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Les deux arteres ombilicales dans le fœtus sortent ordinairement des deux iliaques ; il y en a une de chaque côté ; elles viennent quelquefois de l’aorte inférieure : ces arteres s’avancent vers l’ombilic à côté de la vessie qui est entre deux ; de-là elles continuent leur chemin en ligne spirale vers le placenta, où s’étant divisées en une infinité de rameaux, elles se terminent & portent le sang du fœtus au placenta, & peut-être ensuite à la mere.

La veine est deux fois plus ample que les arteres ; elle vient du placenta par une infinité de rameaux qui se réunissent ensuite pour former un gros canal qui s’avance, par des circonvolutions spirales, entre les arteres du cordon ; ce canal se rend ensuite par l’ombilic au foie du fœtus, & va se terminer au sinus de la veine porte, dans lequel il verse le sang & le suc nourricier qu’il a reçu dans le placenta : de-là il part un canal particulier qui est cylindrique, & qu’on appelle canal veineux ; il sort de la paroi opposée presque vis-à-vis de l’embouchure de la veine ombilicale, & va se rendre à la veine cave pour transmettre le sang au cœur. (D. J.)

OMBOU, (Botan. exot.) espece de prunier du Brésil, décrit par Pison sous le mot ombu, que lui donnent les habitans. Voyez Ombu, (Botan.)

OMBRAGE, s. m. OMBRAGER, v. a. (Jardin.) ombrager un lieu, c’est le couvrir de feuillages, y planter un bois pour lui procurer de l’ombrage.

On dit ombrager une plante nouvellement plantée, quand on la couvre pendant quelques jours d’un paillasson, pour lui ôter le soleil qui nuiroit à sa reprise. Si elle est empotée, il est aisé de la porter à l’ombre. (K)

Ombrager, Surombrager, (Broderie.) c’est appliquer sur or, de la soie, afin d’éteindre par un ouvrage surappliqué l’éclat du métal.

Ombrager, (Luth.) ombrager la lumiere d’un tuyau, c’est en fermer une partie par le moyen de petites plaques de plomb soudées aux côtés ; on appelle ces plaques oreilles. On abaisse plus ou moins les oreilles sur la lumiere.

OMBRAGEUX, adj. (Maréchalerie.) un cheval ombrageux est celui qui a peur de son ombre & de quelque objet que ce soit, & qui ne veut pas avancer. Il ne faut jamais battre un cheval ombrageux dans sa peur, mais le faire approcher doucement de ce qui lui fait ombrage, jusqu’à ce qu’il ait reconnu ce que c’est, & qu’il soit rassûré.

OMBRE, s. f. (Optique.) est un espace privé de lumiere, ou dans lequel la lumiere est affoiblie par l’interposition de quelque corps opaque. Voyez Lumiere.

La théorie des ombres est fort importante dans l’Optique & dans l’Astronomie ; elle est le fondement de la Gnomonique & de la théorie des éclipses. Voyez Cadran, Gnomonique & Eclipse.

En voyant l’ombre suivre exactement toutes les situations du soleil, ou plutôt en observant que les mouvemens de l’ombre sont les mêmes que ceux des rayons, qui parviendroient jusqu’à terre s’ils n’étoient interrompus, l’astronome s’instruit de la marche du soleil par la marche de l’ombre ; il fait tomber ou reçoit l’ombre d’une pyramide, d’un stile ou d’une colonne sur des lignes & sur des points, où elle lui montre tout-d’un-coup & sans efforts de sa part, l’heure, l’élévation du soleil sur l’horison, & jusqu’au point précis du signe céleste sous lequel il se trouve actuellement. Au lieu de l’ombre, on peut faire passer par un trou un rayon vif qui vienne de son extrémité blanchir & désigner parmi des points & des lignes tracés par terre ou ailleurs, l’endroit qui a rapport au progrès du jour ou du mois qui s’écoule. On pratique une petite ouverture ronde ou à la voûte ou à la muraille qui fait ombre du côté du

midi, à un pavé ou à un parquet. On étend sur ce pavé une lame de marbre ou de cuivre qui dirige ses extrémités vers les deux poles : on nomme cette ligne méridienne, parce qu’elle embrasse nécessairement tous les points sur lesquels tombera le rayon du soleil chaque jour de l’année, au moment que cet astre est également distant de son lever & de son coucher. Cette diversité y est exprimée par autant de marques qui distinguent précisément les solstices, les équinoxes & les éloignemens journaliers du soleil, depuis l’équateur jusqu’à l’un & l’autre des tropiques dans lesquels sa course est renfermée. Voyez un plus grand détail sur cet objet aux articles Gnomon & Méridienne.

Comme on ne peut rien voir que par le moyen de la lumiere, l’ombre en elle-même est invisible. Lors donc qu’on dit que l’on voit une ombre, on entend que l’on voit des corps qui sont dans l’ombre, & qui sont éclairés par la lumiere que réfléchissent les corps collatéraux, ou qu’on voit les confins de la lumiere.

Si le corps opaque qui jette une ombre est perpendiculaire à l’horison, & que le lieu sur lequel l’ombre est jettée soit horisontal, cette ombre s’appelle ombre droite : telle est l’ombre des hommes, des arbres, des bâtimens, des montagnes, &c.

Si le corps opaque est placé parallelement à l’horison, l’ombre qu’il jette sur un plan perpendiculaire à l’horison se nomme ombre verse.

Lois de la projection des ombres par les corps opaques. 1°. Tout corps opaque jette une ombre dans la même direction que les rayons de lumiere, c’est-à-dire vers la partie opposée à la lumiere. C’est pourquoi à mesure que le corps lumineux ou le corps opaque changent de place, l’ombre en change également.

2°. Tout corps opaque jette autant d’ombres différentes qu’il y a de corps lumineux pour l’éclairer.

3°. Plus le corps lumineux jette de lumiere, plus l’ombre est épaisse. Ainsi l’épaisseur de l’ombre se mesure par les degrés de lumiere dont cet espace est privé. Ce n’est pas que l’ombre qui est une privation de lumiere, soit plus forte pour un corps que pour un autre, mais c’est que plus les environs de l’ombre sont éclairés, plus on la juge épaisse par comparaison.

4°. Si une sphere lumineuse est égale à une sphere opaque qu’elle éclaire, l’ombre que répand cette derniere sera un cylindre, & par conséquent elle sera toujours de la même grandeur, à quelque distance que le corps lumineux soit placé : de sorte qu’en quelque lieu qu’on coupe cette ombre, le plan de la section sera un cercle égal à un grand cercle de la sphere opaque.

5°. Si la sphere lumineuse est plus grande que la sphere opaque, l’ombre formera un cône. Si donc on coupe l’ombre par un plan parallele à la base, le plan de la section sera un cercle, & ce cercle sera d’autant plus petit, qu’il sera plus éloigné de la base.

6°. Si la sphere lumineuse est plus petite que la sphere opaque, l’ombre sera un cône tronqué ; par conséquent elle deviendra toujours de plus grande en plus grande. Donc, si on la coupe par un plan parallele à la base, ce plan sera un cercle d’autant plus petit, qu’il sera plus proche de la base, mais ce cercle sera toujours plus grand qu’un grand cercle de la sphere opaque.

7°. Pour trouver la longueur de l’ombre ou l’axe du cône d’ombre d’une sphere opaque éclairée par une sphere plus grande, les demi-diametres des deux étant comme CG & IM, Pl. d’optique, fig. 12. & les distances entre leurs centres GM étant données, voici comme il faut s’y prendre.