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tie. Ils sont obligés de l’entretenir & de le nettoyer. Il y a au Caire une grande colonne de marbre, où l’on va observer la croissance des eaux du Nil, & quand elles montent à 23 pieds, c’est une grande réjouissance, car alors toutes les terres sont inondées. Mais elles ne montent pour l’ordinaire qu’à 19 : c’est cinq ou six toises de France. L’ouverture s’en fait tous les ans par le Baffa, avec grande cérémonie & magnificence.

Ce mot est arabe, הלוג, Halig, que Raphélange traduit amnis, une rivière, & d’autres un bras de mer, & le bras d’un fleuve, & un canal, un ruisseau. Il vient de הלג, Hhalaga, qui signifie, movit, agitavit, traxit, abstraxit, arripuit.

CALLIGRAPHE. s. m. Ecrivain, Copiste, qui mettoit autrefois au net ce qui avoit été écrit en notes par les Notaires. Ce qui revient à peu près à ce que nous exprimerions maintenant ainsi, celui qui fait la grosse d’une minute. Calligraphus. Autrefois on écrivoit la minute d’un acte, le brouillon ou le premier exemplaire d’un ouvrage, en notes ; c’est-à-dire, en abréviations, qui étoient une espèce de chiffre ; telles sont les notes de Tiron, qui sont dans le second Tome de Gruter. Cela se faisoit pour écrire plus vite, & pouvoir suivre celui qui dictoit. Ceux qui écrivoient ainsi en notes s’appeloient en latin Notaires, & en grec Σημειογράφοι & Ταχυγράφοι ; c’est-à-dire, Ecrivains en notes, & gens qui écrivent vite. Mais parce que peu de gens connoissoient ces notes, ou ces abréviations, que d’ailleurs ces premiers exemplaires ne pouvoient être assez nets ni assez propres ; d’autres Ecrivains qui avoient la main bonne, & qui écrivoient bien &c proprement, les copioient pour ceux qui en avoient besoin, ou pour les vendre ; & ceux-ci s’appeloient Calligraphes, nom qui est ancien, puisqu’Eusèbe, au Ch. 17, du VIe livre de l’Histoire Ecclésiastique, & S. Grégoire de Nazianze le leur donnent. Il est aussi parlé dans quelques Conciles de ces Notaires &c de des Calligraphes, comme dans le IIe. de Nicée. Néophyte & Théopempte sont d’anciens Calligraphes du Xe & XIe siècles. Le P. Montfaucon a donné un catalogue alphabétique de tous les Calligraphes connus. C’est dans sa Palæographie, L. I, c. 8.

Ce mot Calligraphe, est grec, composé de κάλλος, beauté, & de Γράφω j’écris ; & signifie εἰς κάλλος γράφω, Qui écrit pour la beauté, pour l’ornement, selon que l’interprète Théophilacte Simocatta, Historiar. L. VIII, c. 13, ainsi que l’a remarqué Fabrot, & après lui le P. Montfaucon. Voyez, sur les Calligraphes les Glossaires de Fabrot sur Téophilacte Simocatta, & sur Cedrenus, & le P. Montfaucon, Palæogr. L. I, c. 5, 6, 7, 8.

CALLIMAQUE. s. m. Nom d’homme. Callimachus. Callimaque commandoît l’Armée des Athéniens à la bataille de Marathon, après laquelle on dit qu’il fut trouvé debout, quoique tout percé de flèches. Callimaque, Poëte Grec. Madame Dacier a fait une édition des épigrammes & des hymnes de Callimaque, auxquelles elle a joint de savantes notes.

Ce mot vient du grec, qui signifie beau Combattant, ou bon Combattant, καλὸς, beau, bon, & μάχομαι, je combats.

CALLINIQUE. s. m. Nom propre d’homme. Callinicus. C’est aussi le surnom de Seleucus II, Roi de Syrie.

Ce nom est grec & signifie beau, ou bon vainqueur, de καλός, & νικάω.

CALLIONYME. s. m. Poisson que l’on appelle entore Uranoscopus, c’est-à-dire Astronome. On le trouve fréquemment dans la mer Méditerranée. On dit qu’on en peut tirer un fort bon remède pour la cataracte. Hippocrate en fait mention, & il le met au nombre des poissons les plus dessicatifs : c’est pourquoi il la recommande comme un aliment convenable dans la leucophlegmatie, dans les indispositions de la rate, & dans une certaine maladie causée par un amas de phlegmes blancs dans le ventre, après une longue fièvre, ÓΚαλλιωνυμος. Ce mot vient de καλός, beau, & de ὄνομα, noix. Dict. de James.

CALLIOPE. s. f. Nom d’une Muse qui préside à l’éloquence, ou à la Rhétorique & à la Poësie héroïque. Calliopa, Calliopea. Calliope est un nom grec, qui signifie belle voix, ou bonne voix, qui a une belle ou une bonne voix, de καλός, bon, ou beau, & φόνη, voix. Les Poètes disent que Calliope étoit mère d’Orphée.

CALLIPÉDIE. s. f. Callipædia. C’est le titre que Claude Quillet, natif de Chinon en Touraine, a donné à son poëme latin, des moyens d’avoir de beaux enfans. Ce titre est formé des deux mots grecs, καλός, beau, & παῖς, enfant. Il est bon de remarquer, après M. de la Monnoye, dans ses notes sur les jugemens des Savans de Baillet, T. V, p. 285, que Quillet n’étoit ni bénéficier, ni engagé dans aucun ordre sacré, lorsqu’il fit sa Callipédie, Il s’y déguisa fous le nom de Calvidii Leti, qui est l’anagramme de Claudii Quileti, en supprimant le Q. Le Cardinal Mazarin, contre qui il l’avoit lancé plusieurs traits satyriques, lui donna une Abbaye, qui lui fit retrancher tout ce qui étoit contre cette Eminence, à qui la seconde édition fut dédiée. Cela ne servit qu’à rendre la première plus rare.

CALLIRHOÉ. s. f. Terme de Mythologie. C’est un nom propre de femme & de fontaine. Callirhoe, Callirhoé, fille de Scamandre, & femme de Tros, troisième Roi de Dardanie, fut mère d’Ilus, de Ganymède & d’Assaraque. Callirhoé de Calydon, qui se tua pour avoir causé la mort à son amant Coresus, a fourni à nos Poëtes un sujet de Tragédie. La fontaine de l’Attique proche de laquelle elle se tua, porta son nom. Il y en avoit aussi une de ce nom, à l’Orient du Jourdain, où Hérodes I, alla prendre les eaux peu de temps avant sa mort. Dans ce mot l’é est fermé, & ne peut terminer qu’un vers masculin.

Callirhoé, fille d’Achéloüs, que l’on nomme quelquefois Arsinoé, fut épousée par Alcméon à la place d’Alphésibée, qu’il venoit de répudier ; ce qui fut cause de la mort d’Alcméon. Les enfans de Callirhoé vengèrent cette mort dès leur plus tendre enfance.

Callirhoé, fille de l’Océan, selon Hésiode, épousa Chrysaor, & en eut Géryon, ce fameux Géant à trois têtes, & un autre monstre nommé Echidna.

CALLISTAGORAS. s. m. fut honoré comme un Dieu à Teno. Clem. Alexand. Admon. ad Gent. Vossius de Idolol. L. I, C. 13.

CALLISTE. Voyez Caliste, ou Calixte.

CALLISTES. s. f. pl. Fêtes en l’honneur de Vénus, qui étoient particulières à l’Îsle de Lesbos, & dans lesquelles les femmes se disputoient le prix de la beauté.

CALLISTHÈNE. s. m. Nom d’homme. Callisthenes, καλός, & σθένω, valeo, possum ; σθένος, vis, robur.

CALLISTIN. Voyez Calixtin.

CALLISTRATE. s. m. Nom d’homme. Callistratus. Il signifie proprement, bon homme de guerre, de καλός, bon, & στρατός, armée.

CALLIXÈNE. s. m. Nom d’homme, Callixenus, qui vient de καλός, bon, & ξένος, étranger, hôte.

CALLOSITÉ. s. f. Callus, callum. Chair blanche, solide, sèche, & sans douleur, qui est engendrée par congestion d’un excrément pituiteux desséché ; ou mélancolie aduste, qui couvre la circonférence de l’ulcère, & occupe le lieu sur lequel se devroit engendrer la bonne chair. Le Chirurgien doit tâcher que les ulcères se referment sans callosités.

Callosité, en termes de Jardinage, se dit d’une matière calleuse qui se forme à la jointure ou à la reprise des pousses d’une jeune branche chaque année, ou aux insertions des racines. Encyc.

CALLOT. s. m. On nomme ainsi une masse de pierre que l’on tire brute des ardoisières, pour la fendre & tailler en ardoises.