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& jeunes, afin qu’elles fassent leur première mue en cage ; & elles deviendroient aussi privées, que si elles avoient été prises au nid. Elles auront leur chant naturel, & imiteront celui des autres oiseaux que l’on mettra auprès d’elles. Les vieilles sont farouches ; il faut leur lier les aîles pour les apprivoiser plus facilement. On leur donne du froment, ou de la composition de l’alouette ; quelquefois de la chicorée pilée, parce que quand cet oiseau est en liberté, il s’en sert pour se purger. Pour élever une calandre niaise, on lui donne du cœur & de la pâte ; & soit la niaise, soit la bocag§re, on l’éleve comme l’alouette commune. Elle est sujette à se dépiter comme l’alouette commune. Elle est sujette à se dépiter lorsqu’on la change de lieu ; & elle cesse de chanter jusqu’à ce qu’on l’ait remise au lieu où elle étoit.

Le mâle a la tête & le bec plus gros que la femelle. Son collier va ordinairement tout autour du cou. La calandre fait son nid pour l’ordinaire dans des lieux secs par terre, & dans des champs ensemencés, sous quelque motte bien couverte d’herbes. Elle fait quatre ou cinq petits, & jusqu’à trois nids par an ; savoir au commencement de Mai, au mois de Juin, & à la mi-Juillet comme l’alouette & le cochevis.

Belon dit que la calandre est une espèce d’alouette sans huppe, qui approche de la grandeur de l’étourneau ; & quelques-uns l’appellent grande alouette. Elle approche de l’alouette par son chant & par son plumage. Les aîles & la queue sont de même ; elle a les mêmes mœurs & les mêmes façons. Les calandres volent en troupe, & sont oiseaux de passage.

Calandre. Petit ver qui se fourre dans le blé, & le mange ; on l’appelle aussi charençon ou patépelue. Curculio, calandrus. Les Allemands l’appellent kalender. Voyez Charençon.

CALANDRER. v. a. Mettre une étoffe sous la calandre pour la presser ou tabier. Telas, holoserica, expolire, lævigare.

CALANDRÉ, ÉE. part.

CALANDREUR. s. m. Nom de l’ouvrier qui conduit la calandre, qui met les étoffes & les toiles sous la calandre.

CALANE ou CATANE. s. f. Le Roi de Siam avoit envoyé deux Catanes ou sabres du Japon, garnis de tambague, pour le présent du Roi. Abbé de Choisy, Journ. du Voyage de Siam, in 12, p. 193. Deux Calanes du Japon, garnies de tambague, qui sont deux lames de sabre très-larges, au bout d’un bois bien long. Cheval. de Chaum. p. 14, Présens du Roi de Siam à Monseigneur.

CALANDRIER. Voyez Calendrier.

CALANGUÉ. Voyez Calé.

☞ CALANTIQUE. s. f. Ornement de tête dont se servoient les femmes Romaines. Cicéron n’en dit rien de plus. Vous ajoutez, dit-il, à Clodius, la Calantique à sa tête. Calantica.

☞ CALAPATE. Ville de la presqu’île de l’Inde, en deçà le Gange, dans le Royaume de Bisnagar, sur la côte de Coromandel.

CALATAYUD. Ville du Royaume d’Arragon en Espagne. Bilbilis, Calatayada. Elle est située sur une montagne sur le Xalon, au Nord de Sarragosse. Calatayud est assez grande ; c’est une belle ville. Calatayud n’est point l’ancienne Bilbilis ; mais on en voit les ruines à un mille de Calatayud, sur une montagne près d’un lieu nommé Baubula. Bilbilis étoit la patrie du Poëte Martial.

☞ CALATAR-BELLOTA. Ville de Sicile, sur la rivière de ce nom, dans la vallée de Mazate, près de la côte de la mer d’Afrique.

☞ CALATA-FIMI. Ville de Sicile, dans la vallée de Mazare, entre Mazare & Castel.

☞ CALATA-GIRONE. Calata hieronum. Ville de Sicile, dans la vallée de Noto, près de la rivière de Drille.

☞ CALATA-NISSETA. Ville de Sicile, dans la vallée de Noto, sur les confins de celle de Mazare.

☞ CALATE-XIBETA. Petite ville de Sicile, presque au milieu de l’Île, dans la vallée de Noto, sur les confins de celle de Démone, & de Mazare.

☞ CALATISME. s. m. Danse des anciens dont il ne nous est resté que le nom. Encyc.

CALATRAVA. Ville d’Espagne, dans la nouvelle Castille ; elle est sur la Guadiane, à trois lieues de Ciudad Real. Calatrava. Il y a à Calatrava, non-seulement des Chevaliers, mais aussi des Religieuses de Calatrava. Monniales de Calatrava. Elles furent instituées en 1219, par D. Martin Fernandès, Grand Maître de l’Ordre de Calatrava. Ces Religieuses ont le titre de Commendatrices, & doivent faire les mêmes preuves que les Chevaliers de Calatrava. Elles sont habillées comme les Religieuses de Cîteaux, & ne sont distinguées que par la Croix de l’Ordre de Calatrava, qu’elles portent sur le scapulaire. Elle furent d’abord établies au couvent de S. Felix, proche d’Amaya, dans un lieu appelé Barrios, où elles ont demeuré pendant près de 350 ans. Philippe II, Roi d’Espagne, & administrateur de cet Ordre, les transféra dans la ville de Burgos, l’an 1538. P. Helyot, Tome VI, c. 4.

Calatrava. (la nouvelle) Nom d’un lieu de la nouvelle Castille en Espagne, à huit lieues de Calatrava la vieille. Ce lieu fut ainsi nommé par D. Martin Fernandès, Grand Maître de l’Ordre de Calatrava, parce qu’il y transporta le principal couvent de son Ordre, vers les commencement du XIIIe siècle.

CALATRAVA. Ordre militaire, institué sous le règne de Sanche III, Roi de Castille en 1558. Le bruit s’étant répandu que les Arabes venoient attaquer avec une armée puissante, la petite ville de Calatrava, en Castille, les Templiers, à qui on avoit confié la garde de la forteresse, craignant de ne la pouvoir défendre, la remirent au Roi Dom Sanche. Diégo Vélasquez, Moine de Cîteaux, homme de qualité, qui avoit été élevé à la Cour, & qui avoit servi long-temps dans les armées avec beaucoup de valeur & de gloire, persuada à Raimond, Abbé de Fitère, Monastère de Cîteaux, de demander Calatrava au Roi. Malgré la répugnance qu’il y eut d’abord, & contre l’opinion de bien des gens, il le fit & l’obtint. L’Archevêque de Tolède, nommé Jean, contribua à cet établissement, & fit exciter les peuples dans les prédications à aller défendre Calatrava. Raimon & Diégo s’y rendirent, & bien des gens vinrent à leur secours. Les Arabes, ou perdant l’espérance de forcer Calatrava, ou occupés ailleurs, abandonnèrent leur entreprise & ne parurent point. Plusieurs de ceux qui étoient venus au secours de la ville entrèrent dans l’Ordre de Cîteaux, sous un habit plus propre aux exercices militaires que celui des Moines, & ils commencèrent à faire des courses sur les Arabes, & à leur livrer des combats, que Dieu bénit. C’est ainsi que s’établit l’Ordre de Calatrava, qui, comme l’on voit, sur une branche de celui de Cîteaux, sous Morimond, dont Fitère étoit venu. Le premier Grand Maître fut Garcias, sous le gouvernement duquel Alexandre III confirma l’Ordre en 1164, six ans après son établissement, & Innocent III en 1199, le 28e d’Avril. Ferdinand & Isabelle en 1489, du consentement du Pape Innocent VIII, réunirent à la Couronne la grande Maîtrise de l’Ordre de Calatrava, dont les Rois d’Espagne se qualifient Administrateurs perpétuels. Les Chevaliers portent sur l’estomac une croix de gueule fleurdelisée de sinople, acostée en pointe de deux entraves ou menotes d’azur.

La règle qui leur fut donnée par l’Abbé de Cîteaux, étoit celle de Cîteaux, quand ils n’étoient point en campagne, le vivre, le silence, les jeûnes, les macérations du corps, les veilles, l’oraison, la psalmodie, &c. Leur habit fur aussi le même que celui des Moines de Cîteaux, mais accommodé aux exercices & à la vie militaire. Ils avoient le scapulaire, & un capuce ; mais qu’ils ne mettoient point en tête. Ils prétendirent dans la suite que ce capuce