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CAA

versé, ou écrit de droite à gauche, signifie Caïa, nom de femme. Cette même lettre mise toute seule marque chez les Jurisconsultes, Coduce, ou Consule ; & quand elle est double, Consulibus. C’étoit aussi une lettre funeste : elle signifioit Condemno, je condamne. ☞ De même que la lettre A étoit une lettre salutaire, parce que les Juges jetoient dans l’urne une tablette, sur laquelle étoit écrite la lettre A ou la lettre C, suivant qu’ils vouloient absoudre ou condamner un accusé.

Cette lettre est le caractère distinctif d’une des monnoies de France, qui étoit à S. Lo, & qui est présentement à Caën ; lorsque le C est double, c’est la marque de la monnoie de Besançon.

Le C dans l’Alphabet chimique signifie le salpêtre. Dict. de James.

Parmi les marchands, cette lettre signifie compte. C. O. compte ouvert. C. C. compte courant.

☞ Dans la musique, c’est le signe de la mesure à quatre temps, & si le C est barré, c’est le signe de la mesure à quatre temps vites, ou à deux temps posés, conservant pourtant toujours le caractère de la mesure à quatre temps, qui est l’égalité des croches. Rous.

Dans la musique le C majuscule marque le dessus chantant dans les basses continues.

ÇA.

☞ CA. Première partie d’un Tchag, ou Cycle de dix années, que les Cataïens faisoient rouler avec un autre cycle de douze, pour composer une période de soixante ans, qui sert à marquer les caractères de leurs années & de leurs époques. D’Herb. Bibliot. Orient.

ÇA, adv. tantôt de mouvement, & tantôt de repos ; il signifie ici ; mais avec cette différence, que ça, quand il est seul, ne se joint qu’avec le verbe venir, & dans ces phrases, vien-ça, venez-là ; & qu’ici, qui est de même adverbe de repos & de mouvement tout ensemble, se joint avec toutes sortes d’autres verbes. Acad. Fr. Venez ça, c’est-à-dire, venez ici. Ehodum, adesdum, huc concede.

Ça, joint avec là ne se met qu’avec les verbes de mouvement, & signifie de côté & d’autre. Ils erroient çà & là, hic, illùc. Il s’arrête çà & là.

En ça. adv. de temps. On dit en style de palais, depuis deux mois, deux ans en ça. Duobus abhinc annis.

Depuis cinq ou six ans, en ça,
Au travers de mon pré, certain ânon passa. Rac.

☞ Qui çà, qui , pour dire les uns d’un côté, les autres de l’autre. Ils vont qui çà, qui là. Alii aliò abeunt. Expression du style très-familier.

Deçà, de-là, par-deçà, par-de-là, en deçà, en de-là. Voyez ces mots.

Ça, est quelquefois une interjection dont on se sert pour encourager, exciter, commander. Ça, commençons. Ça, dites-moi. Ça, qu’on mette la main à l’œuvre. Age, agesis. Ça la main droite, la gauche. Cedo dextram, sinistram. Ça, ça, qu’on monte à cheval.

Ça, se dit encore tout seul, en répondant à quelque question, ou pour exprimer le consentement qu’on donne, comme si quelqu’un demandoit des étoffes à un Marchand, il répondroit, ça, pour dire qu’il va les montrer. Acad. Fr.

☞ Or ça, se dit encore pour encourager, mais en commençant seulement, & sans prononcer l’r. Or, ça, mes enfans, travaillons.

CAA.

CAA-APIA. Voyez ci-après Caapia.

CAA-ATAIA. s. m. Plante du Brésil, qui ressemble par ses feuilles opposées, dentelées, ses fleurs en casque, & sa semence renfermé dans une gousse, à l’Eufraise, au genre de laquelle on pourroit la rapporter. Broyée & bouillie dans l’eau, sa décoction prise en boisson, purge fortement par haut & par bas. Dict. de James.

☞ CAABAH, ou CAABEH. Nom arabe, étoit celui qu’on donnoit au temple de la Mecque, & proprement à la tour carrée, que l’on nommoit autrement le kyblah. D’Herb. Bibliot. Orient.

CAABLES. s. m. Je voudrois bien savoir pourquoi les vocabulistes en font un adj. synonyme avec chablis. Terme de Jurisprudence. Ce mot, dans les Ordonnances des forêts veut dire, bois versés & abattus par les vents. Voyez Chablis.

CAACHIRA ou COACHIRA. C’est la plante de l’Indigo, autrement Anil. Voyez ces mots.

☞ CAACICA. s. m. Plante umbellifere, qui croît au Brésil, dont la racine est petite, filamenteuse, les tiges nombreuses, genouillées, d’un vert rougeâtre, les feuilles un peu velues, sont vertes d’un côté, blanchâtres de l’autre, & ressemblant assez à celles de la Véronique-mâle. Toute la plante est remplie d’un suc laiteux. Broyée & appliquée, c’est un remède excellent contre la morsure des serpens. On s’en sert aussi dans les autres blessures.

☞ CAA-ETIMAY. Plante du Brésil, dont la tige verte, remplie d’une substance médullaire, s’éleve à la hauteur de trois pieds. Ses feuilles ressemblent à celles de l’hysope, & ses fleurs à celles du seneçon. Les feuilles de cette plante sont chaudes & acrimonieuses au goût. Bouillies, broyées, elles guérissent la gratelle en quelque endroit du corps que ce soit, en en frotant la partie affectée.

CAAGHIYNYO. s. m. Petit arbrisseau du Brésil, de la grosseur du framboisier. Voyez-en la description dans le Dict. de James. Ses feuilles pulvérisées sont un excellent remède pour les ulcères qui proviennent d’un principe chaud.

CAAGUACUBA. s. m. Petit arbre du Brésil. Voyez-en la description dans le Dict. de James.

☞ CAAIGUE. s. m. & f. Nom d’un peuple sauvage de l’Amérique méridionale. Ils habitent séparément dans les forêts entre le Parana & l’Urraic. C’est de-là que leur vient le nom de Caaigue, Caaigua, qui si l’on en croit quelques voyageurs, signifie dans la langue de ce peuple nomme des bois, forestier. Voyez Hist. Parag. L. IX, C. 24

☞ CAAIO. s. m. Plante du Brésil, dont Ray distingue deux espèces. Il les appelle sensitives, & n’en dit rien de plus.

☞ CAANA. Ville d’Egypte, sur le Nil, au-dessous des cataractes. Paul Lucas dit que les anciens monumens qu’on y trouve, font croire qu’elle étoit autrefois considérable.

CAAOBETINGA. s. m. Petite herbe qui se trouve au Brésil. Il sort des feuilles de sa racine même qui sont blanchâtres par-dessous, & vertes par-dessus. Sa racine & ses feuilles pilées ensemble sont bonnes à consolider les plaies.

CAAPEBA. s. m. Plante du Brésil qui a beaucoup de rapport avec la Clématite. Elle pousse, comme elle & comme la vigne, de longs sarmens qui rampent sur terre, lorsqu’ils ne trouvent pas à s’accrocher à quelques arbres ou arbrisseaux voisins. ☞ Ses feuilles sont très déliées, les unes rondes, les autres en forme de cœur, toutes d’un beau vert en-dessus. Ses fleurs sont d’un jaune pâle en-dessus, & il leur succède un grain de figure ovale, gros comme un poids, vert en-dedans, & rouge à l’extérieur. Sa racine, qui la rend recommandable, n’est d’abord que de la grosseur du doigt, & de couleur grise ; mais elle devient noire en vieillissant, & de la grosseur du bras ; ce qui a fait croire qu’il y en avoit de deux espèces. Cette racine est tortueuse, compacte, & d’un gout tirant sur l’amer. On la croit bonne pour atténuer la pierre tant des reins que de la vessie, pour résister au venin & à la morsure des serpens. On la coupe par tranches, & on la fait infuser quelques jours dans de l’eau ou autre liqueur appropriée à la maladie, & le malade en fait sa boisson ordinaire. On tire aussi le suc de la feuille & de la