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BER

nues & brunes. On distingue le mâle de la femelle, en ce qu’il a le ventre tout-à-fait jaune. Il a aussi des lignes jaune-paille, qui lui prennent depuis le bec jusqu’aux sourcils, & descendent vers le cou. Sa poitrine est orangée. Mais la femelle a le dessus de la tête & le cou cendrés ; au lieu que le mâle a les sourcils orangés, elles les a blancs. Ils ont l’un & l’autre une plume blanche à chaque côté de la queue. La Bergeronnette jaune fait sa demeure aux mêmes endroits que la Bergeronnette blanche, qui s’en va & nous quitte en certain temps de l’année ; mais celle-ci demeure toujours avec nous : elle suit toujours les troupeaux, ainsi que l’autre, à cause des mouches qu’elle y rencontre ; elle ne vit point en cage. Lorsqu’elle a été poursuivie de l’épervier, & qu’elle en est échappée, elle chante incontinent, en signe de réjouissance : elle est très-bonne pour les Faucons, & les autres oiseaux de proie qui sont à la mue.

Il y a une autre espèce de Bergeronnettes jaunes. Celle-ci est depuis le gosier jusqu’au-dessous du commencement de la queue d’un jaune plus couvert que la précédente. Sa tête & son dos sont presque de couleur de rouille, laquelle règne au commencement du gosier, & forme comme une espèce de collier, bien qu’elle soit plus claire en cet endroit. La partie qui est jointe au-dessous du bec, est garnie d’une tache blanche qui l’environne. Ses ailes à l’endroit qu’elles touchent le dos, sont pareillement de couleur de rouille, ainsi que les côtés. Son bec est grêle, noir, longuet, & un peu courbé à l’extrémité. Les plumes de la queue sont noires, bordées d’un peu de blanc. Son croupion est jaune, les pieds bruns, les ongles longs & assez crochus.

BERGEROT. s. m. Petit Berger. La Nièce de Dom Quichotte lui dit : Qu’est-ce donc que ceci, mon oncle : Quand nous croyons que vous vous retirez dans votre maison pour vivre en paix, vous vous allez encore jeter en de nouveaux labyrinthes, en vous faisant un petit bergerot.

BERGEROTTE. s. f. vieux mot qui signifie bergerette, petite bergère. Chloé étoit seulette aux champs assise, en gardant ses moutons, & ploroit chaudement, en disant ce que peut dire une pauvre bergerotte comme elle. Amours de Daphnis & de Chloé. Il y a un exemple plus moderne de bergerotte dans Dom Quichotte, Tom. IV, ch. 73, p. 556. Ce Chevalier venoit de vanter la beauté de la bonne grâce de son incomparable Dulcinée du Toboso. Il faut demeurer d’accord de tous ces avantages, répartit le Curé : pour nous autres, nous chercherons ici autour quelques petites bergerottes, qui, sans aller jusqu’à ce degré de perfection, ne laissent pas d’être passables.

BERGIME. s. m. Divinité particulière aux habitans de Bresse en Italie. Il avoit un Temple & une Prêtresse. Il y a un monument qui le représente avec un habit à la Romaine. C’étoit peut-être quelque héros du pays.

BERGLBLEAU. s. m. C’est ce qu’on nomme autrement, cendre verte, ou vert de terre.

BERGOPSOM. On dit en Flamand BERG-OP-SOOM, ou ZOOM, c’est-à-dire, Berg ou montagne sur la rivière de Zoom, Ville des Provinces-Unies, dans le Brabant Hollandois. Bergopsom est situé sur une petite colline, & s’étend jusqu’à la rivière de Zoom. Elle a titre de Marquisat. Berga ad Zoomam.

☞ On observe dans le Dict. de la Martinière, qu’il n’y a jamais eu de rivière de Zoom ; que les Géographes qui se sont copiés, ont pris pour une rivière un canal creuse pour transporter dans la ville des tombes dont les habitans se servent pour faire du feu : & qu’il est plus vraisemblable de dire qu’on a donné à cette ville le nom de Berg-Op-Zoom, qui signifie Montagne sur le bord, parce qu’en effet elle se trouve sur une montagne, qui s’appelle Berg en langue vulgaire, & que le pays des environs est nommé Zoom, bord dans les anciens titres, parce qu’il est sur le bord de la mer, & à l’extrémité du Brabant. M. de Lowendal emporta cette ville l’épée à la main le 15 Septembre 1747, après un siège d’environ deux mois.

☞ BERGUES S. VINOX, ou BERGH-S. WINOC. Ville des Pays-Bas, dans la Flandre Françoise, Diocèse d’Ipres. Elle tire son nom de S. Vinox, ou Vinoc qui y fit bâtir un monastère, auprès duquel elle s’est formée.

☞ BERG-ZABERN. Tabernæ Montanæ. Ville d’Allemagne, au Duché des Deux Ponts. Cette Ville, & l’autre qui s’appelle aussi Zabern, & que nous appelons en françois Saverne, conservent encore leur ancien nom, ad Tabernas, que les Romains leur avoient donné.

BERIBÉRII. s. m. Espèce de paralysie fort commune, dans quelques contrées des Indes orientales. Le terme de Beribérii signifie dans la langue du pays, brebis ; & Bontius pense que les Naturels ont donné ce nom à cette maladie, parce que ceux qui en sont attaqués, semblent imiter les mouvemens de la brebis, lorsqu’elle marche ; car ils élancent les genoux & les jambes en devant. Diction. de James.

BÉRICHOT. s. m. Oiseau appelé autrement Bœuf de Dieu, en Normandie Rebetre. C’est le Passereau Troglodyte. Passer Troglodyta. Voyez Passereau Troglodyte. Le Poëte sans fard appelle le Bérichot Roitelet, comme il paroît par les vers suivans.

Quant au Bérichot, plus pour rire,
Que pour l’honorer en effet.
Par un plaisant trait de satyre
Chacun le nomma Roitelet.

BERIL. s. m. Pierre précieuse que les Italiens appellent eau marine, à cause de sa couleur, qui est d’un vert pâle, en quoi elle diffère de la couleur de l’émeraude, qui est aussi verte, mais plus chargée. Beryllus.

Quand le Beril jette quelques rayons dorés un peu vifs, il se nomme Chysoberillus ; mais sa couleur ordinairement délayée est d’un vert pâle & léger. Quand il est taillé à six faces, il est plus transparent.

Il s’en trouve quelquefois de si grosses pièces, qu’elles peuvent servir à faire de fort beaux vases. M. Félibien dit qu’il y en a beaucoup à Camboge, à Wartaban, au Pegu, & dans l’Ile de Ceilan. Plus le béril approche du vert de mer, plus il est estimé. Solin, ch. 52, & Pline, Liv. XXXVII, V, distinguent plusieurs espèces de bérils. Saumaise sur Solin, p. 567 & 115, dit bien des choses du béril. il croit que le béril est la pierre précieuse que nous nommons œil de chat. L’anneau du Roi Porsenna étoit un béril. Le béril est la huitième des pierres qui composent les fondemens de la nouvelle Jérusalem. Apoc. XXI, 20. Le huitième (ondement) de béril. Port-R.

BERILLISTIQUE. s. f. Espèce prétendue d’Art magique, qui consiste à tirer des augures, des apparences extraordinaires qui se font dans les miroirs. Berillistica. Ces miroirs s’appellent berilli, d’où est venu le mot berillistica. Ruland, cité par James.

☞ BERINGEN. Petite ville des Pays-bas, dans l’Evêché de Liège.

☞ BERISSA. Ville d’Afrique, en Nigritie, au royaume de Guber, sur le Sénégal.

BERLAN. Voyez Brelan.

BERLANDER. Voyez Brelander.

BERLANDIER. Voyez Brelandier.

☞ BERLANGA, ou VERLANGA. Berlanga. Petite ville de la vieille Castille, en Espagne, dans des montagnes.

BERLE. s. f. Sium, ou Berula. Plante ombellifère, dont les feuilles sont rangées par paires, sur une côte terminée par une seule feuille. La berle ordinaire vient dans l’eau & s’y étend beaucoup, au lieu que hors de l’eau elle devient plus maigre, plus petite & plus ramassée. Ses racines sont blanches & chevelues : elles poussent une tige ronde, creuse, noueuse, couchée, & qui donne plusieurs racines de chacun de ses nœuds : de cette manière, toute la plante s’étend & se multiplie. De chacun de ses nœuds naît une côte qui enveloppe & embrasse étroitement, par sa base, la tige. Cette côte sert de queue à quatre à cinq paires de feuilles qui sont rangées, crénelées dans leur contour, & d’une odeur de Chervi. Il sort encore de chacun de ces nœuds ou une

branche,