avoit fourni pour bâtir le temple de Jérusalem. IIIe Livre des Rois, IX, 13. Terra Chabul. C’est Hiram qui lui donna ce nom en langue Phénicienne, dit Joseph Liv. VIII, ch. 5, & il paroît qu’il le lui donna par mépris ; car il fut peu content que Salomon lui donnât si peu de chose. Josephe l’interpête déplaisant, malplaisant ; d’autre, sable, & disent qu’Hiram l’appela ainsi, parce que ce n’étoient que des sables stériles. Quelques Rabbins au contraire prétendent qu’il signifie, de la boue ; que c’étoit un pays marécageux & stérile. Fullerus est de même sentiment ; mais la fertilité da la Tribu d’Aser où il étoit, & le voisinage du Liban, lui persuadent que la terre Chabul étoit une terre fertile & grasse, mais forte & difficile à labourer, & que c’est pour cela qu’Hiram en fut mécontent. Au reste, les uns & les autres tirent ce mot de כבול Impeditus constrictus, parce que l’un & l’autre, c’est-à-dire, le sable, aussi-bien que la boue, & la terre grasse, arrête & retient les pieds.
Cabul, est aussi une ville de la Tribu d’Aser, dont parle Josué, XIX, 27. Cabul.
Cabul, est encore aujourd’hui une grande ville d’Asie dans l’empire du Mogol, & qui est capitale d’un Royaume, auquel elle donne le nom. Cabulum. Cabul est sur la rivière de Béhat, vers les montagnes & le pays de Zagataye. Le Royaume de Cabul est une grande Province du Mogolistan, au midi du Caucase, qui le sépare de la Tartatie. Cabuli, ou Cabulense regnum.
☞ CABULISTAN. La même chose que Cabul, Royaume.
☞ CABURLANT. Poisson de mer. Voyez Chabot.
CABUS. Il y en a qui disent Capus. adj. m. Epithète des choux qu’on appelle autrement pommés. Caulis capitatus. On le dit aussi des laitues, quand elle sont transplantées & pommées. Rabelais feint que ce fut d’une sueur de Jupiter que naquirent les choux cabus.
Ce mot vient de capitatus, ou bien de caputus, selon Ménage. Les Allemands les appellent Kabskraut, c’est-à-dire, herbe à tête.
CACA. s. m. Ordure. Stercus. On le dit aux petits enfans. Il faut aller faire caca. Ne mangez pas de cela, c’est du caca. Il vient du Latin cacare. C’est un terme de Nourrice.
CACA. s. f. Nom de femme. Caca. C’est la sœur de Cacus, dont parle Virgile au VIIIe Liv. de l’Enéide. Elle fut honorée à Rome comme une Déesse. Voyez Lactance Liv. I, ch. 20. Servius sur l’endroit de Virgile cité v. 190. Elle avoit un temple dans lequel on lui entretenoit, comme à Vesta, un feu perpétuel.
CAÇAÇA. Ville de la province de Garel, dans le royaume de Fez en Afrique, sur la côte de la mer Méditerranée, proche Melile.
CACABER. v. n. C’est le terme dont on se sert pour exprimer la manière de crier de la Perdrix. La Perdrix cacale. On prend plaisir à entendre cacaber les Perdrix. Ce mot est tout latin. Cacabare.
CACADE. s. f. Décharge de ventre. Alvi dejectio. Terme populaire.
Cacade, se dit figurément & familierement du mauvais succès de quelque folle entreprise, où un homme s’étoit vanté de réussir. Il a fait une vilaine cacade. Casus.
Ce mot est du style bas, au propre & au figuré. Il vient de l’Italien cagar, cagada, qui signifie la même chose.
CACAGOGUES. s. m. pl. & adj. Onguens qui appliqués au fondement provoquent les selles. Cacagoga. James, dans son Dictionnaire, rapporte la maniere dont Paul Eginete faisoit cet onguent.
CACALIA. s. f. Plante dont il y a deux espèces. Je ne décrirai que la première, parce que la seconde lui est toute semblable, excepté que sa tige & ses feuilles sont sans poil, & que sa pleur est d’un purpurin plus pâle ou jaune. La Cacalia croît sur les montagnes, & est propre pour amolir, adoucir, & cicatriser. On s’en sert aussi en décoction pour épaissir la sérosité qui tombe du cerveau. Ses feuilles sont presque rondes, épaisses, dentelées par les bords, anguleuses, cotoneuses, & blanches en dessous comme celles du Petasites. Il s’éleve d’entre elles une tige d’environ deux pieds, velue moëlleuse, se divisant vers sa sommité en quelques rameaux qui soutiennent des fleurs disposées en bouquets, de couleur purpurine dans un calice cylindrique. Quand ces fleurs sont tombées, il naît en leur plaie des graines oblongues, garnies chacune d’une aigrette. Sa racine est grosse comme le petit doigt, entourée de fibres menues. Lémery. Dioscoride en parle. Galien l’appelle cancanum.
CACAO. s. m. Cacao. C’est l’amande d’un arbre appelé Cacaoyer. Elle est la base du chocolat. Voyez Chocolat. On distingue le Cacao en quelques espèces qui paroissent des variétés dépendantes de leurs différentes grosseurs, ou du lieu dont elles sont apportées ; telles sont les distinctions en Cacao grand & petit Caracque, & en Caco gros & petit des Îles.
CACAOTETL. s. m. Pierre Indienne, autrement appelée Lapis-corvinus, qui quand elle est échauffée, produit, à ce qu’on dit, un bruit comme un coup de tonnerre.
CACAOYER ou CACAOTIER. s. m. Cacao. C’est un arbre d’une moyenne grandeur, qui croît dans le Brésil, & qu’on cultive à présent dans nos Îles d’Amérique. Son tronc est de la grosseur de la jambe, haut de quatre à cinq pieds, couvert d’une écorce brune, gersée, & divisée en plusieurs branches qui se subdivisent en plusieurs rameaux, chargés de feuilles alternes, lisses, glabres, inclinées en bas, assez semblables à celles du citronier, longues de neuf à dix pouces, sur quatre pouces de largeur. Ses fleurs naissent par bouquets, attachés aux branches, quelquefois au tronc, & sont composées de cinq pétales d’un jaune pâle, soutenues par un calice à cinq découpures, pâles en dehors, & rouges en dedans. Le pistil, qui est environné d’un nombre d’étamines courbées & chargées de sommets pâles, devient un fruit d’un demi-pied de long, sur trois pouces d’épaisseur, relevé de dix crêtes, raboteux extérieurement, d’abord verdâtre, ensuite jaunâtre, & enfin d’un brun rouge pointillé de taches jaunâtres. Le pédicule de ce fruit est oblong, & de la grosseur d’une plume à écrire. Ce fruit est blanc en dedans, & renferme une trentaine de semences ou amandes, de la grosseur d’une olive, taillées en forme de cœur alongé, luisantes, polies, d’un beau violet, clair en dehors, & blanches en dedans, & d’un goût d’amandes lorsqu’elles sont seches. Cet arbres donne deux à trois fois l’année des fleurs. Plumier, Hermand, Du Tertre, Rochefort, Pison, Laet, Acosta, Clusius.
Cet arbre, dans les Indes Occidentales, se nomme la cucuhuaguahuitl. Il est fort foible & tendre ; c’est pourquoi il a besoin d’un autre grand arbre qui soit tout proche de lui pour lui faire ombre, & qui s’appelle aliynan, par les Espagnols, la madre del cacao. On en trouve beaucoup dans le pays de Guatimala. On tire du beurre de son fruit, de l’huile, qui ont plusieurs propriétés en médecine. Le cacao sert aussi de menu monnoie dans le pays.
CACOYERE., s. f. Lieu planté d’arbres de Cacao, ou de Cacoyers. Locus arboribus Cacao consitus. Quoiqu’on écrive Cacao, Cacaoyer, Cacaoyère, néanmoins dans les Îles de l’Amérique, on prononce Caco, Cacoyer, Cacoyère, & l’arbre, ou le Cacaoyer, s’appelle le plus souvent Caco, comme son fruit. Le P. Labat écrit Cacoyère, par contraction. Voyez l’Hist. Naturelle du Cacao, impr. à Paris en 1719.
CAÇAR. Nom Arabe, & originairement Hébreu, qui entre dans plusieurs noms de villes bâties, ou possédées par des Arabes. Ce mot vient de l’Hébreu חצר, Hhatsar, ou Chatsar, qui en cette lan-