une attache dans laquelle on passe le ruban d’une croix, &c. Cette attache est composée d’une branche d’or ou d’argent, plus ou moins large, pliée quarrément à chacune de ses extrémités, qu’on foude sur la principale piece.
ANSETTES. Voyez Ancettes.
* ANSIANACTES, s. m. pl. (Géog. mod.) peuples d’Afrique dans l’île de Madagascar, vers l’île de Ste Marie.
* ANSICO, (Géog. mod.) royaume d’Afrique sous la ligne. On lit dans le Dictionnaire géographique de M. Vosgien, que les habitans s’y nourrissent de chair humaine ; qu’ils ont des boucheries publiques où l’on voit pendre des membres d’homme ; qu’ils mangent leurs peres, meres, freres, & sœurs aussi-tôt qu’ils sont morts ; & qu’on tue deux cens hommes par jour, pour être servis à la table du grand Macoco, c’est le nom de leur Monarque. Plus ces circonstances sont extraordinaires, plus il faudra de témoins pour les faire croire. Y a-t-il sous la ligne un royaume appellé Ansico ? les habitans d’Ansico sont-ils de la barbarie dont on nous les peint, & sert-on deux cens hommes par jour dans le palais du Macoco ? ce sont des faits qui n’ont pas une égale vraissemblance : le témoignage de quelques voyageurs suffit pour le premier ; les autres exigent davantage. Il faut soupçonner en général tout voyageur & tout historien ordinaire d’enfler un peu les choses, à moins qu’on ne veuille s’exposer à croire les fables les plus absurdes. Voici le principe sur lequel je fonde ce soupçon, c’est qu’on ne veut pas avoir pris la plume pour raconter des aventures communes, ni fait des milliers de lieues pour n’avoir vû que ce qu’on voit sans aller si loin ; & sur ce principe j’oserois presque assûrer que le grand Macoco ne mange pas tant d’hommes qu’on dit : à deux cens par jour ce seroit environ soixante & treize mille par an ; quel mangeur d’hommes ! mais les seigneurs de sa cour apparemment ne s’en passent pas, non plus que les autres sujets. Si toutefois le pays pouvoit suffire à une si horrible anthropophagie, & que le préjugé de la nation fût qu’il y a beaucoup d’honneur à être mangé par son souverain, nous rencontrerions dans l’histoire des faits appuyés sur le préjugé, & assez extraordinaires pour donner quelque vraissemblance à celui dont il s’agit ici. S’il y a des contrées où des femmes se brûlent courageusement sur le bûcher d’un mari qu’elles détestoient ; si le préjugé donne tant de courage à un sexe naturellement foible & timide ; si ce préjugé, tout cruel qu’il est, subsiste malgré les précautions qu’on a pû prendre pour le détruire, pourquoi dans une autre contrée les hommes entêtés du faux honneur d’être servis sur la table de leur monarque, n’iroient-ils pas en foule & gaiment présenter leur gorge à couper dans ses boucheries royales ?
* ANSLO ou CHRISTIANIA, (Géog. mod.) ville de Norwege, dans la préfecture d’Aggerhus, sur la baie d’Anslo. Long. 27. 34. lat. 59. 24.
* ANSPACH ou OHNSPACH, (Géog. mod.) ville & château d’Allemagne dans la Franconie, capitale de la souveraineté d’Anspach, sur la riviere de même nom. Long. 28. lat. 49. 14.
ANSPECT, s. m. (Marine.) Les matelots appellent ainsi un levier.
ANSPESSADE ou LANSPESSADE, s. m. (Art milit.) espece d’officier subalterne de l’Infanterie au-dessous des caporaux, & néanmoins au-dessus des simples sentinelles. Voyez Caporal, &c.
Ce mot est formé de l’Italien lancia spezzata, lance brisée, parce qu’ils étoient en leur origine des gendarmes congédiés, qui solliciterent, faute de subsistance, un rang de quelque distinction dans l’Infanterie : ils sont ordinairement quatre ou cinq dans chaque compagnie.
Les anspessades sont ceux que les commissaires des revûes nomment d’ordinaire dans leurs registres appointés, à cause qu’ils ont plus de paye que les simples soldats. Voyez Appointé. (Q)
* ANSTRUTTER, (Géog. mod.) deux villes d’Ecosse, séparées par une petite riviere proche les bords de la Forth, dans la contrée de Fife. Long. 15. 10. lat. 12.
ANTAGONISME, dans l’œconomie animale, c’est l’action d’un muscle dans un sens opposé à celle d’un autre muscle son antagoniste. Voyez Antagoniste.
Les animaux qui marchent la tête baissée, ont le triangulaire du sternum inséré à quelques côtes : il en abbaisse les cartilages dont il aide le ressort & l’antagonisme. (L)
ANTAGONISTE, sub. chez les Anciens signifioit un ennemi sous les armes & en bataille.
Ce mot vient du Grec ἀνταγωνιστὴς, composé d’ἀντὶ, contre, & d’ἀγωνίζωμαι, je combats.
Aujourd’hui ce terme est moins en usage pour signifier un des tenans dans des combats qui se vuident par les armes, que pour exprimer l’un ou l’autre contendant dans des disputes littéraires ou des jeux d’exercice : il est quelquefois absolu & quelquefois relatif. Ainsi un répondant qui se tient sur la défensive & qui tâche de résoudre les objections qu’on lui propose, a des antagonistes : mais on ne peut pas dire qu’il soit l’antagoniste des personnes qui disputent contre lui. Au contraire, deux partis qui soûtiennent des opinions opposées & qui se proposent l’un à l’autre des difficultés, sont réciproquement antagonistes. Ainsi les Newtoniens sont les antagonistes des Cartésiens, & ceux-ci sont à leur tour les antagonistes des Newtoniens. (G)
Antagoniste, (Anatomie.) épithete des muscles qui ont des fonctions opposées. Voyez Muscle. Tels sont en tous membres le fléchisseur & l’extenseur, dont l’un racourcit le membre & l’autre l’étend. Voyez Fléchisseur & Extenseur.
Nous avons quelques muscles solitaires & sans aucun antagoniste, comme le cœur, &c. V. Cœur, &c. (L)
* ANTALIUM, s. m. (Hist. nat.) coquille marine en forme de tuyau cannelé en-dehors ; on l’appelle dactyle. Voyez Dactyle.
* ANTAMBA, s. m. (Hist. nat.) animal féroce qu’on trouve à Madagascar : il habite les montagnes, d’où il ne descend que pour dévorer les hommes & les animaux. Il a la forme du léopard & la grosseur du mâtin.
ANTANACLASE, s. f. figure de Rhétorique, qui consiste à répeter un mot dans une signification différente & quelquefois douteuse, comme, laissez les morts enterrer leurs morts. Voyez Répétition.
Ce mot vient du Grec ἀντὶ, & ἀνακλασις, repercussio, parce que la même expression frappe deux fois l’oreille. (G)
ANTANAGOGE, s. f. figure de Rhétorique, qui consiste ou à rétorquer une raison contre celui qui s’en sert, ou à se débarrasser d’une accusation, en la faisant retomber sur celui même qui l’a formée, ou en lui imputant quelqu’autre crime ; c’est ce qu’on appelle autrement récrimination. Voyez Récrimination.
Ce mot est formé du Grec ἀντὶ, contre, & ἀναγογὴ, rejaillissement, c’est-à-dire preuve ou accusation qu’on fait rejaillir contre celui qui la propose ou qui l’intente. (G)
* ANTANAIRE, adject. se dit en Fauconnerie du pennage d’un faucon qui, n’ayant pas mué, a celui de l’année précédente ; ce mot vient d’antan, année précédente.
* ANTARADE, (Géog. mod. & anc.) ville de Phénicie, depuis Tortose, puis Constancie, aujourd’hui Tortose.