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premier des cinq morceaux dont se compose une « messe en musique ».

Depuis les commencements de la polyphonie vocale, les compositeurs y ont maintenu la tradition d’un contraste mélodique et harmonique entre les trois parties. Souvent, chez les anciens maîtres, le Christe est traité en duo ; toujours, le second K. est d’un tissu contrepointique particulièrement riche et serré. Une expression intense d’adoration et d’imploration se dégage des pièces que Josquin Després, Ockeghem, et leurs émules jusqu’à Palestrina, ont écrites en grand nombre sur ces simples syllabes exclamatives, dont à l’époque moderne les musiciens de l’école dramatique ne se sont guère servi que comme du véhicule nécessaire à l’émission des sons de la voix et à l’étalage d’un brillant savoir-faire. Le culte luthérien, jusque dans le xviiie s., continua d’admettre le chant du K. ; on trouve dans les œuvres de Henri Schütz et de J.-S. Bach des K. composés pour les voix, en contrepoint, ou pour l’orgue, en forme de choral varié.

L


La. Nom de la 6e note de la gamme naturelle, dans la terminologie guidonienne, qui est en usage en France et en Italie. Le la correspond à la note A de la notation alphabétique. La position centrale du la au milieu de l’échelle et le fait que la seconde corde du violon est accordée sur ce la, a fait choisir le son qu’il représente pour étalon dans l’accord des instruments. Le diapason-type a été réglé officiellement sur le la de 435 vibrations doubles, ou 870 vibrations simples. La locution « donner le la » signifie fournir aux chanteurs et aux instrumentistes, avant l’exécution. Le son-type sur lequel ils doivent se régler. (Voy. Diapason, Gamme.)

Labyrinthe, n. m. Partie de l’oreille. (Voy. Appareil auditif.)

Lagrimoso, adj. ital., = larmoyant, quelquefois placé en tête d’un morceau pour en indiquer le caractère.

Lai, n. m. Au moyen âge, petit poème, d’origine bretonne, en vers octosyllabiques, que récitaient les jongleurs en coupant leur déclamation de strophes chantées avec accompagnement. Le roman de Tristan (xiie s.) parle des « bons lais de harpe » que le héros enseignait à Iseult. Plus tard, le lai devint une forme savante de composition monodique, caractérisée par le changement de l’air et même du rythme de deux en deux strophes, dans le genre de la séquence. (Voy. ce mot.)

Laiton, n. m. Métal composé en moyenne d’environ 60 parties de cuivre et de 40 parties de zinc, servant à la fabrication des instruments de musique et des cordes graves des instruments à cordes pincées ou frottées.

Lame, n. f. Feuille mince de bois ou de métal, mise en vibration par le passage de l’air ou par le choc d’un corps dur. Une lame de métal recourbé entre deux branches égales prend le nom de verge. Une lame droite fixée par l’une de ses extrémité forme l’anche des tuyaux d’orgue, de clarinette, de hautbois, etc. Des lames droites dont les deux bouts reposent sur des isolateurs forment les jeux de claquebois, d’harmonica, de carillon, etc.

Lamelle, n. f. Lame vibrante de petite dimension. On donne ce nom aux lames métalliques dont se compose l’harmonium.

Lamentabile, adv. ital., = lamentablement. Terme employé quelquefois comme indication expressive.

Lamentation, n. f. Dans la liturgie catholique, le texte des trois premières leçons de l’office de matines, pour les trois derniers jours de la semaine sainte, appelé vulgairement « Ténèbres », et tiré des Lamentations de Jérémie ; ses neufs parties successives ou leçons (voy. ce mot) sont distinguées par la série des lettres hébraïques, Aleph, Beth, etc. ; on le chante sur une formule psalmodiée spéciale ainsi notée dans l’édition bénédictine de Solesmes, d’après les sources anciennes et traditionnelles :


lecture à laquelle succède, pour chaque leçon, un répons spécial. Dès le xve s., des pièces polyphoniques furent composées pour servir à la célébration de l’office des Ténèbres et l’imprimeur Petrucci put en faire paraître un recueil, à Venise, en 1506. Dans celui qu’imprimèrent à Paris Le Roy et Ballard, en 1557, figurent auprès d’œuvres d’Arcadelt, Fevin,