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sent la matiere, doivent par le même principe, paroître séparées plusieurs mille fois plus qu’a la vûe simple, la réflexion des rayons de lumiere qui viennent à nos yeux, doit être fort différente & produire différentes couleurs ; & certainement la varieté des couleurs de certains objets qu’on y observe, justifie cette remarque.

On ne doit pas non plus déterminer sans beaucoup de réfléxion, tous les mouvemens des créatures vivantes ou des fluides qui les renferment, lorsqu’on les voit par le microscope ; car comme le corps qui se meut, & l’espace où il se meut est agrandi, le mouvement le doit être aussi, & par consequent on doit juger sur ces principes, de la rapidité avec laquelle le sang paroît couler dans les vaisseaux des petits animaux. Supposons, par exemple, qu’un cheval & un rat fassent mouvoir leurs membres exactement dans le même moment de tems ; si le cheval fait un mille, pendant que le rat parcourt cinquante perches (quoique le nombre des pas soit le même de part & d’autre) on conviendra aisément, ce me semble, que le mouvement du cheval est le plus rapide. Le mouvement d’une mite vû par le microscope, ou apperçû à la vûe simple, n’est pas peut-être moins différent. (Le chevalier de Jaucourt.)

MICYBERNE, (Géog. anc.) ville de Thrace, située entre Pallene & le mont-Athos, dans leur voisinage. Phiiippe de Macédoine s’en empara, au rapport de Diodore de Sicile, qui est le seul historien qui parle de cette ville. (D. J.)

MIDAIUM, (Géog. anc.) en grec μιδαίον ; ville de la grande Phrygie, dont Ptolomée, Pline, Dion Cassius & Etienne le géographe font mention. (D. J.)

MIDDELBOURG, (Géog.) en latin moderne Middelburgum ; belle, riche & forte ville des Pays-bas, capitale de l’île de Walchren, & de toute la Zélande ; avec un port nouvellement creusé, large, profond, propre à recevoir des vaisseaux de 400 tonneaux, qui abordent chargés au milieu de la ville, où le canal qui communique à la mer, se divise dès son entrée.

Le gouvernement politique & civil de Middelbourg, est entre les mains de deux bourguemestres, d’onze échevins & de douze conseillers. Le Calvinisme y est introduit depuis 1574.

Cette ville a pris son nom de ce qu’elle est presque au milieu de l’ile de Walchren : elle est aussi située comme au milieu, entre celle de Were au N. E. & celle de Flessingue au S. O. à 8 lieues N. E. de Bruges, 12 N. O. de Gand, 14 N. O. d’Anvers, 29 S. O. d’Amsterdam. Long. 21. 18. lat. 51. 30.

Entre les gens de lettres qu’a produit Middelbourg, je ne dois pas oublier Adrien Beverland & Melchior Leydecker. Le premier abusa de son esprit & de ses talens dans ses écrits licentieux. Il écrivit dans le goût d’Ovide, de Catulle & de Pétrone ; il mourut vers 1712. Le second au contraire, se distingua par son érudition dans les antiquités ecclésiastiques ; & sur-tout par son grand ouvrage latin de la république des Hébreux, en 2 vol. in-fol. Il mourut professeur à Utrecht en 1721, à 78 ans. (D. J.)

Middelbourg, (Géog.) île des Indes, entre la côte orientale du royaume de Maduré, & la côte occidentale de l’île de Ceylan. (D. J.)

Middelbourg, (Géog.) île de la mer du sud, à environ 204. deg. de long. sous les 21. 50 de lat. méridionale. (D. J.)

MIDDELFART, (Géog.) ou MIDDELFURT, petite ville du royaume de Dannemark, sur la côte occidentale de l’île de Fionie, & d’où l’on passe de cette île à Kolding, ville du Jutland septentrional. Elle est située sur le détroit auquel elle donne son nom. (D. J.)

MIDDLESEX, (Géog.) province méditerranée d’Angleterre, au diocese de Londres. Elle a 27 lieues de tour, & contient environ 247000 arpens. Elle est petite, mais agréable, fertile & arrosée par la Tamise, qui la sépare de la province de Surrey. C’est la province capitale du royaume, à cause de Londres qui y est située. (D. J.)

MI-DENIER, s. m. (Jurisp.) ce terme pris à la lettre ne signifie autre chose que la moitié d’une somme en général.

Mais dans l’usage on entend ordinairement par mi-denier, la récompense du mi-denier que l’un des conjoints ou ses héritiers, doivent à l’autre conjoint ou à ses héritiers, pour les impenses ou améliorations qui ont été faites des deniers de la communauté sur l’héritage de l’un des conjoints ; cette récompense n’est dûe dans ce cas, que quand les impenses ont augmenté la valeur du fond.

Quand la femme ou ses héritiers renoncent à la communauté, ils doivent la récompense pour le tour, & non pas seulement du mi-denier ; & dans ce même cas, si les impenses ont été faites sur le fond du mari, il n’a rien à rendre à la femme ou à ses héritiers, attendu qu’il reste maître de toute la communauté. Voyez Duplessis, Lebrun, Renusson.

Il y a aussi le retrait de mi-denier. Voyez Retrait. (A)

MIDI, s. m. (Astr.) c’est le moment où le soleil est au méridien. Voyez Méridien.

Le moment de midi divise à-peu-près le jour en deux parties égales ; nous disons à-peu-près, parce que cela n’est vrai exactement que dans le tems où le soleil est aux solstices, & où le moment du midi est le même que celui du solstice. Voyez Correction du Midi & Solstice.

On appelle midi vrai le tems où le soleil est réellement au méridien, & midi moyen, le tems où il seroit midi eu égard seulement au mouvement moyen du soleil combiné avec le mouvement diurne de la terre ; ou, pour parler plus clairement, le tems où il seroit midi si le soleil avoit un mouvement uniforme dans l’écliptique, & que l’écliptique & l’équateur coïncidassent. Voyez Équation du Tems & Équation de l’Horloge. Il y a toujours la même distance du midi moyen du jour quelconque au midi moyen du jour suivant ; mais la distance du midi vrai d’un jour au midi vrai du suivant, est continuellement variable. (O)

MIDON, (Géog.) petite riviere de France, en Guyenne. Elle a sa source dans le bas-Armagnac, auprès d’Agnan ; & à quelque distance de Tartas, se jette dans l’Adour. (D. J.)

MI-DOUAIRE, s. m. (Jurisp.) pension assignée à une veuve, de la moitié de son douaire, comme le mot le porte.

MIDSIKKI, s. m. (Hist. nat. Bot.) c’est un arbrisseau du Japon, qui a ses feuilles comme celles du prûnier sauvage. Ses baies, qui croissent en très-petites grappes à l’extrémité des rameaux, sont rouges, de la grosseur d’une graine de coriandre, & renferment plusieurs semences rousses & triangulaires.

MIE, s. m. (Boulang.) la partie intérieure du pain, que la croûte recouvre. Il faut que la mie soit légere & pleine d’yeux, ou de trous ; c’est une marque que la pâte a été bien faite & bien paîtrie.

MIEGE, s. m. (Jurisp.) terme usité dans quelques coutumes & provinces, pour dire la moitié d’une chose : ailleurs on dit mice ; l’une & l’autre vient du latin media pars. (A)

MIEL, (Hist. nat.) matiere que les abeilles recueillent sur les fleurs des plantes, & que l’on tire des gâteaux de cire qui sont dans leur ruche. Les abeilles entrent dans les fleurs pour y prendre, par le moyen de leur trompe, une liqueur miellée qui