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quatre ocques, & en quelques échelles du Levant, quarante-cinq, composent le quintal de Turquie de cent rottes ou rotons. Voyez Rottes, Dictionn. de Comm.

OCOSCOL, (Hist. nat.) nom d’un arbre qui croît en Amérique, dans la nouvelle Espagne. Ses feuilles ressemblent à celles du lierre ; son écorce est grise & épaisse. Lorsqu’on y fait une incision, il en sort une substance résineuse, rougeâtre & transparente, qui est le liquidambar. Voyez cet article.

OCRA, (Géogr. anc.) montagne qui fait partie des Alpes, & qui, selon Strabon, servoit de bornes entre les peuples Carni & le Norique. Ce sont aujourd’hui les Alpes entre Gorice, Lobach & Trieste.

OCRÉATULE, s. f. (Hist. nat.) nom donné par Llwyd à une pierre inconnue, semblable à la jambe d’un homme.

OCRICULUM, (Géog. anc.) ville qui étoit sur la voie Flaminienne & dans l’Apennin. Strabon, Tite-Live, liv. XX. ch. xj. Tacite. liv. III. c. lxxviij. Pline le jeune, epist. xxv. l. VI. & Ptolomée, l. III. c. j. en font mention. Le nom vulgaire est aujourd’hui Otricoli.

OCRINUM, Promontorium, (Géog. anc.) promontoire de l’île d’Albion, dont parle Ptolomée, liv. II. ch. ij. Quelques-uns croient que c’est aujourd’hui Landsend, & d’autres la pointe du Lésard.

OCTAÉTÉRIDE, Cycle, (Chronol.) en grec ὀκταετήρις, c’étoit chez les Grecs, un cycle ou terme de huit ans, au bout desquels on ajoutoit trois mois lunaires. Ce cycle fut en usage. jusqu’à ce que Meton l’Athénien réforma le calendrier, en inventant le nombre d’or, ou le cycle de dix-neuf ans. Voyez Potter, Archæol. græc. tom. I. p. 460. (D. J.)

OCTAHEDRE, ou OCTAEDRE, s. m. nom qu’on donne en Geométrie à l’un des cinq corps réguliers, qui consiste en huit triangles égaux équilatéraux. Voyez Corps régulier.

On peut regarder l’octahedre comme composé de deux pyramides quadrangulaires, qui s’unissent par leurs bases (voyez Pyramide) : ainsi on peut trouver la solidité de l’octahedre en multipliant la base quarrée d’une de ces pyramides par le tiers de sa hauteur, & en doublant ensuite le produit.

Le quarré du côté de l’octahedre est la moitié du quarré du diametre de la sphere circonscrite.

Euclyde a donné dans ses élémens une méthode pour inscrire un cube dans un octahedre. Le pere Lamy, dans ses élémens de Géométrie, ayant voulu résoudre ce problème d’une autre maniere qu’Euclyde, a commis un paralogisme. On en peut voir la preuve & le détail dans les mémoires de l’académie de 1726. M. de Mairan y prouve que le prétendu octahedre inscrit par le pere Lamy n’en est pas un, & fait sur cette matiere plusieurs autres remarques utiles & curieuses. (E)

Le cube inscrit par Euclyde a ses angles appuyés sur les faces de l’octahedre ; le prétendu cube inscrit par le pere Lamy, a au contraire ses angles contigus aux angles de l’octahedre. M. de Mairan fait voir, & cela est très-facile, qu’on peut corriger le cube du pere Lamy, en laissant ses angles appuyés à ceux de l’octahedre, & qu’on peut d’ailleurs inscrire une infinité de cubes dans l’octahedre dont les angles seront placés sur les faces de l’octahedre, & placés dans une courbe. Ainsi M. de Mairan a non-seulement corrigé le pere Lamy, mais étendu la théorie d’Euclyde. (O)

OCTANT ou OCTILE, s. m. se dit en Astronomie, d’une espece d’aspect ou position de deux planetes, dans laquelle elles sont distantes l’une de l’autre de la huitieme partie d’un cercle, c’est-à-dire de 45 degrés. Voyez Aspect.

On appelle aussi octant un instrument d’Astronomie qui renferme 45 degrés. Voyez Instrument de M. Hadley. (E)

On dit que la Lune est dans les octans, lorsqu’elle est à 45, 135, 225, 315 degrés du lieu du Soleil, c’est-à-dire à 45°+0, ou 45°+90°, ou 45°+180, ou 45+270. C’est dans ces octans que l’inégalité découverte par Ticho, & appellée variation, est la plus grande qu’il est possible. En effet, cette inégalité est proportionnelle au sinus du double de la distance de la Lune au Soleil, qui dans les octans devient égal au sinus total. (O)

OCTAPLES, (Littér. sacrée.) les octaples étoient une espece de bible polyglotte d’Origene à huit colonnes. Elle contenoit 1°. le texte hébreu en caractere hébraïque ; 2°. le même texte en caracteres grecs ; 3°. la version d’Aquila ; 4°. celle de Symmaque ; 5°. celle des septante ; 6°. celle de Théodotion ; 7°. celle qui s’appelloit la cinquieme grecque ; 8°. enfin celle qu’on nommoit la sixieme. Voyez pour vous éclairer sur toutes les différentes versions des livres sacrés, rassemblées par ce pere de l’Eglise en plusieurs colonnes, le mot Origene, Hexaples, Critique sacrée. (D. J.)

OCTATEUQUE, s. m. en Théologie & en littérature sacrée, signifie les huit premiers livres de l’ancien Testament ; savoir, la Genese, l’Exode, le Lévitique, les Nombres. le Deuteronome, le livre de Josué, & le livre des Juges. Ce mot est formé du grec ὀκτώ, huit, & τεῦχος, livre, ouvrage. Voyez Bible & Pentateuque. Procope de Gaze a fait dix livres de commentaires sur l’Octateuque.

OCTAVA, subst. f. (Hist. anc.) le huitieme du grain des porteurs. Sous le triumvirat d’Antoine, d’Auguste & de Lépide, les affranchis étoient tenus de donner le huitieme de leurs revenus. Dans la suite, on exigea le même impôt de toutes les marchandises qui entroient. On appella les receveurs, octaviarici, octaviaires. Les soldats qu’on assignoit à quelqu’un pour le défendre des insultes du peuple, s’appellerent aussi octaviarici.

OCTAVANORUM colonia, (Géog. ancien.) c’est Fréjus, nommé en latin Forum julium, qui devint une colonie d’Octaviens, c’est-à-dire, de soldats d’Auguste, dont le nom étoit Octave. Cette ville étoit alors maritime. (D. J.)

OCTAVE, s. f. (Hist. eccl.) se dit dans l’église romaine d’un espace de tems de huit jours destiné à la célébration d’une fête, dont on en répete en grande partie l’office ; comme les hymnes, les antiennes, les versets, & toujours à matines une leçon relative à cette fête. L’office dans l’octave est ordinairement semi-double, excepté le huitieme & dernier jour, qu’on nomme proprement l’octave, où il est double majeur. Ainsi il y a l’octave de Noël, de Pâques, de la Pentecôte, de la fête Dieu, de la dédicace, &c. Voyez Double, Semi-double, &c.

Octave, se dit aussi d’une station de prédicateur qui prêche plusieurs sermons pendant l’octave de la fête-Dieu. Cette coutume a été établie en France, sur-tout depuis l’hérésie des sacramentaires, pour instruire les peuples plus particulierement sur le sacrement de l’Eucharistie, & les affermir dans la foi de la présence réelle. Ainsi l’on dit que tel prédicateur a préché l’octave dans telle ville, telle cathédrale, telle paroisse.

OCTAVE, (terme de Commerce.) ce mot signifie la huitieme partie ou le demi-quart d’une aune : ainsi quand on dit qu’un taffetas est de cinq octaves, cela doit s’entendre qu’il a cinq huitiemes d’aune, ou une demi-aune demi-quart de large ; qu’un autre est de trois octaves, cela veut dire qu’il est de trois huitiemes, ou d’un quart & demi d’aune de large.