Dan., xiii ; le récit des fourberies des prêtres de Bel, et la mort du dragon, Dan., xiv ; enfin le double épisode de la fosse aux lions, vi et xiv, 27-42. Après la prise de Babylone par Cyrus, une portion des captifs rentrèrent en Palestine aux différentes migrations mentionnées dans les livres d’Esdras et de Néhémie ; mais celui d’Esther nous montre que beaucoup aussi préférèrent continuer à vivre dans l’empire perse. Le gouvernement des Séleucides, puis des Parthes, ne leur y fut généralement pas défavorable (voir cependant Josèphe, Ant: Jud., XVIII, ix, 9, et G. Rawlinson, The sixth great oriental monarchy, Londres, 1873, p. 240-244), de sorte que la Babylonie devint plus tard pour eux un refuge et un centre d’études.
III. Description. — Si la situation de Babylone sur le
bas Euphrate a toujours été connue, il n’en est pas de même
de l’étendue de la cité. Le point de départ est donné
par quelques ruines remarquables, le Babil, le Kasr ou
palais ; mais où étaient les limites, les murs de la ville ? Suivant
Hérodote, ces murs auraient eu 480 stades de circuit
ou 88 800 mètres, 200 coudées de hauteur et 50 d’épaisseur,
ou 92 et 23 mètres ; d’après Ctésias, duquel se rapprochent
Strabon et Diodore de Sicile, le circuit n’était
que de 360 stades (66 600 mètres) ; mais les hauteurs sont
extraordinairement différentes : Ctésias donne 200 coudées
(92 mètres), Pline 200 pieds (61 mètres), et Strabon
75 (23 mètres) ; ils étaient, comme toutes les constructions
babyloniennes, de briques séchées au soleil, avec
revêtement de brique cuite, du bitume en guise de ciment,
et des lits de roseaux pour donner de la cohésion et
drainer l’humidité de l’argile crue. Il y avait cent portes
d’airain. Cf. Jer., l, 15 ; li, 53, 58. M. Oppert, Expédition en Mésopotamie, t. i, p. 234, croit avoir retrouvé
les traces d’une double enceinte enfermant l’une 513 kilomètres
carrés, l’autre 290. Comme ces traces ne sont pas
évidentes, la plupart des savants anglais révoquent en
doute le plan proposé par M. Oppert. Pour donner à
Babylone une étendue égale au département de la Seine,
ce savant y comprend les localités environnantes, particulièrement
Borsippa ; mais un texte de Bérose, corroboré
par Strabon, XVI, i, 6 et 7, édit. Didot, p. 629, et
surtout par les inscriptions cunéiformes elles-mêmes,
distingue soigneusement les deux villes. Bérose nous
apprend que Cyrus, après la prise de Babylone, s’en alla
faire le siège de Borsippa. Histor. græc. Fragm., t. ii,
p. 508.
406. — Ruines de Babil.
L’Euphrate, endigué entre deux quais de brique bitumée, et coulant entre deux hauts murs percés de vingt-cinq portes, traversait la ville (fig. 404) ; un immense pont, et, s’il faut en croire Diodore de Sicile, un tunnel voûté, rejoignait les deux quartiers. Entre beaucoup de monuments remarquables, généralement assez bas et d’une architecture très massive, rehaussés d’enduit peint et de briques émaillées, ou couverts de plaques métalliques, bronze, argent et or, on admirait le grand temple ou tombeau de Bel et plusieurs palais.
La divinité particulièrement adorée à Babylone était Mardouk, le Mérodach de la Bible, la planète de Jupiter, qu’on appelait couramment Bel, « seigneur », le Belos ou Belus des écrivains classiques, le Bel des prophètes, Is., xlvi, 1, etc., distinct d’une autre divinité nommée Bel l’ancien, et mentionnée aussi dans Jérémie, l, 2. Le temple de Bel, consacré au seigneur Mardouk ou Mérodach, était surtout remarquable par sa tour à étages ou pyramide, décrite par Hérodote, i, 183, édit. Didot, p. 60, et Strabon, xvi, 1, 5, édit. Didot, p. 628, qui lui prête des dimensions fort extraordinaires. Dans la chapelle qui couronnait la pyramide, Diodore place trois statues colossales en or, de Jupiter, Junon et Rhéa, sans doute celles de Mardouk, Mylitta-Zirbanit, son épouse, et peut-être Ištar ; deux serpents d’argent, deux lions, trois coupes et une large table d’or massif. Tout cela fut pillé par les Perses lors de la conquête de Babylone, ainsi que le sanctuaire du