Page:De Pisan - Œuvres poétiques, tome 1.djvu/143

Cette page n’a pas encore été corrigée

Que se vivoit adès Semiramis,
Qui jadis fu roÿne et grant maistresse,
L’amour de vous tendroit a grant richece.
Car bien qui soit n’est en vous deffaillant :
N’en nesun cas nul ne vous voit faillant,
Par tout le monde en tient on parlement.
Les bons Rommains jadis si vaillamment
Se porterent qu’ilz ont louange acquise,
Ainsi est il de vous certainement,
En qui Dieux a toute proece assise.


XCIII



Les roys, les princes et les sages,
Et les preux du temps ancien,
Ilz avoient tout plein d’usages,
Dont l’en ne fait maintenant rien ;
Ilz amoient sur toute rien
Honneur trop plus que convoitise.
Mais adès qui garde le sien,
Il a assez science acquise.

Proece, honneur, grans vacelages
Ot l’empereur Ottovien,[1]
Sage fu, prudent et moult larges,
Pour ce de ses fais lui prist bien ;
Mais qui tient cri destroit lien
Son avoir, adès cil on prise,
Quel que soit le nyce maintien,
Il a assez science acquise.

  1. Note Wikisource : voir un erratum en p. 319.