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ACA — ACC

cins le croient propre à purifier le sang & à exciter l’urine.

ACARNANIE. Acarnania. Province de l’Epire en Grèce, qui avoit à l’orient l’Ætolie, dont elle étoit séparée par le fleuve Achéloüs ; à l’occident le golfe d’Ambracie, que nous nommons aujourd’hui golfe de Larta, & au midi la mer Ionienne, & les îles d’Ithaque & de Céfalonie. On l’appelle aujourd’hui Despotat, ou Petite Grèce, ou Carnie ; mais quand on parle de l’Antiquité, il faut dire Acarnanie. Les chevaux d’Acarnanie étoient estimés chez les Anciens.

Acarnanie est aussi le nom d’une ville de Sicile célèbre par un temple dédié à Jupiter.

ACARNANIEN, ENNE. s. m. & f. Qui est d’Acarnanie. Les Acarnaniens ne faisoient, dit-on, leur année que de six mois. Les Acarnaniens se faisoient couper les cheveux pardevant, apparemment pour ne donner point par-là de prise à leurs ennemis dans les combats. Ils passoient anciennement pour un peuple invincible.

ACARNAR. Terme d’Astronomie. Nom de la dernière étoile à l’extrémité australe de la constellation appelée Eridan.

ACARNE. Voyez Acarnan.

ACASTE. s. f. Terme de Mythologie. Nom d’une nymphe, ou naïade, fille de l’Océan & de Thétis. Voyez Hésiode, dans sa Théogonie, ou Génération des Dieux.

Acaste. s. m. Fils de Pélias, Roi de Thessalie, & parent de Jason, fut un des Argonautes. Pline veut qu’Acaste soit le premier qui ait fait célébrer des Jeux funèbres : ce qu’il fit en l’honneur de son père.

ACAT. s. m. Vieux mot, au lieu duquel on dit aujourd’hui Achat, comme acheter, au lieu d’acater ; & acheteur, au lieu d’acateur ou acatour.

ACATALECTE, ou ACATALECTIQUE. adj. Terme de Poësie, qui se dit des vers qui sont exactement parfaits, qui n’ont pas une seule syllabe de trop ou de trop peu. Ainsi le définit M. Harris. Pour parler juste, & selon la force du mot, il faut dire que ce sont les vers auxquels il ne manque point de syllabe à la fin, à la différence des vers catalectiques, auxquels il manque à la fin quelque syllabe. Car ces mots sont Grecs, & viennent de λήγω, cessio, desino. De-la ϰαταληϰτός, & ϰαταληϰτιϰός, à qui il manque quelque chose à la fin ; & avec l’α privatif ἀναταληϰτιϰός, à qui il ne manque rien à la fin. Par exemple, dans la Ve Ode du I Livre d’Horace, chaque strophe est de trois vers, dont les deux premiers sont acatalectiques, & le troisième catalectique.

Solvitur acris hyems gratâ vice
Veris & Favoni,
Trahuntque siccas machinæ carinas.

Dans la Poësie Françoise on peut appeler acatalectiques, les vers de sept syllabes, tels que sont ceux-ci composés sur la mort de M. le Dauphin & de Madame la Dauphine, morts à quelques jours l’un de l’autre.

En vain la mort & l’amour
D’une funeste victoire
Se disputent-ils la gloire,
Ils sont vainqueurs tour à tour.
Sitôt que la mort jalouse,
A l’époux ravit l’épouse,
Aussitôt l’amour jaloux
A l’épouse rend l’époux.

Et de même les vers de trois syllabes :

La cigale ayant chanté
Tout l’été, &c.

Ou bien ceux-ci de Marot :

Damoiselle de Torcy,
Cet an cy
Tel étrène vous désire,
Qu’un bon coup vous puissiez dire :
Grand’mercy.


☞ ACATALEPSIE. s. f. Impossibilité de savoir, de connoître une chose. Les Pyrrhoniens admettoient une Acatalepsie universelle & absolue ; prétendoient qu’on ne peut avoir aucune connaissance certaine. Voyez : le mot suivant, & Scepticisme, Pyrrhonisme.

ACATALEPTIQUE. s. m. & f. Nom d’une secte d’anciens Philosophes. Acatalepticus, a. Les Acataleptiques étoient une branche de l’ancienne Académie. Ils doutoient absolument de tout : non-seulement ils disoient qu’on ne sait rien certainement, mais même ils prétendoient qu’il étoit impossible d’avoir aucune connaissance certaine. C’est ce qui les distinguoit des Sceptiques & des Pyrrhoniens. Car quoique ceux-ci doutassent de tout, ils avouoient néanmoins qu’on pouvoit acquérir quelque connoissance certaine.

☞ ACATER. v. a. Vieux mot Acheter. Emere. Voyez dans ce Dictionnaire au mot Apostolat, un passage de Philippe Mouskes.

ACATISTE. s. f. Nom d’une fête que les Grecs célébroient à Constantinople, le samedi de la quatrième semaine de Carême, en l’honneur de la sainte Vierge, qui avoit préservé trois fois cette ville de l’incursion des Barbares. L’hymne que le Clergé chantoit pendant l’office, s’appeloit aussi Acatiste. Ce mot vient du Grec, Ἀκάθιστος, parce qu’on se tenoit debout pendant tout l’office de la nuit. Voyez les fêtes mobiles d’Adrien Baillet.

A CAUSE. Préposition qui gouverne le génitif : & à cause que, conjonction, qui veut après soi, l’indicatif. Voyez au mot Cause.

ACAXI, ou AKAS. Ville du Royaume de Farima, dans l’île de Niphon, au Japon. Acaxium. Elle est sur la côte au sud-ouest de Méaco.

ACAXUTLA. Petite ville & Port de l’Amérique méridionale. Acaxutla. Elle est dans la Province de Guatimala, entre la ville de S. Ïago de Guatimala, & celle de Léon de Nicaragua, sur la côte de la mer du sud, ou mer pacifique.

ACAZER. v. a. Terme de Coutume. C’est proprement donner en fief, inféoder.Infeodare. Voyez Caseneuve, dans son Traité du franc-alleu. L. i, Ch. ii. Du Cange sous le mot Casare. De Lauriere.

Acazer, dans la Coutume de Bordeaux, Art. 101, signifie aussi, Bailler à rente. Id.

☞ ACAZÉ, ÉE. part. Inféodé, ou donné à rente.

ACAZEMENT. s. m. Terme de Coutume. Il a les significations de son verbe, & signifie inféodation ou bail à rente.

ACC.

☞ ACCABLANT, ANTE. adj. qui accable, qui fait succomber sous le faix. Opprimens. On dit du fardeau, qu’il est lourd ; & du faix, qu’il accable. Syn. Fr. un poids Accablant.

Il se dit plus ordinairement, dans un sens figuré, des choses qui sont considérées comme un poids difficile à porter, qui mettent l’esprit dans un état de langueur & d’abattement. Nouvelle Accablante. Une tristesse accablante. Un revers accablant. Acerbus.

Quelquefois ce mot désigne simplement l’ennui occasionné par des choses désagréables, qui nous importunent, ou qui nous gênent. Pour exprimer l’importunité de quelqu’un, on dit c’est un homme accablant. Visites accablantes. Molestus, importunus.

☞ ACCABLEMENT, s. m. Oppressio. Ce mot n’est point en usage dans le sens propre, pour désigner l’état d’un homme qui succombe sous le faix. On l’emploie particulièrement pour exprimer l’état où l’on tombe par maladie, ou par excès de douleur & d’affliction. Oppressio, Mœror. Sa maladie l’a mis dans un si grand accablement, qu’il a peine à se soutenir. Acad. Fr. Je n’ai pas de ces heures de chagrin & d’Accablement,