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LA PHRASE CONDITIONNELLE ET CIRCONSTANCIELLE

arsan bhean, « agus mara mbeadh go bhfuil gheóbhfá ach ó tá ní gheóbhair ». « Donne-moi à boire s’il (ton mari) n’est pas là ; s’il y est ne me le donne pas ». « Il est là », dit la femme « et s’il n’y était pas tu l’aurais, mais puisqu’il y est tu ne l’a auras pas ». Le premier mara correspond à un positif, et prend donc le présent ; le deuxième équivaudrait à un positif et prend le conditionnel.

§ 243. Autres conjonctions :

o: (ó) « depuis que, dès que » ; prend la forme absolue du verbe et relative de la négation : voir ó tá dans l’exemple cité au paragraphe précédent ; généralement supplanté par des tours du type on uerʹ go, voir § 237.

o:rʹ (óir) « du moment que, parce que » appartient à la langue des récits traditionnels : dʹinʹ ən rœd kʹi:αnə lʹumsə əniʃ o:rʹ nʹi: bʹo: mʹe tər e:ʃ bɑ:ʃ mo vrɑ:rʹhə (dein an rud céadna liom-sa anois óir ní beó mé tar éis báis mo bhráithre) « fais-moi subir le même sort maintenant, car je ne suis plus vivante après la mort de mes frères » ; l’emploi de la forme bráithre au sens de « frère par le sang » trahit le caractère artificiel de la langue.

mɑr (mar) « car, parce que » ; R. C., 49, 424 : mar is fada o d’ith mé... etc. « car il y a longtemps que je n’aie mangé... etc. » ; mɑr, fʹe:nʹ mɑr (fé’n mar) « comme, comme si ».