Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 10.djvu/98

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


A Kork, 5 15.
A Waterfort & le long de la côte, 6 30.
A Wiclo, 7 30.
A Dublin, 9.
A la côte du nord d’Irlande, 6 30.
En Espagne.
A Cadix & par toute la côte voisine, 1 30.
En Portugal.
A Lagos, 3.
A Setuval, 4 15.
Dans le port de Lisbonne, 3 30.
Dans toute la côte depuis Lisbonne jusqu’au cap Finistere, 3.

Il est inutile d’étendre cette table ; ce qu’on vient de voir suffit pour l’intelligence de ce que nous avons dit ci-devant sur l’établissement des marées dans un port. Il ne nous reste plus que la table du retardement des marées, qu’on va donner.

Table du retardement des marées.
Anticipation Retard
H. M. H. M.
Jours
avant la
nouvelle
lune.
Jours
avant la
quadra-
ture.
7 7
6 5 22 6 0 54
4 42 1 11
5 4 4 5 1 28
3 34 1 46
4 2 58 4 2 3
2 29 2 21
3 2 4 3 2 40
2 1/2 1 39 3 1
2 1 17 2 3 21
0 57 3 44
1 0 37 1 4 9
0 18 4 37
0
Retard
0 5 6
Jours
depuis la
nouvelle
& pleine
lune.
0 17 Jours
après la
quadra-
ture.
5 39
1 0 36 1 6 19
0 54 6 58
2 1 11 2 7 37
1 28 8 14
3 1 46 3 8 47
2 3 9 17
4 2 21 4 9 4
2 40 10 9
5 3 1 5 10 21
3 21 10 53
6 3 4 6 11 13
7 7

Cette table sert aussi pour trouver l’établissement d’un port, lorsqu’on y aura observé l’heure de la marée.

Un certain jour la table marquera la quantité du retardement de l’anticipation pour le jour de l’observation, & elle la donnera toujours par rapport à l’heure de l’établissement ; ainsi il n’y aura qu’à ôter le retardement, ou ajouter l’anticipation à l’heure qu’on aura observée, & on aura l’heure de la pleine mer pour le jour de la nouvelle & pleine lune.

On observe, par exemple, la pleine mer à 10 heures 20 minutes dans un certain port un demi jour avant la nouvelle lune.

On consulte la petite table qui apprend qu’un demi jour donne 18 minutes d’anticipation, ou que la

pleine mer doit arriver 18 m. plutôt à cause du demi jour, on aura donc 10 h. 38 m. pour l’établissement.

Supposons, pour second exemple, que deux jours & un quart avant une des quadratures, on observe qu’il est pleine mer dans un port à 5 heures 40 minutes, on trouvera dans la table 3 heures 11 minutes pour le retardement ; d’où il s’en suivra que la mer aura été pleine le jour de la nouvelle ou pleine lune à 2 h. 29 m., & ce sera l’établissement requis.

Marées qui portent au vent, sont des marées qui vont contre le vent.

Marées & contremarées, ce sont des marées qui se rencontrent en venant chacuns d’un côté, & qui forment souvent des courans rapides & dangereux, qu’on appelle des ras.

Marées qui soutiennent, expression qui signifie qu’un vaisseau faisant route au plus près du vent, & ayant le courant de la marée favorable, se trouve soutenu par la marée contre les lames que pousse le vent ; ensorte que le vaisseau va plus facilement où il veut aller. Article de M. Belin.

MAREGRAVE, s. f. maregravia, (Bot.) genre de plante à fleur monopétale en forme de cloche, placée sur un pistil entouré d’étamines qui font tomber la fleur. Ce pistil devient dans la suite un fruit presque sphérique, mol, charnu, qui renferme plusieurs petites semences. Plumier, nova plant. Amer. gen. Voyez Plante.

MAREMMES DE SIENNE, les (Géog.) petit pays d’Italie, en Toscane, dans l’état de Sienne, dont il forme la partie méridionale & maritime. L’Ombrone, riviere, le partage en deux. On y trouve les bourgs de Grossetto, Masso, Ansedena & Castiglione, qui sont tous dépeuplés, parce que l’air y est très-mal-sain. (D. J.)

MARE-MORTO, (Géog.) c’est ce qu’on appelloit autrefois Portus-Misenus, un peu au-delà de Cumes dans le royaume de Naples. Aujourd’hui ce port ne peut servir de retraite qu’à de petites barques. (D. J.)

MARENNES, s. f. (Géog.) en latin Marina, petite ville de France en Saintonge, entre la riviere de Sendre, & le havre de Brouage. Elle est le siege de l’élection. Elle fournit du sel qu’on fait remonter jusqu’à Angoulême, mais sans utilité pour la province, à cause des droits dont il est chargé à Tonnai-Charente. Les huitres vertes qu’on pêche aux environs de Marennes ont une grande réputation, que nos gourmans ont établie. Long. 16. 27. lat. 45. 48. (D. J.)

MARÉOTIDE la, (Géog. anc.) Marrotis regio, ou Mareotus nomus ; pays d’Afrique à l’extrémité de la Libye & de l’Egypte, auprès d’Alexandrie ; c’étoit du lac de ce pays que le Nome prit le nom de Maréotide ; ainsi voyez l’article de ce lac. (D. J.)

Maréotide lac, (Géog. anc.) Mareia, Mareotis, Mareotis palus ; grand lac d’Afrique, auprès d’Alexandrie d’Egypte. Pline & Strabon en parlent beaucoup. Ce dernier assûre que les eaux s’étoient accrues par des canaux qui venoient du Nil, de sorte que l’on pouvoit s’y rendre par eau de toute l’Egypte. Il arrivoit de-là que les habitans d’Alexandrie avoient sur ce lac un port plus riche & mieux pourvû que celui qui étoit du côté de la Méditerranée. Le même Strabon donne au lac Maréotide 150 stades de largeur (7 à 8 lieues de France), & près du double de longeur. Le vin qui croissoit sur ses bords s’appelloit mareoticum vinum, & c’est le même qu’Athéneé nomme vin d’Alexandrie : tous les anciens en parlent avec éloge. Virgile dit de ses vignes,

Sunt Thasia vites, sunt & Mareotides alba.

Les excellens vins de l’île de Tharos, & ceux du lac Maréotide sont blancs.