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LE BARON DE SAINT-CASTIN

d’épaisseur, étaient flanqués de quatre tours et surmontés des canons retirés du fort de Casco, détruit par les Abénaquis.

Laissant une centaine d’hommes à cette besogne, Phipps se dirigea avec un vaisseau de 48 pièces et deux brigantins, vers le fort de Naxouat. Il tenta un débarquement, mais ce fut pour tomber dans une embuscade de sauvages détachés par Villebon qui avait été prévenu de l’attaque projetée contre lui. Sans insister, Phipps s’en fut chercher des renforts à Boston 28.

Dans le même temps, le matamore Church se lançait dans une autre de ses expéditions où il partait avec grand fracas pour revenir sans avoir accompli grand chose. S’embarquant à Pemquid avec deux compagnies, il s’était dirigé sur Pentagoët avec instructions, de la part de Phipps, « de détruire l’ennemi par tous les moyens possibles ».

À Pentagoët, Church ne trouva qu’un Indien et sa femme, les autres s’étaient dispersés dans les bois. Cependant, Mather raconte qu’il fit cinq prisonniers, mais, si l’on s’en rapporte à son propre journal, il se borna à brûler le maïs des indigènes et à piller le magasin de Saint-Castin 29.


— VII —


Assassins contre Saint-Castin. — La terreur et l’exaspération qu’inspirait Saint-Castin allaient porter les Anglais aux pires extrémités.

À Québec, John Nelson avait appris que se préparait une expédition contre Pemquid, où M. d’Iberville devait diriger le Poli et l’Envieux et agir de concert avec Saint-Castin. Nelson débaucha deux soldats, Armand de Vignon et François Albert, qu’il envoya à Boston avec cette nouvelle.

À Boston, Phipps décida d’exécuter un coup de surprise contre le baron de malheur. Les deux déserteurs venus de Québec iraient à Pentagoët enlever ou assassiner Saint-Castin, selon que le permettraient les circonstances. On leur adjoignit deux marins acadiens, Jacques Petitpas et Saint-Aubin (ce dernier est appelé Charles de Loreau dans certains récits), qui avaient été saisis en mer au mois d’août avec leurs familles et à qui on pro-