Page:Dictionnaire de Trévoux, 1771, I.djvu/915

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
891
BID — BIE

Milan ; qui étoit une simple maison de Gentil’homme, entourrée de fossés, dans laquelle les Impériaux s’étant postés en l’année 1522, soutinrent l’assaut de l’Armée françoise, conduite par le sieur de Lautrec, du temps de François I, & cette bataille s’appela la journée de la Bicoque.

BICOQUETS. s. m. pl. Vieux mot. Sorte de parure de femme.

☞ BICORNE. adj. vieux. Bicornis. Qui a deux cornes. La lune bicorne. Rab. Gorg.L. I, c. 9.

☞ BICORNIGER. adj. Surnom latin de Bacchus, quelquefois représenté avec deux cornes.

BICORNIS. s. m. Terme d’Anatomie. Plusieurs ne font qu’un muscle de deux des extenseurs du bras, le long & le court, & ils les appellent Radial externe, & d’autres bicornis. Dionis.

BICQUETER. Voyez Biqueter.

BID.

☞ BIDACHE. Château & petite ville de France, dans la basse Navarre, aux confins de la Gascogne. La terre & seigneurie appartient aux Ducs de Grammont. Quelques-uns écrivent Bidasche.

☞ BIDASSOA. Petite rivière qui sépare la France de l’Espagne. Elle a sa source dans les Pyrénées, & son embouchure dans le golfe de Gascogne, entre fontarabie, & Audage. C’est dans une île formée par cette rivière que se tinrent en 1669, les Conférences pour la paix des Pyrénées, d’où lui vient le nom de l’Ile des Conférences. Elle s’appeloit auparavant l’Ile des Faisans.

BIDAUCT. s. m. Nom que les Teinturiers donnent à la suie de cheminée dont ils se servent pour les couleurs brunes, tirant sur le brun, & autres semblables.

BIDAUS, ou BIDEAUX. s. m. pl. Vieux mot françois qui signifioit autrefois des gens de guerre à pied, qu’on a appelés autrement Pitauts. Voyez ce mot.

☞ BIDENS. Plante. Voyez Tête cornue.

BIDENTALE. s. m. Prêtre chez les anciens Romains. Bidentalis. Les Bidentales étoient des Prêtres institués pour faire certaines cérémonies & les expiations prescrites, lorsque la foudre étoit tombée quelque part. La première & la principale étoit un sacrifice d’une brebis de deux ans, qui en latin s’appelle bidens. De-là le lieu frappé de la foudre s’appelait bidental : il n’étoit point permis d’y marcher : on l’entouroit de murailles ou de palissades : on y dressoit un autel, & les Prêtres qui faisoient ces cérémonies, du même mot bidens, étoient nommés Bidentales. Ce mot se trouve dans les Inscriptions antiques. Par exemple, Semoni Sancto Deo Fidio Sacrum Sex. Pompeius Sp. F. Col. Mvssianvs Qvinqvennalis de Cvr. Bidentalis Donvm Dedit.

BIDET. s. m. Cheval de petite taille. Mannus. Les meilleurs bidets viennent en France. Pégase fut un bon bidet. Voit. Poussez votre bidet. Mol. c’est-à-dire figurément, poussez votre fortune, perséverez. Ce mot a aussi signifié un petit pistolet de poche.

On appelle double bidet, un cheval de taille médiocre, au dessus de celle du bidet.

Bidet, signifie encore un petit établi de Menuisier, qui est portatif.

On dit, passer pour bidet, passer franc, ne rien payer ; parce que les Messagers ne payent rien pour le bidet qui leur sert de monture. Dans les régals qui se font à piquenique, on mène quelquefois le jeune fils de quelqu’un des Convives, qui passe pour bidet.

Bidet se dit aussi chez les Ciriers, d’un instrument de buis, taillé à plusieurs pans par un bout, pour former les trous du cierge pascal, où l’on met des clous d’encens.

Bidet, est aussi un meuble de garde-robe, servant à la propreté.

☞ On disoit autrefois au tric-trac, charger le bidet, pour, mettre un grand nombre de Dames sur une même flèche.

BIDON. s. m. Terme de Marine. C’est un vaisseau de bois dont on se sert sur mer, pour mettre la boisson de chaque plat de l’équipage, il contient sept chopines pour sept personnes. On l’appelle autrement canette. Ceux qui sont d’étain ou de terre cuite, s’appellent frisons.

Bidon, se dit aussi dans l’Infanterie, d’un vaisseau de fer-blanc, propre à porter la boisson. Lagena. Un baril ou bidon de fer blanc. Bombelles.

BIDORIS. s. m. Diminutif du bidet. C’est le terme familier dont les Officiers subalternes d’Infanterie appellent leur monture. J’achèterai un bidoris, je monterai sur mon bidoris. Il se dit généralement de tous les petits chevaux de peu de conséquence.

☞ BIDOURLE. Petite rivière de France, en bas Languedoc, qui prend sa source aux Cévennes, & se rend dans l’étang de Peraut, près d’Aigues-mortes.

☞ BIDOUZE. Rivière de France, en basse Navarre, qui a sa source dans l’Ostabares, aux Pyrénées, & se perd dans l’Adour, après avoir passé à Bidache.

BIE.

☞ BIEEZ. Bacia. Petite ville de la haute Pologne, au Palatinat de Cracovie.

☞ BIEL. Petite ville d’Espagne, en Arragon, au diocèse de Pampelune. C’est l’ancien Ebellanum, selon Baudrand.

Biel, en Suisse. Voyez Bienne.

☞ BIELA. Ville de l’Empire Russien, capitale de la principauté de même nom, aux confins de la Lithuanie.

☞ BIELAOSERO, ou BELOZERO. Province de l’Empire Russien, avec titre de duché. Elle a pour capitale une ville du même nom, au nord du lac qui donne le nom à l’un & à l’autre.

☞ BIELICA. Petite ville de Lithuanie, au Palatinat de Troki.

BIELLE. Petite ville de Piémont, en Italie. Bugella, Gaumellum, Laumellum.

BIELLOIS. Bugellensis ager. Petit pays de Piémont, qui tire son nom de la ville de Bielle qui en est capitale. Les Italiens l’appellent Bielèse.

☞ BIELSK, ou Bielsko. Ville de Pologne, au duché & Palatinat de Podlaquie, dans la petite Pologne.

☞ BIEN. s. m. Ce mot, dans sa première signification, est synonyme avec bon, bonum. On le dit généralement de tout ce qui peut nous rendre heureux ; de ce qui nous est utile, avantageux, convenable. La santé est un bien, la force du corps, la richesse, le plaisir, &c. sont des biens. En Morale, la vertu seule est un bien, puisqu’elle seule peut nous rendre heureux. Le souverain bien est celui auquel on doit rapporter toutes choses. La Religion nous apprend que Dieu est notre souverain bien.

☞ Epicure faisoit consister le souverain bien dans le plaisir, & le souverain mal dans la douleur, ce qu’il ne faut pas entendre à la lettre des seuls plaisirs des sens, mais encore de ceux du cœur & de l’esprit, que la raison approuve, & qui ne sont point suivis du repentir.

☞ L’École de Zenon, opposée à celle d’Épicure, faisoit consister le souverain bien dans la vertu seule, & soutenoit que la douleur n’étoit pas un mal.

Tout ce qui est propre à causer, ou à augmenter le plaisir en nous, se nomme bien, & le contraire mal. C’est sur ce bien & sur ce mal que roulent toutes nos passions.

Un avare idolâtre, & fou de son argent
Mettra toute sa gloire & son souverain bien,
A grossir un trésor qui ne lui sert de rien. Boil.


Pour mieux les supporter (les maux) il est un sûr moyen ;
C’est qu’entre plusieurs maux que l’on avoit à craindre,
Du moindre mal il faut se faire un bien.

On dit en Théologie, l’Arbre de la science du bien & du mal. Voyez au mot Arbre.

Bien, en termes de Jurisprudence, signifie, toutes sortes de possessions & de richesses ; tout ce qu’on possède en fonds de terre, en argent ou autrement. Bona, divitiæ, fortuna, opes. Il y a deux sortes de biens ; les meubles, Res moventes, mobiles ; & les immeubles, Res non moventes, immobiles.

On ne doit pas quitter les biens éternels pour les biens