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CHAPITRE IV
LE SUBSTANTIF VERBAL ET LA PROPOSITION INFINITIVE

§ 244. Le substantif verbal présente toutes les constructions des autres substantifs et prend les mêmes déterminants et les mêmes compléments.

Il remplit par ailleurs, en sus de ses emplois nominaux, tous les emplois d’un véritable infinitif, et, en tant que tel, il est susceptible de prendre les mêmes compléments circonstanciels et adverbiaux que le verbe auquel il se rattache ; il est de plus susceptible de former, à côté de groupes nominaux semblables à ceux que forment les autres substantifs, des groupes d’un type qui lui est propre, qu’il faut regarder comme de véritables propositions infinitives, équivalant pour la fonction aux propositions subordonnées à un mode personnel et comparables tant pour la construction que pour la valeur aux propositions participiales et infinitives des autres langues.

Le substantif verbal prend les mêmes déterminants, proclitiques et enclitiques, que les autres substantifs, est passible des mêmes procédés de composition et ne prend aucun déterminant verbal ; la préposition gɑn « sans » fait office de négation : voir exemples §§ 248, 249).

§ 245. Les compléments objectif on subjectif du substantif verbal sont au génitif (§ 138) ; là où le sujet ou l’objet du verbe serait un pronom, on a l’adjectif possessif devant le substantif verbal ; cependant la construction verbale tend à empiéter ici sur la construction nominale. D’une part, lorsque l’objet forme avec le verbe une locution usuelle il tend à rester au cas direct après le substantif verbal : e kαhəv ə χʷidʹ bʹigʹ (ag caitheamh a chuid bídh) « mangeant sa nour-