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BAY

geois, vint au monde vers l’an 589. Bail. Cet Auteur prétend que Bavon étoit un sobriquet, ou nom de guerre. L’Auteur de sa vie dit seulement que le peuple l’appelle Bavon S. Baef est patron de Gand, d’Harlem, &c. Voyez Le P. Mabillon. Sec. II Bened. p. 394.

BAVOUER. Voyez Bavois.

BAUQUE. s. f. On appelle ainsi l’algue à feuilles étroites qui vient dans les étangs salés près de Montpellier. Elle y est si commune, qu’on en fume les champs. Les Parfumeurs & les Vitriers en emballent leurs caisses. Quelques-uns disent baugue.

BAUQUIN. s.m. En termes de Verrerie on appelle bauquin, le bout de la canne que l’on met sur les lèvres pour souffler.

BAURAC. Terme arabe qui signifie nitre ou sel en général. Ruland. C’est de Baurac qu’on a fait Borax.

☞ BAUSKE, BAULSKE, & BAUSCH. Ville appartenant au Duc de Curlande, aux frontières de la Samogitie.

BAUT, ou BAUS. adj. Vieux mot. Gai, joyeux, content, alerte.

☞ BAUTZEN. Budissima. Ville d’Allemagne, dans la haute Lusace, dont elle est la principale ville.

BAVURE. s. f. Petite trace des joints des pièces du moule, qu’on ôte à la lime & au rifloir sur le métal, & avec le ciseau sur le plâtre.

BAUTEUR. s. f. Nom propre de femme. Voyez Baudour.

BAUX, ou BARROTS. Terme de Marine. Ce sont des pièces de bois ou poutres qui traversent en largeur d’un bout à l’autre du navire, & servent à porter les planchers que l’on nomme ponts ou tillacs. A chaque bout des baux, il y a une courbe triangulaire nommée courbaton, qui en fait la liaison avec le corps du bâtiment. Elle est d’un bout attachée aux baux, & de l’autre contre les vaigres, ou contre les planches qui font le revêtement intérieur du vaisseau. On appelle Maître-bau, celui qui est à la plus grande ouverture du navire, & qui joint l’extrémité supérieure d’un genou à l’autre. Il peut avoir près du quart de la quille, & le creux du vaisseau peut être égal à la moitié du bau. Celui qui est le dernier vers l’avant sur l’extrémité, se nomme bau de lof, & à Marseille madier dernier. Celui qui est le dernier vers l’arrière s’appelle bau de dalle. On dit, qu’un navire a tant de pieds de quille, & tant de pieds de baux ; pour dire, qu’il a tant de pieds de long, & tant de pieds de large. Il y a aussi des baux qui servent à fortifier les vaisseaux. Ces mêmes pièces de bois dans les bateaux foncets, & autres bâtimens sur les rivières, s’appellent matières.

Baux, pluriel de Bail. Voyez Bail.

BAUZELY. s. m. Nom propre d’homme usité en Rouergue. Voyez Baudille. C’est le même.
BAUZILLE. Le même selon l’usage de Languedoc.
BAUZIRE. Le même en Auvergne.
BAX.

BAXANA. s. f. Plante indienne. A Queyonne, proche Ormuz, naît un arbre appelé par les habitans circonvoisins de cette Île déserte, Baxana. On dit que son fruit suffoque ceux qui en goûtent, en quelque quantité qu’ils en prennent ; & que si l’on demeure un quart-d’heure à l’ombre de l’arbre, on ressent le même effet : mais je regarde tout cela comme des fables, d’autant plus volontiers, que la racine, les feuilles & le fruit du même arbre passent dans d’autres contrées pour un antidote à toutes sortes de poisons. Ray, Hist. Plant. Baxana, arbor fructu venenato, radice venenorum antidoto.

BAY.

BAY. Voyez Bai.

☞ BAYANISME, ou BAÏANISME. Erreur de Baïus & de ses disciples, sur la grâce, le libre arbitre, le péché originel, la charité, &c. contenues dans 76 propositions condamnées d’abord en 1567 par le Pape Pie V, & en 1579 par Grégoire XII.

BAYARD. s. m. Nom du fameux cheval des quatre fils Aimon.

Et la postérité d’Alfane & de Bayard,
Quand ce n’est qu’une rosse, est vendue au hasard.

Boileau.

On le dit dans le discours familier pour un grand cheval.

Quand sur Bayard par bois & par montagnes
A gyboyer vous prenez vos ébats. R.

Bayard, ou Bayart. s. m. en termes de manœuvres, se dit d’une grande & forte civière propre à porter de gros & lourds fardeaux, comme de grosses pierres. On voit sur le port de Dunkerque force bayards. Ce mot est usité en Languedoc & en Roussillon, & on le trouve sur les inventaires des Gardes-Magasins.

BAYE ou BAIE.

BAYER. v. n. Tenir la bouche ouverte en regardant longtemps quelque chose. Ore aperto & hiante aliquid aspicere. Il tire son étymologie de l’italien badare, qui est aussi latin, selon les Gloses attribuées à Isidore. Ce mot est vieux & hors d’usage. On dit familièrement bayer aux corneilles, pour exprimer un homme oisif, & qui s’amuse à regarder niaisement toutes choses. M. Guittaut m’envoya une cassette de ce qu’il a de plus précieux. Je la mis dans mon cabinet, & puis je voulus aller dans la rue bayer comme les autres. Mad. de Sevigné.

Allons, vous : vous rêvez, & bayez aux corneilles,
Jour de Dieu, je saurai vous frotter les oreilles.

Mol.

Il y en a d’autres qui disent béer aux corneilles.

☞ On dit en style figuré & familier, bayer après quelque chose, après les honneurs, les richesses. Les désirer avec avidité. Ce verbe est toujours neutre. Les Vocabulistes le disent avec tout le monde ; & pour le prouver, ils apportent cet exemple. Que bayez-vous là depuis deux heures ? Eux qui relevent si durement les prétendues bevues des autres, comment qualifiroient-ils celle-ci.

BAYETTE. s. f. Espèce d’étoffe qui est une revêche de Flandre, ou d’Angleterre. La bayette est une étoffe de laine, tissue fort lâche, rase d’un côté, & fort cotonnée de l’autre.

BAYEUR, EUSE. s. m. & f. Celui ou celle qui regarde avec avidité, comme les gens du peuple.

BAYEUX. Prononcez Baïeux. Ville épiscopale de France, en Basse-Normandie, sur la rivière d’Aure. Bajocæ, Bajocum, Bajocassium civitas, César, Liv. VIII, chap. 7, l’appelle Belocasses, ou Velocasses, comme Pline Liv. IV, chap. 18. Bayeux a titre de Vicomté, & est capitale du Bessin. Il parut il y a quelques années en 1605 à Caën une première partie de l’histoire du Diocèse de Bayeux par M. Hermant. Bayeux est au 19d 45′ de longitude, & 49d 20′ de latitude. Les Auteurs du Moréti & Maty écrivent Baïeux. Mais Du Moulin, dans son Histoire générale de Normandie, Hermant, dans son Histoire du Diocèse de Bayeux, Mezeray & M. Huet, dans ses Origines de Caën, écrivent Bayeux. Nous les suivons ; c’est l’ancien usage.

BAYLE. Voyez BAILE.

☞ BAYON. Ville de Lorraine, sur la Moselle, à cinq lieues au-dessus de Nancy.

☞ BAYONA. Ville d’Espagne, en Galice, à l’occident de Tuy.

BAYONNE, ou BAÏONNE. Prononcez Baïonne. Lapurdum, Baïona. Ville de France, en Gascogne, dans la Terre de Labour dont elle est capitale. Elle est située à la jonction des rivières de l’Adour & de la Nire, qui font Bayonne une ville de fort grand trafic, & un port de mer fameux. Corn. Quelques-uns croient que c’est les Aquæ Tarbellicæ des Anciens. Scaliger & Vinet estiment que les Boïates ou Boïens, dont la Cité appelée dans les Notices la Cité des Baïates, autrement Boïens, étoit l’une des douze Cités de la Novempopulanie, & qui est le bourg de