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H. B. M. F. C. Hæres Bene Merenti Faciendun Curavit.
I. T. C. Juxta Tempus Constitutum.
N. F. N. Nobili Familia Natus.
Ob M. P. Et C. Ob Merita Pietatis Et Concordiæ.
P. S. F. C. Proprio Sumptu Faciendum Curavit.
R. P. C. Retrò Pedes Centum.

Mais il seroit inutile de multiplier ici les exemples de cette espece, parce qu’on ne manque pas d’ouvrages d’antiquaires auxquels on peut recourir pour l’intelligence de toutes les abréviations qu’on trouve sur les monumens antiques. (D. J.)

Monument le, (Hist. d’Angleterre.) il est ainsi nommé par les Anglois, & avec raison, car c’est le plus célebre monument des modernes, & une des pieces des plus hardies qu’il y ait en Architecture : ce fut en mémoire du triste embrasement de Londres, qui arriva le 2 Septembre 1666, qu’on érigea cette pyramide, au nord du pont qui est de ce côté-là sur la Tamise, près de l’endroit où l’incendie commença ; c’est une colonne ronde de l’ordre toscan, bâtie de grosses pierres blanches de Portland. Elle a deux cens piés d’élévation & quinze de diametre ; elle est sur un piédestal de quarante piés de hauteur, & vingt-un en quarré. Au dedans est un escalier à vis de marbre noir, dont les barreaux de fer regnent jusqu’au sommet, où se trouve un balcon entouré d’une balustrade de fer, & qui a vûe sur toute la ville. Les côtés du nord & du sud du piédestal ont chacun une inscription latine ; une de ces inscriptions peint la désolation de Londres réduite en cendres, & l’autre son rétablissement qui fut aussi prompt que merveilleux. Tout ce que le feu avoit emporté d’édifices de bois, fut en deux ou trois ans rétabli de pierres & de briques sur de nouveaux plans plus réguliers & plus magnifiques, au grand étonnement de toute l’Europe, & au sortir d’une cruelle peste qui suivit l’année même de l’embrasement de cette capitale ; & rien ne fait tant voir la richesse, la force, & le génie de cette nation, quand elle est d’accord avec elle-même, & qu’elle a de grands maux à réparer. (D. J.)

MONZA, (Géog.) ville d’Italie, dans le Milanez, sur le Lambro, à 11 milles N. E. de Milan, 21 S. O. de Bergame. Long. 26. 45. lat. 45. 33.

MOORSTONE, (Hist. nat.) nom que l’on donne en Angleterre à une espece de granit blanc & noir, qui se trouve dans la province de Cornouailles & en Irlande ; elle est extrèmement dure, & entremêlée de petites particules talqueuses. On trouve cette pierre par masses ou par blocs immenses, & non par couches : on en transporte à Londres pour faire les marches des églises & des édifices publics, à cause que cette pierre ne s’use point aussi promptement que les autres. Nous avons en Françe une quantité immense d’une pierre toute semblable, sur-tout en Bourgogne & sur les bords du Rhône. Voyez Granit. (—)

MOPHI & CROPHI, (Géog. anc.) en grec Μῶφι Κρῶφι, montagne d’Egypte. Hérodote, liv. II. chap. xxviij. les place au-dessus de Thebes & d’Eléphantina. Lucain dans sa Pharsale, liv. X. v. 323, les appelle les veines du Nil.

Et scopuli placuit fluvii quos discere venas.

MOPSUESTE, (Géog. anc.) Mopsuestia, ville de la Cilicie, sur le fleuve Pyrame, au-dessus d’Anazarbe, & plus près de la mer que cette derniere ville. Strabon & Etienne le géographe divisent ce mot Mopsu-hestia, Μόψυ εστία ; mais Ptolomée & Procope n’en font qu’un mot. Pline dit Mopsos, & il fait entendre que les Romains avoient laissé la liberté à cette ville ; l’empereur Adrien l’embellit de plusieurs édifices, aussi prit-elle le nom de ce

prince ; sur une médaille d’Antonin le pieux on lit ces mots en grec, ΑΔΡΙΑΩΝ ΜΩΨΕΑΥΩΝ Hadrianorum Mopseatarum, car les habitans se nommoient Mopséates. Les notices de Léon le sage, & d’Hiéroclès donnent à Mopsueste le second rang parmi les évêchés de la seconde Cilicie ; mais la notice du patriarchat d’Antioche, lui donne le rang de métropole indépendante. (D. J.)

MOQUA, s. f. (Hist. mod.) cérémonie fanatique en usage parmi les Mahométans indiens. Lorsqu’ils sont revenus du pelerinage de la Meque, un d’entre eux fait une course sur ceux qui ne suivent pas la loi de Mahomet ; il prend pour cela en main son poignard, dont la moitié de la lame est empoisonnée, & courant dans les rues, ils tue tous ceux qu’il rencontre qui ne sont pas Mahométans, jusqu’à ce que quelqu’un lui donne la mort à lui-même. Ces furieux croient plaire à Dieu & à leur prophete en leur immolant de pareilles victimes ; la multitude après leur mort les révere comme saints, & leur fait de magnifiques funérailles. Tavernier, Voyage des Indes.

MOQUE, s. f. (Marine.) espece de mouffle percé en rond par le milieu, & qui n’a point de poulie.

Moque de civadiere, c’est le moque par laquelle passe l’écoute de civadiere.

Moques de trelingage, espece de cap de mouton, par lesquelles passent les lignes de trelingage des étais. Voyez Trelingage.

Moques du grand étai, ce sont deux gros caps de mouton, fort longs & presque quarrés, dont l’un est mis au banc de l’étai, & l’autre au banc de son callier ; ils sont joints ensemble par une ride, qui leur sert de liure, ensorte qu’ils ne font qu’une même manœuvre.

MOQUERIE, PLAISANTERIE, (Gram. franç.) la moquerie se prend toujours en mauvaise part, & la plaisanterie n’est pas toujours offensante. La moquerie est une dérision qui marque le mépris qu’on a pour quelqu’un, & c’est une des manieres dont il se fait le mieux entendre, l’injure même est plus pardonnable, car elle ne designe ordinairement que de la colere, qui n’est pas incompatible avec l’estime. La plaisanterie bornée à un badinage fin & délicat, peut s’employer avec ses amis, & les gens polis, autrement elle devient blamable & dangereuse. Tout ce qui intéresse la réputation ne doit point s’appeller plaisanterie, comme tout ce qui est d’un badinage innocent, ne doit point passer pour moquerie. (D. J.)

MOQUEUR, s. m. (Hist. nat. Ornitholog.) avis polyglotta, oiseau qui est à-peu-près de la grosseur du mauvis : il a environ huit pouces six lignes de longueur depuis la pointe du bec jusqu’à l’extrémité de la queue, & six pouces neuf lignes jusqu’au bout des ongles. Le dessus de la tête, la partie supérieure du cou, le dos, le croupion & les plumes qui couvrent l’origine du dessus de la queue sont d’un gris-brun. Il y a de chaque côté de la tête une bande longitudinale de la même couleur, une autre blanchâtre qui se trouve au-dessous de l’œil. Les joues, la gorge, la partie inférieure du cou, la poitrine, le ventre, les côtés, les jambes, les plumes du dessous de la queue, & celles de la face inférieure des aîles sont blanches, le bord de l’aîle à l’endroit du pli est de la même couleur. Les petites plumes des aîles ont une couleur brune, mêlée de taches blanches longitudinales. Les plumes intérieures des aîles sont d’un brun obscur & terminées de blanc. Les extérieures ont la même couleur brune, mais le blanc s’étend plus bas, & l’extrémité de chacune de ces plumes est marquée d’une tache noire. Les plumes du second & du troisieme rang de l’aîle sont blanches & ont l’extrémité brune ; les autres au