le fait venir de ancilia, ab ancisu, & suppose que ce nom fut donné à une espece de boucliers échancrés, ou dentelés à la maniere des peltæ de Thrace.
Plutarque même dit que telle étoit la figure de l’ancile ; mais il differe de Varron, en ce qu’il prétend que les petits boucliers des Thraces n’avoient point cette figure, & qu’ils étoient ronds : Ovide paroît en avoir eu la même idée ; suivant ce Poete, la rondeur de ce bouclier le fit nommer ancile ; c’est-à-dire, ancisum, de am, & cædo, également coupé en rond.
Plutarque lui trouve encore d’autres etymologies, par exemple, il dérive ancile de ἀγκὼν, parce que l’on portoit ce bouclier au coude. Quoiqu’il n’en fût tombé qu’un des nues, on en conservoit douze à ce titre ; Numa par l’avis, disoit-on, de la nymphe Egerie, ayant ordonné à Veturius Manurius d’en fabriquer onze autres parfaitement semblables au premier, afin que si quelqu’un entreprenoit de se dérober, il ne pût jamais savoir lequel des douze étoit le véritable ancile.
Ces anciles étoient conservés dans le temple de Mars, & la garde en étoit confiée à 12 Prêtres nommés Saliens, établis pour vaquer à ce ministere. Voyez Salien.
On les portoit chaque année dans le mois de Mars en procession autour de Rome ; & le troisieme jour de ce mois, on les remettoit en leur place. (G)
* ANCLAM, (Géog. mod.) ville d’Allemagne, dans le cercle de haute Saxe & le Duché de Poméranie, sur la Pêne. Long. 31, 55. lat. 54.
* ANCOBER, (Geog. mod.) royaume de la côte d’or de Guinée, en Afrique, proche la riviere de même nom.
* ANCOLIE, s. f. (Hist. nat.) aquilegia, genre de plante à fleur anomale, composée ordinairement de plusieurs feuilles inégales, dont quelques-unes sont plates, & les autres sont faites en forme de capuchon ; elles sont toutes entre-mêlées alternativement : il s’éleve du milieu de la fleur un pistil entouré d’étamines, qui devient dans la suite un fruit composé de plusieurs gaines membraneuses, disposées en maniere de tête, & remplies de semences faites en forme d’œuf applati. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)
Ancolie, (Medecine.) aquilegia silvestris, C B. La semence en est apéritive, vulnéraire, détersive ; elle leve les obstructions du foie, de la rate ; elle excite les mois & l’urine, résiste à la pourriture ; on l’employe en potions & en gargarismes, pour les ulceres de la gorge, pour la corruption des gencives, dans le scorbut : rien ne peut dissiper son odeur, lorsqu’elle s’est attachée aux mortiers où on la pile.
Elle entre dans plusieurs préparations ; on en fait des pillules pour la jaunisse avec le safran de Mars & le tartre vitriolé mêlés ensemble à parties égales, enveloppés dans la confection hamec. La dose de ses pillules est d’un gros. (N)
ANCON, ἀγκὼν, mot comme on voit, purement Grec, usité en Anatomie, pour signifier la courbure du bras en-dehors, ou la pointe du coude sur laquelle on s’appuie. Voyez Cubitus. On l’appelle autrement olecrane. Voyez Olecrane. (L)
* ANCONE, (LaMarche d’.) Geog. mod. province d’Italie, dans l’Etat ecclésiastique, dont la capitale est Ancone. Long. 50. 26-31. 40. lat. 42. 37-43. 34.
* Ancone, (Geog. mod.) capitale de la Marche d’Ancone, sur la mer. long. 31. 15. lat. 43. 36.
ANCONÉ, adj. pris subst. (Anatomie.) épithete de quatre muscles qui vont s’attacher à l’apophyse ancon, autrement dite l’olecrane. Voyez Olecrane. Voyez pl. 5 d’Anat. n°. 1.
Trois de ces muscles s’unissent si intimement en, semble, qu’ils forment un vrai muscle triceps.
Le grand anconé ou long extenseur est attaché supérieurement à la partie supérieure de la côte inférieure de l’omoplate, & à son col. De-là il va se terminer en s’unissant intimement avec l’anconé externe & interne, par un tendon large qui s’attache en forme d’aponevrose à l’olecrane.
L’anconé externe, ou court extenseur, prend ses attaches au-dessous de la tête de l’humerus, & se termine en s’attachant tout le long de la partie latérale externe de l’humerus, & en s’unissant intimement avec le grand anconé, à la partie latérale externe de l’olecrane.
L’anconé interne ou brachial externe est attaché supérieurement au-dessous du grand rond le long du ligament de la ligne saillante qui répond au condyle interne, le long de la partie moyenne & inférieure du grand anconé, & va se terminer à la partie latérale interne de l’olecrane.
Le petit anconé est attaché à la partie inférieure du condyle externe de l’humerus, & se termine le long de la partie latérale externe postérieure & supérieure du cubitus, à côté de l’olecrane. (L)
ANCHRE, (Marine) Voyez Ancre.
Anchre, s. f. (Commerce) est une mesure pour les choses liquides, fort en usage dans la ville d’Amsterdam. L’anchre est le quart de l’aume, & tient deux steckuns, chaque steckun 16 mangles, & la mangle est égale à deux pintes de Paris. V. Pinte. (G)
ANCRAGE, ou ANCHRAGE, s. m. (Marine.) c’est un lieu ou espace en mer propre à jetter l’ancre d’un navire, & dans lequel on trouve la quantité de brasses d’eau suffisante, & où on peut mouiller en sûreté. Le meilleur fond pour l’ancrage est de la forte argile, ou du sable ferme ; & le meilleur mouillage est celui où on est le plus à l’abri du vent & de la marée. Voyez Mouillage.
Ancrage, droit d’ancrage. (Marine.) C’est un droit que l’on paye en certains ports, soit au Roi ou à l’Amiral, pour avoir la permission d’y mouiller.
En France, le fonds de tous les ports & havres étant au Roi, il n’est pas permis à qui que ce soit, de jetter l’ancre dans aucun port, sans payer ce droit à des Officiers, qui par lettres patentes ont la commission de le percevoir. (Z)
ANCRE, s. f. (Marine.) est un instrument de fer ABCD (Voyez Pl. II. fig. 1.) dont on se sert pour arrêter les vaisseaux. On attache cet instrument à un cable dont l’autre extrémité est attachée au vaisseau. On jette l’ancre à la mer, où par son propre poids & par ses pointes B, D, elle s’attache au fond, & retient ainsi le vaisseau.
L’ancre est composée de plusieurs parties.
La partie Pe est appellée la verge de l’ancre ; elle est ronde dans les petites, & quarrée dans les grandes.
La partie BCD soudée au bout de la verge s’appelle la croisée ou crosse : BC, moitié de la croisée, est le bras ou la branche.
L’arganeau ou l’organeau est un anneau EA passant par le trou g du haut de la verge. C’est à cet anneau qu’on attache le cable.
Les pattes de l’ancre sont des lames de fer BIK, DGH, de forme triangulaire, qui forment l’extrémité des bras, & qui servent à mordre le fond de la mer.
Les angles des pattes I, K, G, H, sont appellés les oreilles.
Le jas ou jouet de l’ancre est un axe de bois composé de deux morceaux de bois fort épais, dont l’un est ABEF (fig. 3.) dans lesquels il faut remarquer une rainure CD qui doit embrasser la tête de l’ancre ; outre cela on remarque à la tête de l’ancre deux petites éminences appellées tenons, dont l’une est