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cordes filées ; 3o le fil d’acier, pour les sons aigus du piano et de la harpe, et pour la mandoline, la zither, etc. ; 4o le fil d’acier entouré d’un fil de cuivre, pour les sons graves du piano et de la harpe. On a fabriqué des chanterelles (corde mi) de violon en fil d’acier fin ; leur son grêle et l’usure qu’elles déterminaient des crins de l’archet, ont mis obstacle à leur emploi. Parmi les instruments anciens, le luth était monté partie de cordes de boyau et partie de cordes métalliques ; les premiers clavicordes avaient des cordes de boyau ; on en construisit un pour Philippe ii (1602), dont les cordes étaient en or ; les cordes filées en argent étaient connues vers 1620 et servaient au luth, au théorbe, à la pandore, etc. Sainte-Colombe, violiste célèbre à Paris dans le milieu du xviie s. passe pour les avoir le premier employées pour la basse de viole. La qualité d’une corde est essentielle à la pureté du son ; elle doit être parfaitement cylindrique et homogène sur toute sa longueur ; étant donné que le son en sera d’autant plus beau que sa tension la fera approcher davantage du point de rupture, son degré de résistance doit être soigneusement éprouvé. D’après les calculs de Durutte, le diamètre et le poids des quatre cordes du violon, en monture ordinaire, dite faible, doivent être : diamètre pour la corde mi, 0 mm. 6 ; la, 0 mm. 9 ; , 1 mm. 35 ; sol, corde filée sur une corde de la ; — poids pour le mi, 0 gr. 128 ; la, 0 gr. 288 ; , 0 gr. 648 ; sol, 0 gr. 288 pour la corde la, + 1 gr. 197 pour le fil d’argent ou de laiton qui la recouvre, = 1 gr. 485. La tension supportée par les cordes du violon, exprimée en kilogrammes, est de 9 kg. 30 pour la chanterelle, ou corde mi ; 8 kg. 32 pour le la ; 7 kg. 34 pour le  ; 6 kg 36 pour le sol. Ensemble : 31 kg. 32. || On appelait autrefois corde avalée celle dont l’accord était baissé intentionnellement au-dessous, « en aval », du son normal. || La corde à vide est celle que, dans un instrument à manche, on attaque sans que la pression des doigts de la main gauche sur la touche en modifie la longueur. Certains instruments, l’archiluth, le théorbe, etc., formés par l’agrandissement d’un type antérieur, comprenaient, outre les cordes passant sur le manche, plusieurs cordes montées sur un cheviller spécial, tendues en dehors du manche, et sonnant à vide. || Les cordes sympathiques, par lesquelles se caractérisent la viole d’amour et le baryton, sont des cordes de laiton, tendues sous la touche, inaccessibles à la pression des doigts et qui vibrent d’elles-mêmes, en vertu du phénomène de la résonance sympathique, lorsque le son qui leur est propre se trouve émis par l’une des cordes frottées. || On désigne souvent, par abréviation, sous le nom général de « cordes », le groupe des instruments à cordes, à archets, qui s’oppose dans l’orchestre aux groupes des « bois » et des « cuivres », soit des instruments à vent en bois ou en cuivre. On désigne également sous le nom de « quatuor à cordes » la réunion des quatre parties d’une composition écrite pour deux violons, alto et violoncelle, ou le groupe formé par ces quatre instruments dans l’orchestre ou la musique de chambre. || 2. Le langage usuel donne au mot corde un sens figuré, en disant d’un chant qu’il est écrit « dans les cordes » aiguës ou graves, ou qu’il n’est pas « dans les cordes » de tel chanteur, c’est-à-dire dans le registre favorable de sa voix. La terminologie spéciale au chant liturgique donne le nom de corde dominante à la note sur laquelle la voix s’arrête ou revient le plus souvent dans le cours d’une mélodie. || 3. Le nom de cordes vocales est donné aux replis membraneux qui bordent la fente de la glotte et qui, pendant l’acte de la phonation, se rapprochent et s’écartent ; on appelle « vraies cordes » les replis inférieurs, « fausses cordes », les supérieurs : mais ces dénominations sont repoussées par certains physiologistes. (Voy. Appareil vocal.)

Cordier, n. m. Pièce de bois, appelée aussi tire-cordes, qui est fixée au milieu de l’éclisse du bas, sur la table supérieure des instruments à cordes à manche, et à laquelle sont attachées les cordes, par leur extrémité.

Cori spezzati. Voy Antiphonie, Chœur.

Corne, n. f. Instrument à vent, unitonique, fait d’une corne d’animal évidée, avec ou sans embouchure et servant pour les signaux. L’utilisation sonore des cornes d’animaux remonte à la plus haute antiquité ; on s’en est servi en tout temps pour les appels et les signaux ; les textes et les monuments figurés du moyen âge les montrent, en toutes dimensions, employées à la chasse, à la guerre, à la porte des villes et des châteaux, dans la domesticité des princes. Leur rôle est resté le même aujourd’hui et ne s’est à aucune époque élevé à un niveau musical. (Voy. Oliphant, Trompe.)