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Suite de quintes dans un accompagnement.

|| L’un des jeux de mutation de l’orgue, qui renforce le 2e son harmonique. On le construit en plusieurs dimensions et aussi en tuyau à cheminée. La « petite quinte » de 2 pieds 2/3, à peu près seule employée de nos jours, est appelée nasard. La « quinte bruyante » de la facture allemande qui s’emploie uniquement avec le plein-jeu, est composée de la quinte et de l’octave.

|| Les accordeurs d’orgue appellent quinte du loup la dernière quinte à laquelle les conduit l’enchaînement ordinaire d’octaves et de quintes qu’ils appellent partition (voy. ce mot) et qui est basée empiriquement sur le tempérament égal. La quinte du loup, arrivant comme 12e et dernière quinte, se trouve accordée d’elle-même, et sa contenance est de 35 commas, un peu plus grande qu’il ne faut (il y en a 8 de 34 commas et 3 de 33).

Quintette, n. m. Ensemble de cinq voix ou de cinq instruments de même famille ayant chacun sa partie comme dans le quatuor (voy. ce mot).

Quinton, n. m. Ancien violon se rapprochant de la viole comme dimension, et accordé une quinte au-dessous du violon.

Quintoyer, v. intr. Sonner la quinte. Se dit aussi d’un tuyau de clarinette qui, par le moyen d’une clef spéciale, dite clef quintoyante, se trouve raccourci de façon à produire, au lieu du son fondamental, le 3e harmonique.

Quintuor. Voy. Quintette.

Quinzième, n. f. Autre nom de la double octave.

Quintuple croche. Figure de note, en forme de croche dont la queue est munie de cinq crochets. Elle est rarement employée.

Quolibet, n. m., du latin quod libet, ce qui plaît. Pièce de musique composée de fragments ou de débuts de thèmes empruntés à des morceaux divers et rassemblés pour produire un effet comique. Les mss musicaux du xve siècle renferment souvent des quolibets, ou chansons à textes mélangés, écrits à plusieurs voix. Tinctoris en fait mention, et se sert pour l’un de ses exemples notés d’un Q. anonyme, contenant le début de la chanson de l’Homme armé. Le musicien flamand Jacques Vaët a composé une Missa quodlibetica, à cinq voix. En Allemagne, au xvie s., le Quodlibet et la priamel (voy. ce mot) jouissaient d’une vogue extraordinaire. On étendait le titre de Quodlibet à des textes simplement grotesques ou insensés, tels que le lied « de toutes sortes de nez », celui de la Cuiller, etc. « Il y a de grands nez, de petits nez, de longs nez, de courts nez », etc. : Orlande de Lassus a mis ce texte en musique. On trouve encore une composition sur le même sujet dans un recueil de 1733. Praetorius (1619) le définit une pièce où sont rassemblés des débuts de motets, de madrigaux, et de toutes sortes de musique de lieder allemands. Il y en a de trois sortes : 1o quand chacune des quatre voix a un texte particulier ; 2o quand elles ont des textes démembrés et découpés ; 3o quand toutes les parties ont le même texte, mais qui est brisé et rompu dès qu’un autre arrive. La vogue des Q. se prolongea en Allemagne jusque dans le xviiie s. La 30e et dernière des 30 Variations de Bach, dites parfois Goldberg-Variationen, est un Q. ou pot-pourri contrepointique d’airs populaires. (Voy. Pot-pourri.)

R


R. Abréviation de récit, dans la musique d’orgue ; de répons, dans le chant liturgique.

Râle ou Râlement, n. m. Son produit, dans l’orgue, par un tuyau à anche qui ne parle pas nettement.

Ra, n. m. Coup de baguettes frappé sur le tambour, des deux mains alternativement, en appuyant fortement sur le