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compris entre la ligne de l’apogée & le commencement du bélier.

Dans la nouvelle Astronomie, le mouvement de l’apogée de la lune est la quantité ou l’arc de l’écliptique, dont l’apogée de la lune avance à chaque révolution. Ce mouvement est d’environ 3°. 3′. desorte que la révolution totale de l’apogée se fait à-peu-près en neuf ans. Voyez Lune & Apogée. (O)

Mouvement animal, c’est celui qui change la situation, la figure, la grandeur des parties des membres des animaux. Sous ces mouvemens sont comprises toutes les fonctions animales, comme la respiration, la circulation du sang, l’excrétion, l’action de marcher, &c. Voyez Fonction.

Les mouvemens animaux se divisent d’ordinaire en deux especes, en spontanés & naturels.

Les spontanés ou musculaires sont ceux qui s’exécutent par le moyen des muscles & au gré de la volonté, ce qui les fait appeller volontaires. Voyez Mouvement musculaire.

Le mouvement naturel ou involontaire est celui auquel la volonté n’a pas de part, & qui s’exécute par le pur-méchanisme des parties, tels sont le mouvement du cœur, des arteres, le mouvement péristaltique des intéstins. Voyez Cœur & Péristaltique, &c.

Mouvement, (Méd. Diete.) se dit de l’action du corps, ou de l’exercice qui est nécessaire pour la conservation de la santé, & dont le défaut comme l’excès lui sont extrèmement préjudiciables.

C’est, en ce sens, une des choses de la vie qu’on appelle non-naturelles, qui influe le plus sur l’économie animale par ses bons ou par ses mauvais effets. Voyez Exercice, Hygieine, Non-naturelles (choses), Régime .

Mouvement, se dit dans l’Art militaire des évolutions, des marches, & des différentes manœuvres des troupes, soit pour s’approcher ou s’éloigner de l’ennemi, soit pour faire ou pour changer quelques dispositions particulieres dans l’ordre de bataille.

La science du mouvement des troupes est une des principales parties de celle du général. Celui qui la possede supérieurement, peut souvent vaincre son ennemi sans combat. Aussi les mouvemens savans & judicieux qu’un général fait exécuter à son armée, sont-ils des marques plus certaines de son intelligence & de son génie, que le succès d’une bataille où le hasard a quelquefois plus de part que l’habileté du commandant.

C’est par des mouvemens de cette espece que César sut réduire, en Espagne, Afranius sans combat ; que M. de Turenne étoit au moment de triompher de Montecuculi lorsqu’il fut tué ; & que M. le maréchal de Crequi trouva le moyen, en 1677, d’empêcher le duc de Lorraine, qui avoit une armée supérieure, de rien entreprendre contre lui.

Dans les différens mouvemens que l’on fait exécuter aux troupes deux choses méritent beaucoup d’attention ; la simplicité & la vivacité de ces mouvemens. Il est dangereux d’en faire devant l’ennemi, qui dérangent l’ordre de bataille, lorsqu’il est à portée de tomber sur les troupes qui les exécutent ; mais le danger disparoît lorsqu’on est assuré qu’il est trop éloigné pour pouvoir en profiter : le tems, pour cet effet, doit être apprécié avec la plus grande justesse. C’est par des mouvemens bien exactement combinés qu’on peut surprendre l’ennemi, lui cacher ses desseins, & l’obliger souvent de quitter un poste avantageux où il seroit très-difficile de le combattre & de le vaincre. Mais pour qu’ils puissent répondre aux yûes du général, il faut que les troupes y soient parfaitement exercées, ensorte qu’elles

soient en état de les exécuter sans confusion & avec beaucoup de vîtesse ou de célérité.

Un général habile compasse avec soin tous ses différens mouvemens. Il n’en fait aucun qui n’ait un objet d’utilité, soit pour arrêter les démarches de l’ennemi, ou pour cacher le véritable objet qu’il se propose. Les mouvemens en-avant, ou pour s’approcher de l’ennemi, ne doivent se faire qu’avec beaucoup de circonspection. On ne doit s’avancer qu’autant qu’on a fait toutes les dispositions nécessaires pour n’être point obligé à rétrograder ; démarche qui décourage toûjours le soldat, & qui donne de la confiance à l’ennemi. Il est un cas particulier où le mouvement rétrogradé, loin d’avoir aucun inconvénient, peut être très-avantageux. C’est lorsqu’on l’emploie pour attirer l’ennemi au combat au moyen d’une retraite simulée ; alors, s’il se met à la poursuite de l’armée & qu’il abandonne ses postes, on se met aussi en bataille en état de le recevoir ; on lui fait perdre ainsi l’avantage du lieu où il auroit été difficile de l’attaquer.

Mouvement, s. m. en Musique, est le degré de vîtesse ou de lenteur qu’on donne à la mesure selon le caractere de l’air. Le mouvement s’exprime ordinairement par les mots gai, vîte, grave, lent, &c. ou par les mots italiens allegro, presto, grave, adagio, &c. qui leur correspondent. Voyez tous ces mots.

Mouvement, est encore la marche ou le progrès des sons de chaque partie du grave à l’aigu, ou de l’aigu au grave. Ainsi quand on dit qu’il faut autant qu’on peut faire marcher la basse & le dessus par mouvement contraire, cela signifie que l’une de ces parties doit monter tandis que l’autre descend. Mouvement semblable, c’est quand les deux parties montent ou descendent à-la-fois. Quelques-uns ont encore appellé mouvement oblique, celui où l’une des parties reste en place, tandis que l’autre monte ou descend. (S)

Mouvement, (Hydr.) dans une machine, est ce qui la met en branle ; une manivelle fait monter les tringles des corps de pompe ; les aîles d’un moulin le font tourner ; le balancier fait aller une pompe à bras. (K)

Mouvement, terme de Manége. Cheval qui a un beau mouvement. Cette expression désigne particulierement la liberté du mouvement des jambes de devant, lorsqu’en maniant il les plie bien. On se sert du même terme pour désigner la liberté de l’action de la main en-avant, lorsque le cheval, trotant par le droit, se soutient le corps droit & la tête haute, & qu’il plie les jambes de devant.

Mouvement de registres des clavecins, sont de petites bascules de fer ou de cuivre, attachées par leur partie du milieu par le moyen d’une cheville. A l’une de leurs extrémités, est une pointe ou crochet qui prend dans le registre ; de l’autre côté, est une petite poignée, par le moyen de laquelle on fait mouvoir le registre, en poussant dans un sens opposé à celui selon lequel on veut faire mouvoir le registre. Voyez l’article Clavecin, & la figure de cet instrument, Pl. XIV. de Lutherie.

Mouvemens de l’Orgue, sont les pieces par le moyen desquelles on ouvre & on ferme les registres. Un mouvement est composé d’un rouleau vertical BQ, Planche d’Org. fig. premiere. Ces rouleaux sont faits de bois de chene & a huit pans d’un pouce & demi ou environ de diametre. On met à chaque bout du rouleau une pointe de gros fil de fer pour servir de pivots. Ces pivots entrent dans deux sablieres ou pieces de bois Pp, Qq, qui traversent le fust d’orgue, & qui entrent à queue d’aronde dans des tasseaux disposés pour cet effet aux faces intérieures du fust d’orgue, qui est la menuiserie ou carcasse de l’orgue. Chaque rouleau a deux pattes de fer R, T, qui sont applaties & percées de plusieurs