner sous le mot d’ombria, des fragmens d’échinites ou d’oursins pétrifiés. (—)

OMBRICI, (Géog. anc.) anciens peuples de l’Illyrie, dont Hérodote & Stobée font mention. Peucer croit que c’est à présent la Croatie.

OMBRIE, (Géog.) province de l’état ecclésiastique. L’ancien nom étoit Umbria. Le nom moderne est le duché de Spolette ; mais comme les limites en sont différentes, voyez Umbria & Spolette.

OMBROMETRE, s. m. (Phys.) machine qui sert à mesurer la quantité de pluie qui tombe chaque année. On trouvera la description & la figure d’un ombremetre dans les Transact. philos. n°. 473 pag. 12.

Cette machine consiste dans un entonnoir de fer blanc, dont la surface est d’un pouce quarré, applatie, avec un tuyau de verre placé dans le milieu. L’élévation de l’eau dans le tube, dont la capacité est marquée par degrés, montre la quantité de pluie qui tombe en différens tems.

OMBRONE l’, (Géog.) riviere d’Italie dans la Toscane ; elle prend sa source dans le Siennois, & se rend dans la mer de Toscane, au-dessous de Grossetto. (D. J.)

OMBU, s. m. (Hist. nat. & Botan.) arbre du Brésil qui ressemble de loin à un citronnier ou à un limonnier. Son tronc est bas ; sa feuille lisse, vert gai, aigre, astringente au goût ; sa fleur blanchâtre, son fruit blanc, tirant sur le jaune, semblable à une grosse prune, mais d’une chair plus dure : mûri par un tems pluvieux, d’un aigre doux, agréable, autrement austere ; & sa racine profonde, tubéreuse, cendrée au-dehors, blanche comme neige en-dedans, contenant une chair molle comme la calebasse : cette chair mangée se résout en un suc aqueux, rafraîchissant, doux, délicieux, salutaire aux fébricitans, bon pour les voyageurs & pour ceux qui sont échauffés. Rai.

OMELETTE, s. f. (Cuisine.) sorte de ragoût ou fricassée d’œufs mêlés avec d’autres ingrédiens, qui est fort en usage en France & en Espagne.

Ménage fait venir ce mot de l’italien animella, petite ame ; parce que, dit-il, le peuple d’Italie donne ce nom aux morceaux les plus délicats dans l’abattis de la volaille qu’on met dans les fricassées, comme foies, cœurs, gésiers, &c. De-la Ménage forme par ressemblance le mot françois amelette, qui signifie une fricassée d’œufs. Fripod fait venir ce mot de ομα, ensemble, & de λυειν, dissoudre, mêler, mouiller. Et M. de la Mothe le Vayer le fait venir des mots françois œufs, & de mélés, c’est-à-dire œufs mêlés.

Il y a différentes especes d’omelettes, comme omelettes farcies, omelettes au sucre, omelettes aux pois verds, omelettes à la turque, &c.

Omelette, (terme de Marchands de vin.) les cabaretiers & marchands de vin nomment ainsi des œufs cassés & battus, qu’ils jettent (jaune, blanc & coquilles ensemble), par le bondon d’une piece de vin, pour l’éclaircir quand il reste trop long-tems trouble. Cette maniere d’éclaircir le vin n’est propre que pour les vins couverts, & sur lesquels la colle de poisson ne prend pas. Elle est au reste très-innocente, & nullement préjudiciable à la santé. (D. J.)

OMEN, s. m. (Hist. anc.) signe ou présage de l’avenir tiré des paroles d’une personne. Voyez, Divination. Festus fait venir ce mot de oremen

quod fit ore, parce que le présage dont il s’agit sort de la bouche de quelqu’un. Voyez Présage.

Omen prærogativum se disoit, chez les Romains, du suffrage de la premiere tribu, ou centurie dans les comices.

Quand on proposoit une loi, ou qu’on devoit faire une élection, on donnoit à certains officiers une urne dans laquelle étoient les noms de chaque tribu, ou centurie, ou curie, selon que les comices devoient se tenir par tribus, par centuries, ou par curies. Quand on tiroit les billets, celle des tribus, ou centuries, ou curies dont le nom venoit le premier, étoit appellée tribu ou centurie prérogative, parce que c’étoit celle qui votoit la premiere. Le succès dépendoit principalement de cette premiere centurie, que les autres suivoient ordinairement. Le candidat nommé par la premiere centurie avoit l’omen prærogativum, c’est-à-dire, le premier & le principal suffrage.

OMENTUM, (Anatom.) c’est un grand sac membraneux, mince & très-fin, environné en tous sens de plusieurs bandes graisseuses, qui accompagnent & même enveloppent autant de bandes vasculaires, c’est à-dire, autant d’arteres & de veines collées ensemble ; ce sac membraneux décrit parfaitement par Malpighi, porte indifféremment le nom d’omentum & d’éplipoon ; on le nomme coëffe dans les animaux.

Il est pour la plus grande partie semblable à une espece de bourse applatie, ou à une gibeciere vuide. Il est étendu plus ou moins sur les intestins grêles, depuis l’estomac jusqu’au bas de la région ombilicale ; quelquefois il descend davantage, même jusqu’au bas de l’hypogastre ; & quelquefois il ne passe pas la région épigastrique. Il est pour l’ordinaire plissé d’espace en espace, sur-tout entre les bandes.

L’omentum en général dans toute son étendue, est composé de deux lames extrèmement fines, & néanmoins jointes par un tissu cellulaire ; ce tissu a beaucoup de volume le long des vaisseaux sanguins, qu’il accompagne par-tout en maniere de bandes larges, & proportionnées aux branches & aux ramifications de ces vaisseaux. Ces bandes cellulaires sont remplies de graisse plus ou moins, selon les degrés d’embonpoint de l’homme. De là vient que son poids, qui est ordinairement de demi-livre dans les adultes qui ne sont ni gras ni maigres, varie beaucoup quand il est chargé de graisse.

Il est attaché par sa partie supérieure antérieurement avec le fond du ventricule, le duodenum & la rate ; postérieurement avec l’intestin colon, & avec le pancréas ; mais il est flottant à la partie inférieure.

L’omentum reçoit plusieurs branches d’arteres de la cœliaque & de la mésentérique ; plusieurs veines de la porte, & particulierement du rameau splénique, quoiqu’on appelle ces vaisseaux, du nom de l’épliploon, veines & arteres épiploïques ; & parce qu’il y en a quelques-uns qui sont communs à l’estomac & à l’épiploon, on les appelle gastro-épiploïques.

Cette membrane reçoit peu de nerf de l’intercostal & de la paire vague ; mais elle a beaucoup de vaisseaux lymphatiques, qui par leur rupture causent une hydropisie particuliere, comprise entre ces deux tuniques, que l’on guérit par la ponction. Tous ces vaisseaux avec quelques petites glandes, s’accompagnent les uns les autres ; & dans les endroits où il n’y a point de vaisseaux, la membrane de l’omentum est très-fine.

La substance celluleuse de Ruysch est entre les deux lames de l’omentum. C’est dans cette substance où rampent les vaisseaux sanguins ; les arteres forment des plexus réticulaires autour des sacs de la graisse ; les veines qui leur répondent en forment de même. Au reste, ces vaisseaux sont innombrables, au point que quand ils sont bien visibles, leurs rami-