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Car estre vieil aussi vo dame chiere,
Et vous retien pour mon loial ami.

Si gardez bien, ne m’alez decevant,
Car les loyaulz amans sont clersemez ;
Ce croy je bien, mals n’alez ensuivant
Les faulz mauvais qui tant sont diffamez[1]
Pour ce, se je ne vous suis fiere,
Et ay pitié dont tant avez gemi
Par quoy ottroy m’amour a vo priere,
Et vous retien pour mon loial ami.


LXVII



Chiere dame, certes je ne pourroie
Vous mercier assez souffisamment
Du noble don que vo doulz cuer envoie
A moy, qui suis vostre serf ligement,
De me donner l’amour entierement
De vous que j’aim et desir a servir ;
Hé Dieux me doint pouoir du desservir !

Or avez vous remply de toute joye
Mon povre cuer, et osté je tourment
Que par long temps pour vous souffert avoye ;
Or m’avez vous mercy trop grandement.
Pensé avez de mon avancement
De moy vouloir de tous biens assouvir ;
Hé Dieux me doint pouoir du desservir !

  1. Note Wikisource : voir un erratum en p. 319.