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nada, moindre encore sur les vaisseaux marchands, quelques trajets qu’ils fassent.

Je crois avec l’auteur que des miliciens de 20 à 30 ans serviront mieux que des gens classés qu’on compte pour des matelots.

Quant aux officiers de plume, l’auteur remarque seulement qu’il faut ou payer comptant les fournisseurs, ou être exacts aux termes des payemens. Sans quoi sur-achat nécessaire.

Pourquoi un capitaine dans un armement ne seroit-il pas maître tout-à-fait de son navire ?

Pourquoi au désarmement le soin en est-il abandonné aux officiers de plume ou de port ?

Pourquoi en tout tems un vaisseau n’a-t-il pas son capitaine, son état-major, & une vingtaine de matelots responsables de son dépérissement ?

Pourquoi des navires désarmés sont-ils gardés par ceux que leur entretien intéresse le moins ?

Aussi-tôt que la quille d’un vaisseau est en place, pourquoi le capitaine ne seroit-il pas nommé chargé de l’emploi des munitions, de l’inspection dans le désarmement sur le gruement & ses dépendances, &c.

Pourquoi le magasin général ne délivreroit-il pas sur ses reçûs ?

Pourquoi ne pas encourager l’économie par des gratifications ?

C’est alors qu’on verra resservir des voiles & des cordages rebutés.

Sans une autre administration que celle qui est, il faut que la dissipation, le dépérissement, & le pillage ayent lieu.

On croit que le désarmement fréquent produit une grande économie ; oui on le croit : mais cela est-il ? J’en sais là-dessus plus que je n’en dis.

Mais si le rétablissement de notre marine sera toujours à l’ennemi un prétexte de guerre, je demande faut-il ou ne faut-il pas la rétablir ? S’il faut la rétablir, est-ce dans la paix qui sera enfreinte au premier symptôme de vie ? Est-ce dans le tems même de la guerre, où l’on est au pis-aller ?

Marine, (Peinture.) on nomme marine : ces tableaux qui représentent des vûes de mer, des combats, des tempêtes, des vaisseaux, & autres sujets marins. Le Lorrain, ce grand maître dans les paysages, a fait aussi des merveilles dans ses marines. Salvator Rosa, peintre & graveur napolitain, s’est distingué dans ces combats de mer, comme dans ses sujets de caprice. Adrien Van-Der-Kabel a montré beaucoup de talens dans ses peintures marines ; c’est dommage qu’il se soit servi de mauvaises couleurs, que le tems a entierement effacées. Corneille Vroom & Backysen ses compatriotes, lui sont supérieurs à tous égards ; mais les Van Der-Veldé, sur tout le fils Guillaume, ont fait des merveilles. Ce sont les peintres de marines qui méritent la palme sur tous leurs compétiteurs. Les artistes d’Angleterre excellent aujourd’hui dans ce genre ; il ne faut pas s’en étonner ; tout ce qui a rapport à la navigation intéresse extrémement les Anglois. C’est presque une mode chez eux que de faire peindre un vaisseau de guerre que l’on montoit glorieusement dans une action périlleuse ; & c’est en même tems un monument flatteur qu’ils peignent toujours avec plaisir. (D. J.)

MARINÉ, adj. en termes de Blason, se dit des lions, & des autres animaux auxquels on donne une queue de poisson, comme aux sirenes.

Imhof en Allemagne, de gueules au lion mariné d’or.

MARINELLA Santa, (Géog.) petite ville d’Italie dans l’état de l’Eglise, patrimoine de S. Pierre, à six milles de Civita. Vecchia, avec un port ruiné. Long. 29. 30. lat. 42. 10.

MARINGOUIN, s. m. (Hist. nat.) espece de cousin fort commun en Amérique, & fort incommode. Cet insecte s’engendre dans les eaux croupies ; il n’est d’abord qu’un petit ver presqu’aussi délié qu’un cheveu, & long comme un grain de blé. Lorsque les maringouins se sont métamorphosés, & qu’ils ont des ailes, ils prennent l’essor en si grand nombre, qu’ils obscurcissent les endroits où ils passent. Ils volent principalement le matin & le soir, deux heures après le coucher du soleil : ils sont fort importuns par leur bourdonnement. Lorsqu’ils peuvent s’attacher sur la chair, ils causent une douleur vive, sucent le sang, & s’en remplissent au point de ne pouvoir presque plus voler. Les sauvages des Antilles se préservent de ces insectes par le moyen de la fumée en allumant du feu sous leurs lits. Les sauvages du Bresil font des réseaux de fil de coton, dont les carrés sont assez petits pour arrêter ces insectes qui ont de grandes aîles. Les François emploient ce même moyen, qui est bien préférable à la fumée. Hist. gén. des Ant. par le P. Tertre, tom. II. pag. 286.

MARINIANAE, (Géog. anc.) ville de la Pannonie selon l’itinéraire d’Antonin, qui la met sur la route de Jovia à Sirmium. Lazius croit que c’est Castra Marciana, d’Ammien Marcellin ; & ajoute qu’on nomme aujourd’hui ce lieu Margburg. (D. J.)

MARINIER, s. f. (Marine.) on appelle ainsi en général un homme qui va à la mer, & qui sert à la conduite & à la manœuvre du vaisseau. On donne ce nom en particulier à ceux qui conduisent les bateaux sur les rivieres.

MARINO, Contrée de (Géog.) ce pays s’étend du levant au couchant, entre la mer de l’Eglise au midi, & la campagne de Rome au nord. La terre de Labour la borne à l’orient, & le Tibre à l’occident. Terracine & Nettuno en sont les seules villes ; c’est un pays mal-sain & dépeuplé. (D. J.)

Marino, San (Géog.) bourg d’Italie sur le grand chemin de Rome à Naples, avec titre de duché. Marino est, à ce qu’on croit, l’ancien Ferentinum. On l’appella depuis Villa Mariana, à cause que Marius y avoit une maison de plaisance. Dans le voisinage étoient, à main droite, les maisons de campagne de Muréna, de Lucullus, & de Cicéron ; & un peu plus bas celles de Pontius, & de plusieurs autres romains, qui avoient choisi cette agréable situation pour leurs lieux de plaisance. Les choses ont bien changé de face ; cependant le bourg de San Marino, capitale de la république de son nom, crée ses magistrats & ses officiers sous la protection du pape. Elle est en même tems la résidence de l’évêque de Montefeltro. Longit 30. 4. lat. 43. 58. (D. J.)

MARINUM, (Géog. anc.) ville d’Italie que Strabon met dans l’Ombrie ; elle se nomme aujourd’hui S. Marini, ou S. Marino. (D. J.)

MARIOLA, (Géog.) montagne d’Espagne au royaume de Valence, dans le voisinage de la ville d’Alcoy. Elle abonde en plantes médecinales ; & toute la campagne des environs est arrosée de fontaines qui la fertilisent. (D. J.)

MARJOLAINE, sub. f. marjolina. (Bot.) genre de plante qui ne differe de l’origan qu’en ce que ses têtes sont plus rondes, plus courtes, & composées de quatre rangs de feuilles posées comme des écailles. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante.

La marjolaine vulgaire, en anglois, the common sweet majoram, majorana vulgaris, de C. B. P. 224. de Tournefort J. R. H. 199. & de Ray Hist. 538. est la principale espece de ce genre de plante, rempli de parties subtiles, actives, salines, aromatiques & huileuses.

Les racines de cette petite plante sont fort menues.