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Nez dur, se dit d’un chien qui entre mal-aisément dans la voie.

Nez haut, ou chien de haut nez, c’est lorsqu’un chien va requerir sur le haut du jour.

On remarque que plusieurs animaux, comme les chiens, les lievres, les renards, ont plus de lames osseuses que les hommes qui en ont le moins de tous. C’est ce qui fait croire que c’est pour cela qu’ils ont aussi meilleur odorat, à cause que la membrane qui couvre toutes les enfractuosités des narines ayant beaucoup d’étendue dans un petit espace, elle reçoit en plus de parties les impressions des particules écoulées des corps odorans.

N G

NGO KIAO, (Hist. des drog. de la Chine.) colle faite avec la peau d’âne noir. Voici comme elle se prépare, suivant la relation du pere Parennin, jésuite.

On prend la peau d’un âne noir, tué tout récemment ; on la fait tremper quelques jours consécutifs dans de l’eau tirée d’un puits de la province de Changtong ; après cela on la retire de cette eau pour la racler, & la nettoyer en-dedans & en-dehors ; on la coupe ensuite en petits morceaux, & on la fait bouillir à petit feu dans de l’eau de ce même puits, jusqu’à ce que ces morceaux soient réduits en colle qu’on passe toute chaude par une toile, pour en rejetter les parties les plus grossieres qui n’ont pu être fondues. Enfin on en dissipe l’humidité, & chacun lui donne la forme qui lui plaît. Les Chinois la jettent en moule, & y impriment des caracteres de toutes sortes de figures. (D. J.)

NGOMBOS, (Hist. mod. Superstition.) prêtres imposteurs des peuples idolâtres du royaume de Congo en Afrique. On nous les dépeint comme des fripons avides qui ont une infinité de moyens pour tirer des libéralités des peuples superstitieux & crédules. Toutes les calamités publiques & particulieres tournent à leur profit, parce qu’ils persuadent aux peuples que ce sont des effets de la colere des dieux, que l’on ne peut appaiser que par des sacrifices, & sur-tout par des présens à leurs ministres. Comme ils prétendent être sorciers & devins, on s adresse à eux pour connoître l’avenir & les choses cachées. Mais une source intarissable de richesses pour les Ngombos, c’est qu’ils persuadent aux negres qu’aucun d’eux ne meurt d’une mort naturelle, & qu’elle est dûe à quelqu’empoisonnement ou maléfice dont ils veulent bien découvrir les auteurs, moyennant une rétribution, & toujours ils font tomber la vengeance sur ceux qui leur ont déplu, quelqu’innocens qu’ils puissent être. Sur la déclaration du prêtre, on saisit le prétendu coupable à qui l’on fait boire un breuvage préparé par le ngombo, & dans lequel il a eu soin de mêler un poison très vif, qui empêche les innocens de pouvoir se justifier, en se tirant de l’épreuve. Les ngombos ont au dessous d’eux des prêtres ordinaires appellés gangas qui ne sont que des fripons subalternes.

N H

NHAMBI, (Botan. exot.) plante sarmenteuse d’Amérique ; sa tige est ligneuse, genouillée, velue, rameuse, en partie serpentant à terre, & en partie s’élevant comme le pourpier. Sa feuille est grande, verte, quelquefois légérement dentelée sur les bords, d’autrefois découpée profondément. Ses fleurs naissent aux sommités de ses branches en forme de boutons ; elles sont rondes, grosses comme de petites

cerises, sans feuilles, approchantes de celles de la camomille. Sa semence est taillée en ombilic, de forme ovale, de couleur grise, rougeâtre, luisantes. Ses racines jettent de tous côtés plusieurs filamens blancs, tendres. Cette plante croît dans les bois, dans les forêts, dans les jardins. Ses feuilles mâchées ont un goût piquant & acrimonieux, comme la moutarde & le cresson ; on les mange en salade dans leur primeur. (D. J.)

NHANDIROBE, nhandiroba, s. f. (Hist. nat. Bot.) genre de plante à fleur monopétale, en forme de rosette, & profondément découpée. Les unes sont stériles & les autres fertiles ; celles-ci sont placées sur un embryon qui devient dans la suite un fruit en forme de boîte charnue qui est revêtu d’une écorce dure & qui contient des semences applaties & arrondies. Plumier, nova plant. amer. gen. Voyez Plante. (I)

Le nhandiroba est une plante sarmenteuse d’Amérique. Le P. Plumier dit qu’elle grimpe assez haut sur les arbres qui lui sont voisins ; ses sarmens sont souples, garnis de feuilles plus ou moins arrondies de la largeur de la main, taillées en cœur, & d’un verd-pâle. Ces sarmens sont terminés par un bouquet de petites fleurs jaunâtres & stériles. Les fleurs fertiles ou qui donnent du fruit, sortent des aisselles des feuilles, d’autres sortent des branches ; ces feuilles sont à trois pointes pour l’ordinaire, & semblables à celles du lierre, mais beaucoup plus grandes. Le fruit qui succede à la fleur, est plus gros qu’une orange, charnu & rempli intérieurement de plusieurs semences plates, arrondies, très-ameres & huileuses ; chaque semence est renfermée dans un noyau plat, solide, brun, recouvert d’une substance charnue, spongieuse & jaunâtre. Cette semence au Bresil sert à faire de l’huile, mais aux îles de l’Amérique elle v est regardée comme le contrepoison du venin des serpens.

M. Linnæus nomme ce genre de plante fevillæa, & le caractérise ainsi. Il produit des fleurs mâles & femelles distinctes ; l’enveloppe de la fleur mâle est faite en cloche composée d’une seule feuille ; il est arrondi dans le fond & découpé sur les bords en cinq segmens. La fleur est aussi monopétale, arrondie, légérement découpée sur les bords en cinq parties, avec un nombril orné d’une double étoile. Les étamines sont trois filamens. La fleur femelle de son calice ne differe de la fleur mâle que dans l’étoile qui est composée de cinq feuilles faites en cœur. Le fruit est une très-grosse baie, charnue, d’une figure ovale, obtuse, entourée du calice, & couverte d’une écorce dure. Les semences sont d’une forme orbiculaire applatie. (D. J.)

NHAMDIU, s. m. (Insectol.) espece d’araignée du Bresil. Son corps est de la longueur d’un pouce, garni sur le dos d’une forme de bouclier triangulaire, brillant, orné dans les côtés de six cônes pointus, blancs, semés de taches rouges ; sa bouche est armée de deux petites dents recourbées ; la partie antérieure de son corps est soutenue par huit jambes, longues d’environ deux pouces, jaunes, ou rouges-brunes ; & sa partie postérieure qui est la plus grande, reluit comme de l’argent. Cette espece d’araignée file une toile comme les autres, mais elle est venimeuse. (D. J.)

NHANDUAPOA, (Ornithol.) nom d’un oiseau du Bresil, plus connu sous son nom hollandois scurvogel. Voyez Scurvogel.

NHANDUGUACU, (Ornith.) oiseau du Bresil, de la classe des autruches, mais d’une plus petite espece que l’autruche d’Afrique. Son corps est fort gros ; son col est long & fort ; ses jambes sont hautes & épaisses ; ses aîles extrémement courtes, ne lui servent que pour la course ; son pennage est