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GABAA

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sx, 10. On peut donc retrouver ici le premier poste de Jonathas, j>. 2,. ou Tell el-Foûl. Avant d’en venir aux mains, les Philistins organisent le pillage, en envoyant trois bandes de' maraudeurs, l’une vers le nord, l’autre vers l’ouest, la dernière vers l’est ; mais ils n’osent s’avancer vers le sud, où Saül et les siens sont retranchés dans une forte position, p. 17, 18.

Telle est, à la fin du chapitre xiii, la situation respective des deux armées ; mais, au p. 23, l’hébreu nous montre les Philistins faisant un pas en avant : « Le poste des Philistins sortit vers la passe de Mikmas, » c’est-à-dire vers l’ouadi Es-Suéïnit, ravin profond dont les parois s'élèvent comme des murs, et qui forme un immense fossé entre Mpukhmas et Djéba'. Il semble que Saül s’est avancé de son côté. « Cependant Saül se tenait à l’extrémité de Gabaa (hébreu : Gib’dh), sous le grenadier qui était à Magron (Septante : MaySiôv). » I Reg., xiv, 2. « L’extrémité de Gabaa » peut représenter ici le nord ou le nord-est du territoire de Gib’dh. C’est alors que Jonathas tente et accomplit un second exploit. Ne pouvant supporter l’inaction en face de l’ennemi, il dit à son écuyer : « Viens, et passons jusqu'à ce poste des Philistins, qui est au delà de ce lieu, » c’est-à-dire au delà de l’ouadi Souéïnit. I Reg., xiv, 1. Franchissant tous deux, à l’insu du roi, les ravins et la vallée principale, où se dressent, comme des dents, deux collines isolées, l’une du côté de Machmas, l’autre du côté de Gabaa (hébreu : Gaba'), ils montent, grimpant avec les mains et les pieds le long des rochers, et tuent vingt hommes du poste, ꝟ. 4, 5, 13, 14. Le gros de l’armée philistine croit à une attaque de toutes les forces israélites et s’enfuit épouvanté, ꝟ. 15. Remarquons ici comment, aux p. 2, 5, est nettement marquée la distinction entre les deux Gabaa, l’une appelée Gib’dh, p. 2, et l’autre Géba' ou Gdba', à cause de la pause, la dernière désignant certainement Djéba'. « Or, continue le texte sacré, les sentinelles de Saûl, qui étaient à Gabaa de Benjamin (hébreu : Gib’af Binydmîn), regardèrent, et voici une multitude abattue ou fuyant çà et là… Et pendant que Saül parlait au prêtre, le tumulte qui était dans le camp des Philistins allait en s'étendant et en augmentant… Et Saül jeta un cri, ainsi que tout le peuple qui était avec lui, et ils vinrent jusqu’au lieu du combat. » p. 16, 19, 20. Il est clair que les sentinelles israélites ne pouvaient être à Tell el-Foûl. Bien que la colline soit très élevée, sa distance de Machmas ne permet pas de voir jusque-là, encore moins d’entendre le bruit qui s’y fait. Il s’agit donc ici de « l’extrémité du territoire de Gabaa », p. 2, c’est-à-dire des hauteurs assez rapprochées de Djéba'. Nous savons bien que, dans ce même ꝟ. 2, les Septante ont pris le mot haggib’dh pour un nom commun, « la colline ; » en sorte que le sens peut être : « Saül se tenait à l’extrémité de la colline ; » mais cette manière de lire ne tranche la question ni dans un sens ni dans l’autre. Il n’en reste pas moins t’tabli : 1° que Géba' tout seul s’applique toujours à Djéba', jamais à Tell el-Fûl, en admettant l’identification proposée ; 2° que Géba' Binydmîn se , rapporte certainement dans un endroit, Jud., xx, 10, à Tell el-Foûl et non à Djéba", et que, dans l’autre, I Reg., xiii, 16, rien n’oblige à changer la signification ; 3° que le texte sacré semble bien nettement distinguer Géba' de Gib’at Binydmîn. I Reg., xiii, 2, 3 ; xiv, 2, 5. — Reste un passage du troisième livre des Rois, xv, 22, dans lequel nous voyons Asa rebâtir ou fortifier Gabaa de Benjamin avec les matériaux arrachés à Rama (Er-Rdm). Le texte hébreu porte ici Géba' Binyamîn, mais le récit parallèle de II Par., xvi, 6, donne Géba', Septante : raêas. Il y a donc lieu d’hésiter. D’ailleurs Djéba' et Tell el-Foûl sont deux points rapprochés d’Er-Ràm et occupent une position stratégique importante, le premier commandant le large fossé d’EsSiiétnit et pouvant .barrer le passage à l’ennemi dans le cas où celui-ci, pour

éviter les obstacles de la voie ordinaire, tenterait de se frayer un chemin vers l’est ; le second défendant la grande route de Jérusalem à Naplouse. Les textes que nous venons d’expliquer ont leur obscurité, que nous sommes loin de méconnaître. L’identification de Gabaa de Benjamin avec Gabaa de Jud., xix, xx, est plus généralement acceptée. Quelques auteurs cependant préfèrent l’assimilation avec Gabaa-Djéba'. Voir entre autres F. de Hummelauer, Comment, in libfos Samuelis,

Paris, 1886, p. 143.

A. Legendre.

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5. GABAA DÉ SAUL (hébreu : Gib'âpdh, avec hé local, I Reg., x, 26 ; Gib’dh, I Reg., xxii, 6 ; xxiii, 19 ; xxvi, 1 ; Gib’af Sâ'ùl, I Reg., xi, 4 ; xv, 34 ; II Reg., xxi, 6 ; Is., x, 29 ; Septante : r<xëao ; Codex Alexandrinus, TaôBaflà, I Reg., X, 26 ; Taéai wpoî SaovX,

I Reg., XI, 4 ; Tixêixi, I Reg., xv, 34 ; Taêaûv SaoOX,

II Reg., xxi, 6 ; itoXU Ebo-jX, Is., x, 29 ; (iouvôç, I Reg., xxii, 6 ; xxiii, 19 ; xxvi, 1 ; Vulgate : Gabaa, I Reg., x, 26 ; xv, 34 ; xxii, 6 ; xxiii, 19 ; xxvi, 1 ; Gabaa Saul, Il Reg., xxi, 6 ; Gabaa Saulis, I Reg., xi, 4 ; Gabaath Saulis, Is., x, 29), ville mentionnée comme la demeure de Saûl, après qu’il fut élu roi. I Reg., x, 26 ; xx.il, 6. C’est là que vinrent le trouver les envoyés de Jabès Galaad pour solliciter son appui, I Reg., XI, 4 ; là qu’il retourna après la sentence de réprobation portée contre lui par Samuel, I Reg., xv, 34 ; là qua les habitants de Ziph vinrent lui découvrir la retraite de David. I Reg., xxiii, 19 ; xxvi, 1. Les Gabaonites demandèrent un jour à David qu’on leur livrât sept des enfants de Saül pour les crucifier dans cette ville. II Reg., xxi, 6. Cette Gabaa est parfaitement distincte de celle que l’hébreu appelle Géba' ou Gdba'. Jos., xviii, 24, etc. Voir Gabaa 2. Isaïe, en effet, x, 28-32, décrivant la marche des Assyriens contre Jérusalem, nous les montre passant à Machmas (Mukhmas), puis à Gaba (Djéba') au sud, portant l'épouvante à Rama (Ef-Rdm), faisant fuir les habitants de Gabaath de Saûl. Cette ville était donc au sud de Rama, ce qui la fait identifier avec la Gabaa de Jud., xix, xx, la Gabaa de Benjamin, suivant bon nombre d’auteurs. Josèphe, du reste, Bell, jud., V, ii, 1, mentionne une raéatKrao’JXy) à trente stades de Jérusalem, ce qui correspond au village actuel de Tell el-Fûl. Voir Gabaa 3. — Corider assimile à tort la cité de Saül avec Géba' ou Djéba', qui aurait été la capitale d’un district représenté par le nom féminin gib’dh. Cf. Palestine Exploration Fund, Quarterly Statement, Londres, 1877,

p. 104-105 ; 1881, p. 89.

A. Legendre.

6. GABAA (hébreu : bag-gib’dh, I Reg., vii, l ; II Reg., vi, 3, 4 ; Septante : èv tû pouvû, ï Reg., vii, 1 ; II Reg., vi, 3), lieu où se trouvait la maison d’Abinadab, dans laquelle fut transportée l’arche d’alliance, lorsqu’on l’amena de Bethsamés à Cariathiarim, I Reg., vil, 1, et où David vint la prendre pour l’emmener à Jérusalem. II Reg., vi, 3, 4. La Vulgate a traduit le mot gib’dh par le nom propre Gabaa ; les Septante y ont vu plus justementale nom commun, èv tu (iovvû, « sur la colline. » Il désigne, en effet, la partie haute de la ville, où était la demeure d’Abinadab, à moins que l’on ne fasse de Gabaa un quartier spécial, comprenant le point culminant de la cité. Ce qu’il y a de certain, c’est que les habitants de Cariathiarim ne transportèrent pas ailleurs l’objet sacré qui leur était confié. Voir t. ii, Cariath,

col. 268 ; Cariathiarim, col. 273.

A. Legendre.
    1. GABAA (Codex Vaticanm##


7. GABAA (Codex Vaticanm, Tatêal ; Codex Alexandrinus, TæSS ; Codex Sinaiticus, Taiêàv), pays dan » lequel vint Holopherne après avoir « traversé la Syrie de Sobal, toute l’Apamée et toute la Mésopotamie ». Judith, iii, 14. La Vulgate, qui donne ce détail, place la « terre de Gabaa » dans l’Idumée, où elle est complètement inconnue. Ce district n’est du reste mentionné