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11°, 15′. du nord à l’est ; on donne le même nom au vent qui souffle de cette plage, & qu’on nomme en latin hypaquilo.

Nord, commerce du (Commerce.) On appelle le commerce du nord, celui qui se fait par les Anglois, les-François, les Hollandois & autres nations, dans les parties les plus septentrionales de la terre, comme la Norwege, Archangel, le Groenland, la Laponie, &c. on y comprend aussi la mer Baltique.

NORDELLES, (Géog.) partie de la Suéde, qu’on nomme communément les provinces du nord, le Nordland. Elles renferment la Gestricie, l’Helsingie, la Medelpadie, l’Angermanie, la Bothnie, la Laponie suédoise, le Jemptand & le Harudall. (D. J.)

NORDESTER, v. neut. (Marine.) se dit de l’aiguille aimantée, de la boussole, lorsqu’elle décline vers le nord-est, au lieu de marquer directement le nord. Voyez Déclinaison de la Boussole.

NORDHAUSEN, (Géog.) ancienne ville impériale d’Allemagne, dans le cercle de basse-Saxe, sur le Hartz. Elle est sous la protection de l’électeur de Saxe, & suit la confession d’Ausbourg : elle a un conseil souverain, & est dans un pays fertile, à 10 lieues S. O. de Dresde. Long. 30. 42. lat. 51. 24. (D. J.)

NORDLINGEN, (Géog.) ville libre & impériale d’Allemagne dans la Suabe ; elle-est commerçante & professe la religion luthérienne. Ferdinand III, roi de Hongrie, la prit en 1634, & néanmoins il en usa généreusement, en la laissant jouir comme auparavant, du libre exercice de la religion, & de ses autres priviléges. Elle est sur l’Aigre, à 16 lieues N. O. d’Ausbourg, 6 S. O. d’Octing. Long. 27. 52. lat. 48. 56. (D. J.)

NORDOUESTER, v. n. (Marine.) se dit de l’aiguille aimantée de la boussole, lorsqu’elle décline vers le nord ouest, au lieu de marquer directement le nord. Voyez Déclinaison de la Boussole. (Q)

NORDSTRAND ou NOORSTRAND, (Géog.) Ile du royaume de Danemark, dans le duché de Sleswig, sur la côte occidentale, vis-à-vis les préfectures de Fleusbourg & de Husum : elle a été affligée en différens tems par de funestes inondations, qui l’ont peu-à-peu diminuée, & l’ont enfin submergée en 1634, a quelques endroits près. Elle étoit peuplée d’environ huit mille habitans, & plus de six mille personnes furent noyées dans ce désastre. Long. 26. 40. lat. 64. 36. (D. J.)

NORFOLCK, (Géog.) province maritime d’Angleterre, au diocèse de Norwich, avec titre de duché. On lui donne 140 milles de tour, & environ un million cent quarante-huit mille arpens ; elle est bornée au N. & à l’E. par l’Océan germanique. Son terroir est fort varié. Vers la mer c’est un pays plat qui abonde en blé. Ses bois nourrissent beaucoup de bétail, & ses bruieres une infinité de moutons. Ses principales rivieres sont l’Ouze, le Waveney, la Yare & Thyru. Son commerce consiste en blé, laine, miel & safran, dont le meilleur croît auprès de Walsingham. Il s’y trouve quantité de manufactures de différentes étoffes de laine. Ses côtes abondent en harengs. Norwich en est la capitale. Entre les autres villes à marché, on compte principalement Lyn, Yarmouth, Thetford, Castle, Rising, &c.

Il faut dire ici, que Walton Briand. évêque de Chester, étoit de la province de Norsolck, il mourut en 1661 ; mais il s’est rendu célebre pendant sa vie, par son édition de la bible Polyglotte, c’est-à-dire, en plusieurs langues, qu’on appelle la polyglotte d’Angleterre. Il a mis à la tête de cette bible, des prolegomenes qui sont beaucoup plus savans, plus étendus & plus exacts que ceux qui avoient paru jusqu’alors. Ces prolégomenes ont été imprimés sé-

parément à Zurich en 1673. La dissertation latine

de M. Walton sur les langues orientales, & sur l’antiquité, l’autorité & l’usage, tant des textes que des versions qui se trouvent dans les polyglottes d’Espagne, de France & d’Angleterre, est un morceau précieux. Enfin, on remarque dans l’édition de la polyglotte du digne évêque de Chester, beaucoup de critique, de jugement, de science & de modération.

Wharton (Henri) naquit aussi dans cette province. Ses principaux ouvrages sont un traité sur le célibat du clergé ; remarques sur l’histoire de la réformation de Burnet, en anglois. Anglia sacra, historia episcoporum londinensium. Appendix ad historiam litterariam, Guilielmi Cave & autres. On lui doit encore une bonne édition d’Usserius ; il mourut à Londres en 1694. (D. J.)

NORIMON, (Hist. mod.) c’est le nom qu’on donne au Japon à une espece de chaise à porteur, dont les habitans du pays se servent dans leur voyage. C’est une caisse quarrée, oblongue, assez grande pour qu’une personne puisse y être assise & même couchée ; elle est fermée par un treillis de cannes entrelacées, & quelquefois vernies. Il y a de chaque côté une petite porte brisée, & communément une fenêtre par-devant & par-derriere. Cette chaise est portée sur des brancards par deux, quatre ou huit hommes, suivant la qualité des personnes.

NORIQUE, (Géog. anc.) en latin Noricum, grande contrée, située entre le Danube & les Alpes. Le Danube qui la séparoit de l’ancienne Germanie, s’y trouva depuis entierement enclavé : ses bornes étoient originairement le Danube du côté du nord ; le mont Cetius à l’orient, les Alpes Noriques au midi, l’Inn à l’occident.

Il ne paroît pas qu’il ait été fait aucune division du Norique avant l’empire de Constantin. Jusques-là il avoit été compris sous une seule contrée, qui fut premierement le royaume Norique, & ensuite le pays ou la province Norique.

Lorsque le Norique eût sécoué le joug des Romains, ses limites furent tantôt plus étendues, tantôt plus resserrées : les Boiariens s’emparerent d’une partie du Norique ; ce ne fut qu’assez tard que ce pays recouvra ses premieres bornes, s’étendit jusques dans la Pannonie, & se trouva comprendre une grande partie de l’Autriche, de la Baviere, l’archevêché de Saltzbourg, avec la Styrie & la Carinthie.

Auguste ayant conquis le Norique, le réduisit en province romaine : dans la suite des tems, les Goths s’en emparerent. Après leur départ, ce pays fut exposé aux incursions de diverses peuples. Les Suèves, les Rugiens, les Hérules, &c. y partagerent successivement les dépouilles des Romains. Odoacre, roi des Hérules, ayant chassé les Rugiens, régna quelque tems dans le Norique ; mais vaincu à son tour par Théodoric, roi des Ostrogoths, il fut contraint de lui céder une partie du pays, dont il fut dédommagé par une portion de l’Italie & de la Rhétie. On croit que ce fut lui qui appella dans le Norique les Boiariens, qui avoient déja pénétré dans la Vindélicie.

De tout tems cette contrée a été célébre par ses excellentes mines de fer. Horace dit par cette raison, noricus cusis : on lit aussi souvent dans les médailles noricum ferrum. Enfin, S. Severin fut le premier apôtre du Norique dans le cinquieme siecle. (D. J.)

NORKOPING ou NORKOEPING, (Géog.) en latin moderne Norkopia, ville de Suède, dans l’Ostrogothie, entre Sudercoéping & Nicoéping, sur le bord d’un grand étang, qui a sa décharge assez près de cette ville ; & dont les eaux vont se rendre dans le golfe Brawiken.